Le raz-de-marée Kendji Girac
Il fédère, caracole dans le cœur des adolescentes, explose les records de vente. Depuis sa consécration dans le télé-crochet The Voice, la déferlante Kendji Girac ne flanche pas. Nous avons assisté à son concert au festival Pause Guitare à Albi afin de prendre le pouls de sa popularité.
Elles sont là. Elles le guettent. Des mômes, des adolescentes. Disciplinées, respectueuses et énamourées. Pourquoi lui ? "Parce que !", entend-on répondre spontanément et sans trop d'explication. Quand elles daignent compléter la phrase, c'est souvent succinct : "Parce qu'il est beau", "Parce qu'il chante bien", "Parce qu'il vend du rêve". Génération Kendji donc, qui vient surtout de la cour de récréation et des collèges, qui instaure le culte de l'instant, qui a la séduction cathodique facile.
"Dès que je l'ai vu dans les auditions à l'aveugle de The Voice, j'ai été subjuguée par lui. Je regarde l'émission depuis sa création et je n'avais jamais eu un tel coup de cœur. Il avait un truc en plus". Quel est ce "plus" ? On n'en saura pas davantage. C'est Tiphaine, 15 ans, qui parle, et ses trois copines du même âge approuvent.
Les 13.000 billets de cette soirée ont tous trouvé preneurs deux mois avant ladite date. Une première dans l'histoire de la manifestation. Kendji partage ici le plateau avec Mika (son coach dans The Voice), Boulevard des airs, Bigflo & Oli. Ces derniers, rappeurs en vogue, sont de la région. Ils ont aussi leurs fans, pas les mêmes que Kendji. D'où quelques réserves à son égard. "Je vais aller le voir parce que je ne veux pas mourir con. Mais à la base, ce n'est pas trop ma came. Les paroles, ce n'est vraiment pas terrible", souffle Florian, frais bachelier.
Le terrain musical à explorer a tout effectivement du bac à sable. Formaté, peu profond et sans grand relief. Sa recette ? De la gipsy pop qui débite de l'inoffensif et du répétitif. "On a quand même l'impression d'entendre la même chanson", tacle un festivalier, resté au bar pour l'occasion. Difficile aussi de ne pas réprimer un rire nerveux quand l'écran géant dévoile, en introduction, des images enregistrées du chanteur traversant les coulisses d'une salle de concert. Dès son apparition sur scène, une marée de téléphones et des drapeaux à son effigie – facturés dix euros au stand de merchandising - se dressent. Le refrain de Conmigo est scandé avec ferveur. Ne pas s'attendre à de quelconques trous de mémoire. La leçon est apprise par chœur, surtout au sein des premiers rangs.
Site officiel de Kendji Girac
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