Les Francofolies de La Rochelle, des airs de famille
Pour les grands, les moins grands et finalement, toute la famille chanson – au sens large, les 31e Francofolies de La Rochelle se tiennent jusqu’au 14 juillet et RFI Musique y était ce week-end. En accueillant le DJ niçois The Avener samedi soir, le festival créé en 1985 par l’animateur de radio, Jean-Louis Foulquier, avait la nuit et … l'avenir devant lui !
Aux Francofolies, les dimanches en famille se traduisent souvent par des soirées de chanson et de variété sur l’esplanade St.- Jean d'Acre. Ce dimanche 12 juillet n’aura pas fait exception à la règle puisque sur cette grande scène - désormais rebaptisée Jean-Louis Foulquier- on aura vu passer Rose, Cœur de Pirate, Véronique Sanson, Julien Doré et en toute fin de parcours, Hubert-Félix Thiéfaine. Tandis que sur les coups de midi, le port de La Rochelle résonnait déjà de ses guitares rock, on revoyait encore les derniers passages ici de ce diable de Thiéfaine, quand son regard transparent se confond avec les lumières bleues.
Cette fois-ci, c’est le concert de Véronique Sanson qui aura laissé une trace toute particulière, cependant. "Bienvenue dans mes années américaines. Si vous ne connaissez pas les chansons, je vais vous apprendre. Vous allez voir, ça va être fastoche", glisse-t-elle, complice, et en effet, ce n’est pas difficile de se laisser embarquer par ces titres composés aux États-Unis dans les années 70. Le film est connu, il s’agit, après que la chanteuse a tout plaqué en France, de sa romance destructrice avec le guitariste Stephen Stills ; sa bande originale est un récit à vif.
Ce qui est fascinant dans ce répertoire, revisité ici avec une section de cuivres, deux choristes qui assurent eux aussi le spectacle et Maurane, le temps d’un duo, c’est l’influence de la musique soul et sa transcription par une femme ayant cette âme noire. Le public chante évidemment la Chanson sur ma drôle de vie et il danse plus souvent qu’à son tour.
La récréation est aussi une consécration
Véritable carton de l’été passé, le cri de ralliement des supporters du club de rugby local, le Stade Rochelais, n’a été que très peu entonné ces jours-ci et pourtant, cela n’a pas empêché la fête de se dérouler. Ici, c’est bien La Rochelle et pour la soirée plutôt réservée aux étudiants et aux ados, c’était samedi qu’il fallait passer.
Au cœur de la nuit, Chinese Man a eu sa fête et ce fut la valse des MC. Pas franchement enfant des Francos dans ses goûts musicaux, le collectif originaire de Marseille n’en goûtait pas moins son plaisir d’être là pour la deuxième fois, devant une grande scène pleine à craquer.
Avec leur hip hop cinématographique qui sample les musiques du monde et évoque la culture jamaïcaine du sound system, les trois MC qui essaiment depuis une décennie avec leur label indépendant, Chinese Man Records, ont crée "une manière de faire". Remplie de projections vidéos, leur prestation une redoutable machine à ambiancer.
Avant cela, mention spéciale à The Dø et à leur chanteuse magnétique, Olivia B. Merilahti, qui amène la foule avec ses postures de karatéka. Le duo a frôlé la rupture, après sa séparation amoureuse, mais il est clairement au sommet de son art après son troisième disque très tourné vers l’électro-pop, Shake Shook Shaken.
The Avener, palefrenier de l’électro
Rock sans faire de folies, même sur ses petites scènes, les Francos ont accueilli beaucoup de têtes d’affiche électro grand public dans leur histoire récente : David Guetta, Martin Solveig… Cette année, l’un de ceux pour lequel le grand public a craqué s’appelle The Avener et il était avec ses machines et son décor lumineux au pied des tours du port charentais.
The Avener – le palefrenier du roi, en anglais- est le nom de scène de Tristan Casara, un DJ niçois qui a longtemps officié dans l’ombre avant de s’imposer avec une reprise de Fade out lines, titre obscur de la chanteuse australienne Phoebe Killdeer dont il a fait un n°1. Mixant de la deep house, ce garçon s’est inspiré du blues et de la pop pour son premier disque de mix, The Wanderings of the Avener. De ces premières "errances", on retient surtout un amour des mélodies simples, accrocheuses, et puis de la musique des années 60.
Dans la nuit de La Rochelle, à un peu plus de trois heures du matin, le "palefrenier " dansait derrière ses machines. Il levait les bras au ciel, balançant son corps en arrière. A-t-il seulement pensé aller voir l’océan pendant son furtif passage à La Rochelle ? Au rythme où tout va pour lui, il n’est pas certain que The Avener ait même le temps de penser à demain.
Site officiel des Francofolies de La Rochelle
Site officiel de The Avener