Zazie

Cyclo comme "cyclothymique", peut-on lire dans les interviews qu’a accordées Zazie. Cyclo comme une boucle, se dit-on en pensant au chiffre huit, car c’est le huitième album de la chanteuse. Et qu’au-delà de ses cycles d’humeur, c’est bien des cycles de vie qui sont décrits dans ce nouveau disque.

La voix est toujours un peu douce, mais plus rauque aussi. Elle s’éraille à mesure que le ton devient grave. Zazie chante les dualités, la duplicité de l’âme, ou du rapport homme/femme (Les contraires), celle du temps qui s’échappe (20 ans) ou qu’on laisse s’échapper (Tout) dans une urgence de vie.

Les textes nous rappellent parfois comme un écho certains titres d’anciens albums (J’arrive, sur Rodéo). On y retrouve la féminité de Zen, un soupçon de l’énergie de Totem. Pourtant, il y a quelque chose de changé dans le dernier Zazie. C’est sans doute son disque qui laisse le plus sa place aux ombres, aux doutes, à l’angoisse. Le plus universel aussi peut-être (Temps plus vieux).

C’est également son album le plus électro. Dès le début, au moment où les premières sonorités de claviers et de rythmiques aux sons scratchés par les machines se font entendre, quelque chose nous a interpellés. On s’est souvenu que la dernière fois que l’on a aperçu Zazie, c’était à Bercy l’automne dernier, au milieu du public. Sur scène, il y avait Radiohead. Là, lorsque l’on fait abstraction de la signature mélodique de l’interprétation, ça ne nous étonne plus vraiment.

Cyclo a été co-réalisé avec Olivier Coursier (du groupe Aaron), et c’est à lui qu’on en doit les arrangements. Ça a beau être un album studio, il contient déjà une part de live sous-jacente. Quelque chose du Rodéo tour. Si l’objet est habillé des photos vaporeuses de Sarah Moon, ce qu’il renferme est assurément taillé pour la scène. En attendant, on serait bien inspiré de monter le volume pour en profiter tout à fait.

Zazie Cyclo (Mercury) 2013
En concert au Zénith de Paris les 27, 28 et 29 novembre 2013

Site officiel de Zazie