Les jolies choses de Laurent Lamarca

Nouvelle fraîche. Le titre fait l’effet d’un tournant annoncé, et pourtant c’est bien d'un premier album qu’il s’agit. L’album du renouveau d’un jeune auteur-compositeur-interprète qui, après avoir roulé sa bosse musicale à Lyon, a quitté sa ville d’origine pour la capitale.
Grandi en mode "vélo et verger" dans le cocon familial de parents musiciens amateurs – une mère qui chante, "siffle super bien" et joue de l’accordéon, un père qui, à la guitare, jongle entre chanson, country, pop, et même punk – Laurent Lamarca monte son premier groupe à 12 ans, investissant le garage familial avec ses cousines pour "jouer les grands", avant de prendre son envol et de décider, à 25 ans, d’en faire son métier.

"Avant j’avais fait des petits tafs à la con, j’étais à la fac mais je ne foutais rien, une vie de branleur quoi ! À Lyon, j’avais un groupe de rock dans lequel on était très investis, je chantais en français, mais dans une approche assez noise, un mélange de Noir Désir et de Sonic Youth. Ça a duré un bon moment. On a eu une belle histoire. Mais on a peu tourné au final."

La séparation du groupe mettant fin à sa carrière de rocker, il se retrouve à Paris du jour au lendemain, assurant dans un premier temps la basse pour la tournée d’Ycare, jouant ensuite avec Camélia Jordana et Luce, avant de commencer à composer pour les autres. Jusqu’à ce que certaines maisons de disques, à qui il proposait les projets, et son éditeur, l’encouragent à se lancer et l’emmènent jusqu’au chantier des Francos.

"Il y a eu une excitation autour du truc alors que j’allais presque laisser tomber, ça m’a redonné la pêche, dans un style où je me suis un peu retrouvé. C’est grâce aux textes. Tout est autour du texte dans ce que je fais aujourd’hui."

Des textes écrits pour certains en duo avec Hélène Pince, à la première personne le plus souvent, mais s’inspirant la plupart du temps du vécu de son entourage. "J’aime bien parler de l’émotion, des choses que l’on peut ressentir quand on vit, tout simplement. Les histoires d’amour bien sûr, mais aussi d’amitié, des états d’âme quoi."

Ainsi, si les deux premiers morceaux du disque, Nouvelle fraîche et J’ai laissé derrière moi, évoquent son parcours, La main et Céline – sans aucun doute les bijoux de l’album –, lui ont été inspirées par ses proches. Puis, dans l’émouvante Autour de moi, le chanteur se fait la voix de son grand-père les derniers jours de sa vie.

Porté par des styles différents, piochés au gré de son histoire, et arrangé par Victor Roux, l’ancien complice de son groupe lyonnais XX Mariani, Nouvelle fraîche emprunte à l’électro, au rock, à la folk aussi, pour mieux défendre les textes d’un artiste qui, parce qu’il aime Les jolies choses, a décidé de les chanter – notamment dans le morceau qui clôt l’album, dans un texte signé Eddy la Gooyatsch – . Comme on les aime aussi, on le suivra de près.

Laurent Lamarca Nouvelle fraîche (Columbia) 2013
En concert aux Trois Baudets à Paris le 8 octobre 2013

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