Pauline la bienheureuse

Pauline
© A. Delloye

Pauline, interprète du succès de 2007 Allo le monde, publie ces jours-ci, un nouvel album Le meilleur de nous-mêmes. La demoiselle y délivre une variété délibérément optimiste qui multiplie les points de vue positifs et l'amour qu'elle avoue avoir à revendre. Les fans devraient être conquis sans problème.

Du haut de ses 25 ans et de sa silhouette d'ondine, Pauline vous accueille avec le sourire chaleureux et la sympathie sincère. "Je vous fais des bisous, j'aime bien faire des bisous" dit-elle en vous claquant d'autorité les lèvres sur la joue. Elle est comme ça Pauline, jeune, belle et débordante d'enthousiasme. Surtout que la période est à nouveau à la lumière pour elle, ravie des premiers retours de son Le Meilleur de nous-mêmes. Et cette bienheureuse est également une grande chanceuse, parce qu'à bien y regarder, son parcours a été fulgurant.

Dès l'âge de cinq ans, elle est mise au piano : "Je me souviens, raconte t'elle, je prenais des cours avec une vieille mamie, elle avait 80 ans et des ongles très longs. Mais je l'aimais bien. Et au fond, j'aimais plus y aller pour parler avec elle que pour travailler.". Parce que la jeune fille se définit comme plutôt paresseuse. Difficile à croire quand on sait que dès l'âge de douze ans, elle est admise à l'unanimité, avec mention très bien, au conservatoire de Lille, sa ville d'origine.

 
Et cela signifie deux à trois heures de piano tous les soirs entre le dîner et les devoirs, les mercredis et samedis consacrés à faire des gammes et du solfège. Son adolescence va se passer comme ça, à écouter Calogero et Céline Dion d'un côté, à reprendre les œuvres des grands musiciens classiques de l'autre. "Je n'ai jamais parlé ni rêvé de faire ce que je fais aujourd'hui. Mais à 15 ans, j'ai écrit ma première chanson et ça a été une révélation. J'avais besoin de m'exprimer, pas juste de reproduire les œuvres d'autres personnes".
 
Le premier succès, Allo le monde
 
À 17 ans, tout bascule pour elle. Repérée sur internet par un directeur artistique, il vient à sa rencontre et la signe alors qu'elle n'a que deux chansons à son actif. Son premier album Allo le monde est un succès, même s'il aura fallu quelques mois et quelques personnes sur le chemin : l'humoriste Gad Elmaleh d'abord, qui l'invite à faire sa première partie. Et le producteur Arthur ensuite, qui l'accueille dans son émission télé pour faire une surprise à Dany Boon, fan de l'album de cette jeune inconnue : "J'ai eu cette chance incroyable de faire ma chanson à la fin du plateau et là, ça a explosé. C'est à dire quand même cinq mois après la sortie."
 
Le deuxième album La vie du bon côté a moins de chance. Sorti en 2010, il n'arrive pas à se faire entendre, l'équipe de sa maison de disque ayant changé et la promo n'étant pas assurée. La chanteuse part donc pour une nouvelle structure et ce troisième album voit le jour dans des conditions bien plus confortables pour elle. Alors, aujourd'hui, elle est heureuse et le dit.

Le Meilleur de nous-mêmes a été entièrement composé par Pauline. Au piano évidemment, toujours au même endroit dans son salon. À tel point qu'elle a parfois peur du jour où cela changera : "Si je pars ailleurs est-ce que ça va s'arrêter ? Comment je vais faire ?"
 

Pour le reste, Pauline la fidèle s'est entourée de ses complices de toujours dont François Welgrym pour certains textes. Les autres, elles les a écrits elle-même ou les a confiés à "une petite nouvelle arrivée" comme elle dit, en la personne de Marie Bastide qui avait déjà officié pour ses idoles Calogero et Céline Dion.

 
Parfois les mots arrivent avant la musique, parfois elle donne à ses deux auteurs des notes, des bouts de phrases, des thèmes. "Si je chante, il faut que j'ai l'impression que c'est moi qui ai écrit. Et cela a tellement bien fonctionné que j'en oublie même celles que j'ai vraiment signées."
 
Mais de tout cela ressort une impression d'optimisme forcené, de bonheur ou de pugnacité à se relever quand on est tombé. "Ce disque est assez lumineux bizarrement, malgré ce que j'ai vécu avec le second album ou entretemps la mort de mon grand-père, la dépression grave d'un ami qui a dû se faire hospitaliser."
 
Sauf qu'à bien y réfléchir ce n'est pas si étonnant, parce Pauline dit avoir besoin depuis le début, de passer un message d'espoir : "Les chansons que j'écoute me font du bien, donc j'essaie de faire du bien aussi. Moi la musique m'a guérie, et j'ai reçu des lettres qui me disent la même chose. Donc, ça me comble."
 
Pauline Le Meilleur de nous-mêmes (Warner) 2013