Sébastien Tellier toujours plus haut

C’est un peu par surprise que revient Sébastien Tellier, un an seulement après son précédent album My God is Blue. Il était alors le gourou de l’Alliance Bleue, vêtu d’une toge blanche et portant un Pépito bleu autour du cou. Avec Confection, Sébastien Tellier semble s’être assagi, rangé de ses excentricités mystiques ou sexuelles (Sexuality).

Ce septième album est marqué par l’absence du chanteur, qui ne donne de la voix que sur un titre (L’amour naissant), tout l’album étant instrumental ou presque. Le premier titre, Adieu, nous plonge d’emblée dans une ambiance mélancolique, avec piano, cordes et cantatrice. Le second degré si caractéristique du chanteur est mis en sourdine.

Cet opus semble comme un retour aux sources pour le musicien chevelu et barbu, comme un retour à son album Politics et son classique La Ritournelle, titre instrumental interprété au piano. Sébastien Tellier est accompagné de l’équipe d’alors : Robin Coudert au piano (qui joue avec Phoenix), Tony Allen à la batterie (batteur de Fela Kuti), Emmanuel d’Orlando aux arrangements de cordes et Philippe Zdar au mixage.

Il en ressort une grande homogénéité, comme si cet album était la bande originale d’un même film, sans doute très romantique. Sébastien Tellier y fait montre de son talent de musicien sensible et de brillant compositeur. Les titres acoustiques et intimistes succèdent à ceux plus clinquants et symphoniques. La pop, l’électro et les instruments classiques font bon ménage, comme chez Gainsbourg, Craig Armstrong ou Air.

Apaisées et élégantes, ces ambiances sont propices aux vagabondages de l’imagination. Les mélodies sont toujours très présentes, portées par des arrangements et des orchestrations classieux. Et si Confection n’était que la traduction musicale du nirvana atteint par l’Alliance Bleue et son extravagant gourou ?
Sébastien Tellier Confection (Record Makers) 2013
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