Alizée, histoires de Blonde.
Pour son sixième album, Alizée, la brune Lolita, a osé ce pari : se teindre en blonde. Ce changement de tête et de couleur de cheveux répond à un moment épanoui de sa vie, un besoin de lâcher prise et de s’éclater ! Avec du fun, du frais, de la danse, Blonde, composé en grande partie par Pascal Obispo, chante l’amour sans détour, sur des beats électro, et renoue avec le son de ses deux premiers albums, produits par Mylène Farmer. Un disque aux couleurs adolescentes.
Lorsqu’elle débarque de son taxi devant son label, Sony Music, Alizée, ex-piquante brunette, Lolita devant l’éternel, apparaît, telle que le promet son nouvel album : blonde. Avec sa longue natte, la jeune femme, sans son habituel carré plongeant, porte fière sa lumineuse couleur. "Sur ma teinte platine, les passants se retournent. S’interrogent. Puis me reconnaissent. Et moi qui pensais, tête métamorphosée, rester incognito !", sourit-elle.
Que lui valut ce passage chez le coiffeur ? Cette aventure capillaire ? L’histoire débute lorsqu’elle croise Pascal Obispo, sur l’Incroyable Anniversaire de Line Renaud (TFI, décembre 2013). "Il m’a félicitée pour mon parcours au sein de Danse Avec les Stars (Alizée a remporté le concours en novembre dernier, ndlr) ; puis nous avons parlé de mon envie actuelle, celle de réaliser un album pop, joyeux, proche de mes deux premiers disques. Une semaine plus tard, je recevais ce coup de fil :'Allô, c’est Pascal. Ça te dit d’être blonde ? J’ai un titre pour toi, frais, fun, décalé. Mais…t’es prête à jouer le jeu ?'. Dès la première écoute de ce contrepied de Lio (Les Brunes comptent pas pour des prunes : ndlr), j’ai adoré !"
L’enthousiasme n’empêche pas les angoisses : cela allait-il s’accorder à son teint mat, à son caractère de Corse ? Cela n’allait-il pas lui abîmer les cheveux ? De perruque en perruque, Alizée franchit le cap, plonge dans le grand bain, avec cette sensation de réaliser un "rêve d’enfant" : "J’ai toujours rêvé d’être blonde. Cette couleur de cheveux était pour moi synonyme d’élégance, de féminité … Les blondes ont quelque chose de spécial… "
Bien dans ses baskets
Surtout, ce changement de tête, ce pari, répond à un moment précis de la vie d’Alizée. "J’ai vécu une année 2013 incroyable, tant au niveau professionnel que personnel ! J’ai rencontré l’amour, Grégoire Lyonnet, mon partenaire de Danse avec les Stars. Aujourd’hui, j’assume mon image, je suis bien dans mes baskets, en paix avec moi-même.Je sors mon sixième album, je vais avoir trente ans, ma fille, dix… J’avais envie de fun, de (petites) transformations !"
Cette révélation, cette émancipation, Alizée la doit surtout à la compétition Danse avec les Stars, étape décisive pour la jeune Corse : une thérapie par la danse, l’expression brute du corps, la délivrance vive de sentiments, d’émotions. "Petite, j’avais des problèmes de relation aux autres. Avec mes binocles et mon prénom pas commun, j’étais timide, réservée, solitaire… Les rares moments, où je me sentais à l’aise, moi-même, c’est lorsque je dansais. Je travaillais dur ! Quand Mylène Farmer m’a prise sous son aile, j’ai continué à brouiller les pistes, malgré le succès naissant. Les auteurs parlaient de moi, sans vraiment me connaître. Face aux journalistes, j’étais pudique. Avec l’aide de mon partenaire, j’ai réussi à ôter cette carapace, à puiser au fond de moi ces impressions que je n’osais révéler…"
Envie de fun
Sur Blonde, Alizée lâche donc prise : "Contrairement à mes précédents disques, plus 'pesés', plus 'pensés', plus 'concepts', j’avais ici envie de m’amuser, de danser, de m’éclater sur scène… " Comme tous les autres, cet album lui ressemble : un miroir de l’instant.
Ses auteurs lui ont d’ailleurs cousu des textes sur mesure, avec Pascal Obispo comme fil rouge et styliste. "Il possède une grande palette musicale, du rap au rock, dit-elle. Je lui ai envoyé des titres que j’aime pour impulser la direction : des chansons de Gwen Stefani, de Lily Allen, certaines de Miley Cyrus… Puis il a contacté des auteurs que je n’aurais jamais osé aborder : le grand parolier Lionel Florence (K.O., Alcaline…) ou Zazie (Tweet, Charles est Stone), autant de personnalités qui possèdent, à la Gainsbourg, ce sens du bon mot, du langage double, subtil. Pierre Grillet (auteur d’A cause des garçons), venait en studio, pour m’observer, écrire. Je lui ai commandé le titre Plus de Bye Bye sur ma grande histoire amour…".
Au final résonne un album électro, poppy, serti de refrains punchy, un disque qui chante l’amour en décalé, mais toujours sous de belles couleurs (L’Amour Renfort, Ce qui tue l’amour, Tweet…), une galette acidulée qui conte sa passion pour la musique (Alcaline) ou encore son côté "bonhomme" (K.O.)…
Message à Mylène
Enfin, il y’a cette chanson phare, en hommage à son ancienne égérie et mentor, celle qui l’a propulsée : Mylène Farmer. "Par hasard, je suis tombée sur un titre qu’avait composé Pascal en son hommage. Je tenais absolument à le chanter ! En 2013, année charnière, j’ai balayé les araignées au-dessus de ma tête. Après tout ce temps écoulé, je voulais déclarer à Mylène mon respect, mon admiration… Elle m’a lancée, a "créé", en quelque sorte, mon personnage. Après deux albums sous sa coupe, j’avais juste envie d’autres horizons, d’autres aventures. Aujourd’hui, je veux lui dire mon estime, ma reconnaissance !"
Blonde, ou l’album joyeux de la maturité et de la pacification : la preuve que tout, parfois, ne tient qu’à une couleur de cheveux !
Alizée Blonde (Jive Epic/Sony Music) 2014.
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