Festival d'été de Québec 2013
Du 4 au 14 juillet, Québec accueille sa fête musicale annuelle combinant superstars internationales et découvertes locales. Cette année, le populaire événement conserve son lot de légendes rock et de groupes pop, mais mise aussi sur le hip hop et l’électro pour rajeunir son public. Bilan d’un premier week-end très varié, en pleine canicule.
Jeudi dernier, malgré quelques orages sur le gigantesque site extérieur des Plaines d’Abraham, les baby-boomers ont pu profiter d’une soirée d’ouverture spécialement conçue pour eux. Quand le Québec chante regroupait plusieurs artistes des années 1970, dont Richard Séguin, Michel Rivard, Paul Piché, avec près de 400 choristes venus interpréter des classiques du répertoire chansonnier québécois.
Le lendemain, un méga-spectacle bien différent chauffait toutefois les Plaines, déjà sous 40 degrés Celsius : une célébration hip hop avec les Canadiens Classified, la vedette instantanée Wiz Khalifa et le légendaire Wu-Tang Clan. C’était l’occasion de souligner les 20 ans de l’album phare Enter the Wu-Tang (36 Chambers)… même si bon nombre de festivaliers n’étaient pas encore nés lors de sa parution!
Arrivée tardivement, cette foule nettement plus jeune et festive n’aurait en effet probablement jamais osé assister au show de la veille. La difficulté de circuler, voire de respirer, sous cette chaleur accablante n’a pas freiné les milliers de fans réunis pour faire du premier vendredi du Festival d’été de Québec (FEQ) 2013 une soirée mémorable.
Éclectisme assumé et ouverture sur le monde
Les Plaines ne sont pas seules à offrir une programmation variée, bien au contraire. Les mélomanes qui ne souhaitent pas s’entasser dans une marée humaine pour voir des stars internationales (Guns N’Roses, Def Leppard ou Stevie Wonder, entre autres) disposent toujours de nombreuses alternatives. Parmi celles-ci, la scène dite "multiculturelle" présentait ce week-end nuls autres qu’Alpha Blondy et Femi Kuti, deux événements en plein air très populaires.
Nouveauté 2013 : le parcours "Électro FEQ", qui regroupe les performances de musique électroniques organisées dans divers lieux. Plutôt grand public et axé dubstep, l’itinéraire propose à compter de lundi une vingtaine de formations, dont Zed’s Dead, Bassnectar et A Trible Called Red, et culminera avec Tiësto. Bien que le festival n’en soit pas à sa première soirée électro (l’an dernier, il accueillait en grandes pompes Skrillex), notons qu’à ce jour, aucun autre style musical ne dispose de son propre volet de programmation.
Un contenu québécois diversifié
Le FEQ a aussi entamé sa 46e édition avec plusieurs artistes locaux montants ou confirmés. Loud Lary Ajust, Koriass et Alaclair ensemble étaient là pour représenter l'originalité du hip hop du Québec. Créateurs francophones n’hésitant pas à rompre ou à s’amuser avec les clichés du genre, ils incarnent un mouvement qui prend force au Québec depuis quelques années, même s’il tarde à s’exporter.
Fait plutôt rare : cette année, un groupe québécois s’est même vu confier la plus grande scène du festival. Le loufoque et énergique groupe rock Les Trois accords a relevé le défi avec brio, se produisant immédiatement après Caféine et –M-. Un combo musical inhabituel, mais dont le point commun semblait être dynamisme débordant et originalité.
Côté chanson, ce sont surtout le Parc de la Francophonie et le Cercle et l’Impérial qui ont accueilli bon nombre de vedettes montantes de la nouvelle scène québécoise. Pensons aux populaires Louis-Jean Cormier (de Karkwa), Peter Peter et Cœur de pirate, qui étaient tous de la partie pour défendre leurs plus récents albums.
Cœur de pirate retrouve ses musiciens
Après plusieurs mois de tournée solo en Europe et en Amérique, Cœur de Pirate a renoué samedi soir avec ses musiciens. Se produisant juste après l’auteur-compositeur-interprète Karim Ouellet, qui jouit d’un joli succès depuis la parution de Fox, Béatrice Martin a été chaudement accueillie sur scène.
Compacte, la foule de tous âges dépassait largement les limites du site rempli au maximum de sa capacité. Quand la chanteuse a entamé Verseau, un silence attentif s’est installé dans le parc. Toute de noir vêtue, elle a poursuivi avec Danse danse avant de s’asseoir au piano pour interpréter Le long du large et plusieurs autres douces balades du disque homonyme de 2008 et de Blonde, pendant que des projections vidéo minimalistes habitaient l’arrière de la scène.
Au total, Cœur de Pirate a généreusement joué 24 morceaux, dont Le vent et la rivière, composé pour Jean-Marc Couture (vainqueur de Star Académie). Après une incursion plutôt western (la nouveauté intitulée Nashville) et un bref intermède seule au piano, elle s’est éclatée avec ses musiciens.
Suivant une finale ultra-rock inattendue, la jeune musicienne visiblement émue est revenue clore avec la populaire Place de la République et son plus grand hit à ce jour : Comme des enfants. Invitant les fans à chanter avec elle pour "enterrer le son des Black Keys" qui jouaient en simultané sur les Plaines, elle a semblé leur offrir la conclusion dont ils rêvaient.
Site officiel de Coeur de Pirate
Site officiel du Festival d’été de Québec