Tal la cote

Tal la cote
Tal © D. Salimi

Difficile de passer à côté de la déferlante Tal. La chanteuse de 24 ans, qui est devenue la coqueluche du jeune public, a le vent en poupe. Ses albums s'arrachent et sa tournée connaît des prolongations à guichets fermés. À partir du 6 juin, elle s'installe au Palais des Sports à Paris pour trois jours.

Les mômes et les adolescent(e)s ont un nouveau messie. Ils la suivent, collent à ses basques, marchent dans ses mots. Chaque soir en concert, c'est le même scénario. Ils bravent tout pour voir de près leur idole. La fatigue et l'attente, la distance et la foule. Tal, c'est la nouvelle princesse du r'n'b à la française. Un trône qu'elle partage avec son aînée Shy'm. Entre elles, ce n'est pas la guerre. Il y a un respect mutuel. Ce sont toutes deux des poules aux œufs d'or pour l'écurie Warner.

Dès son apparition en 2012 avec l'opus Le droit de rêver, la chanteuse franco-israélienne a décroché le jackpot (plus de 400.000 exemplaires écoulés). Du côté de chez Sony - major qui l'avait d'abord repéré, mais qui n'a pas donné suite au contrat - on doit encore s'en mordre les doigts, parce que le succès de la jeune fille n'est pas qu'un feu de paille. Confirmation dans la foulée avec A l'infini, disque qui suit les traces comptables du précédent. Et participation au projet Génération Goldman (Envole-moi en duo avec M Pokora) qui lui permet de rejoindre le cercle très prisé des Enfoirés.

Recommandable et fréquentable

Tal poursuit sa chance et la pousse en avant. Elle a l’œil de biche et la peau de miel. Elle sourit presque sur commande. Elle séduit. Elle est abonnée aux couvertures de magazine jeune public. Elle est la sœur de toutes les espérances. Une "girly" recommandable et fréquentable. Les parents valident. Ne pas compter sur elle pour que son image fasse polémique. Aucune provocation verbale ou posture vulgaire à signaler. En même temps, le créneau est déjà occupé par les starlettes américaines, comme Miley Cyrus, qui misent sur leur sex-appeal pour booster leur popularité.

Quand Tal est évincée contre toute attente de l'émission Danse avec les stars, ses fans crient au scandale. Déchaînement des internautes. Plutôt que de mettre de l'huile sur le feu, l'artiste calme le jeu. Une application à la lettre d'une stratégie marketing parfaitement rodée. Omniprésente sur les réseaux sociaux, Tal est constamment en relation avec son public. Ça se bouscule sur Facebook et sur Twitter où le cap du million de followers est dépassé.

Ça enquille les dédicaces jusqu'à plus soif. Ça met en place une websérie où les coulisses de la tournée sont dévoilées sur plusieurs épisodes. Elle sait que son chant s'est frayé un chemin jusque dans les cours de récréation. Donc elle exploite à fond le filon. Personne ne sera alors surpris de sa conquête aux NRJ Music Awards.

De la pop urbaine

Et musicalement ? De la pop urbaine passe-partout, formatée et qui injecte ici et là un zeste de reggae ou de variété. "Je me promène dans tes yeux/Dans ton monde merveilleux/Tu es l'unique continent qui me rend heureuse...", chante-t-elle dans son tube A l'international. Les textes, qui ne risquent pas de faire partie du recueil de la Pléiade, caressent dans le sens du poil avec un positivisme assumé.

Après une édition deluxe de l'album A l'infini où elle reprenait notamment Le tourbillon de la vie avec Alizée, là voilà qui sort le 16 juin une troisième version avec des inédits. Et comme Tal n'a peur de rien, elle s'attaque cette fois-ci à Michael Jackson et son Wanna be starting something. L'insouciance de la jeunesse...
En concert au Palais des Sports de Paris du 6 au 8 juin 2014
Tal A l'infini (Warner music France) 2013
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