Dionysos, du cœur à l’écran
Avec le film Jack et la mécanique du cœur, Mathias Malzieu livre enfin l’épilogue cinématographique de l’aventure débutée il y a sept ans par son livre, La Mécanique du cœur. Reprenant dans ses grandes largeurs l’album du même nom, la bande originale de cette comédie musicale d’animation signée Dionysos est l’occasion de redécouvrir l’univers onirique du zébulon du rock français.
Il faut d’abord rappeler l’histoire de La Mécanique du cœur, le livre à l’origine du film d’animation Jack et la mécanique du cœur. Nous sommes en 1874, à Édimbourg, Jack naît le jour le plus froid du monde. Gelé, son cœur est remplacé par une horloge grâce à Madeleine, une "vieille sage-femme dite folle" qui "passe son temps à réparer les gens". Dès lors, Jack doit vivre en évitant les sentiments trop intenses, la colère, l’amour, jusqu’au jour où sa vie est bouleversée par une belle chanteuse de rue, Miss Acacia…
Il y a maintenant sept ans, ce conte écrit par Mathias Malzieu, le chanteur de Dionysos, avait donné lieu à un disque sur lequel figurait une pléiade de voix de la chanson (Olivia Ruiz, Emily Loizeau, Arthur H…) et du cinéma (Jean Rochefort, Eric Cantona…) ; à l’époque déjà, Mister Malzieu ne cachait pas son envie d’adapter son deuxième roman pour le grand écran. Après bien des péripéties qui ont longtemps retardé sa réalisation, Jack et son cœur qui fait "clic-cloc, ding-dong" arrivent donc les salles obscures.
Composée essentiellement des chansons de La Mécanique du cœur, auxquelles viennent s’ajouter des interludes instrumentaux et quelques titres inédits, la bande originale de ce film rappelle le côté un peu fou de cette aventure. Où comment un chanteur bricoleur devient un véritable touche-à-tout : rock, d’abord, écriture, ensuite, cinéma, enfin. Tandis que depuis vingt ans maintenant, Dionysos a marqué le rock français par son énergie folle, ses concerts monstrueux, Mathias Malzieu a su imposer son univers onirique.
Derrière Jack et les autres, on retrouve donc la marque de Dionysos, ses obsessions notamment. Horloges et instruments de poche, influences prégnantes du compositeur Ennio Morricone et du cinéaste américain Tim Burton, côté très rock. Si elle n’apporte au final que peu de nouveautés - c’est un objet de fan, avant tout-, cette bande originale est sans nul doute une bonne clé pour le novice qui voudrait remonter le fil de Dionysos et avec, le temps.
BO Jack et la mécanique du cœur (Barclay) 2014
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