La bande à Renaud en embuscade

<i>La bande à Renaud</i> en embuscade
La bande à Renaud © DR

Alors que le chanteur Renaud est aux abonnés absents depuis une demi-décennie, une quinzaine d'artistes de la chanson française s'empare d'une partie de son répertoire. Et si comme toujours dans ce genre de projet, il y a à prendre et à laisser, l'hommage intitulé La Bande à Renaud a un certain panache.

Alors que le chanteur Renaud est aux abonnés absents depuis une demi-décennie, une quinzaine d'artistes de la chanson française s'empare d'une partie de son répertoire. Et si comme toujours dans ce genre de projet, il y a à prendre et à laisser, l'hommage intitulé La bande à Renaud a un certain panache.

Dis, quand reviendras-tu ? La question est brûlante et récurrente. Elle est jetée telle une bouteille à la mer. Parce que Renaud manque éperdument. Depuis 2009 et l'album Molly Malone dans lequel il adaptait des standards entonnés dans des pubs irlandais, aucune nouvelle discographique de notre rebelle au grand cœur. On l'a dit déprimé, paumé, retranché dans sa maison du Vaucluse et en panne d'inspiration carabinée.

Si Renaud semble s'être quelque peu rangé, ses chansons n'en finissent pas de vivre. Sous la houlette d'Alain Lanty, son ami-musicien et co-réalisateur de cet album, voilà même les plus emblématiques reprises aussi bien par la jeune génération que par ses contemporains. Un casting quatre étoiles et sacrément éclectique.

Opération commerciale ? Plutôt une nostalgie camarade puisque Renaud a donné son aval et supervisé le projet. Sa condition initiale : la présence d’Élodie Frégé et de Nolwenn Leroy pour interpréter respectivement Il pleut et La ballade nord-irlandaise. Et force est de reconnaître que toutes deux insufflent une sensualité bienvenue à ces classiques. Ce qui n'est pas le cas d'une Carla Bruni trop précieuse (C'est quand qu'on va où?) ou d'un Bénabar enfermé dans une approche récitative (La pêche à la ligne). Difficile aussi de supporter les miaulements de Cœur de Pirate sur un tel chef-d’œuvre (Mistral gagnant).

La triplette Renan Luce/Alexis HK/Benoît Doremus fonctionne à plein régime (Je suis une bande de jeunes), Jean-Louis Aubert se montre un consolateur hors pair (Manu), Nicola Sirkis muscle un inoubliable morceau contestataire (Hexagone), Benjamin Biolay promène sa désinvolture avec élégance (Deuxième génération) et Hubert-Félix Thiéfaine sublime un titre qu'on croyait intouchable (En cloque). Reste à espérer que cet hommage redonne à Renaud un coup de fouet créatif. Laisse pas béton, mec !
Compilation La bande à Renaud (Mercury) 2014
Site officiel de La bande à Renaud
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