Jacques Higelin

Jacques Higelin

Il est le doux rêveur de la chanson française, l’éternel amoureux, le magicien vaillant des mots et de l’inattendu. Jacques Higelin est de retour avec un Beau Repaire qui nous enchante.

Il y a trois ans, on avait eu un véritable coup de cœur pour Coup de foudre. On attendait donc le nouvel Higelin comme on se prépare à un rendez-vous galant, en trépignant un peu. Le voilà qui arrive enfin avec son titre des plus intrigants : Beau Repaire.

Alors que l’on s’imagine déjà y traquer les bêtes sauvages, il commence comme une promenade en barque, les rames à l’eau comme on déploie ses ailes. Et très vite, l’on se rend compte que ses animaux dangereux ne sont autres que les hommes et les femmes qui s’y rencontrent ou s’y retrouvent (Tu m’as manqué).
 
Des mots comme des échanges épistolaires (Rendez-vous en gare d’Angoulême, sur sa mélodie aux rythmes « higelenesques »), un duel amoureux aux allures cinématographiques (Duo d’anges heureux, avec Sandrine Bonnaire), de la vie comme s’il en pleuvait…
Jacques Higelin, 73 ans à la fin de l’année, garde dans son balluchon l’âme fleur bleue d’un adolescent sans verser trop avant dans la mélancolie, y compris lorsqu’il évoque Barbara (Etre là, en vie).
 
Il y a là de l’existence heureuse, des oiseaux, du printemps qui déborde sous son coin de ciel bleu ou multicolore. Et, derrière la poésie, la puissance des cuivres, le romantisme des cordes, le piano toujours camarade avec le jazz, la place belle laissée aux percussions. Cette énergie toujours débordante même dans les moments les plus intimes.
 
Beau repaire tient sa promesse : au-delà de l’antre, il est le refuge d’un instinctif, qui, aux premiers jours de beau temps, et après plus d’une quinzaine d’albums, continue de nous ébouriffer le palpitant.
 
Jacques Higelin Beau Repaire (Jive Epic) 2013
En concert les 10 et 11 juin 2013 au Casino de Paris