Nach, enchantée
Nach
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La petite dernière de la famille Chédid, Anna, qui se fait connaître sous le nom de Nach, 28 ans, sort un premier album frais, pêchu, tissé de joie de vivre et de belle maîtrise. On écoute !
Dans la famille Chédid, après la grand-mère Andrée, le père Louis, le fils –M-, donnez-moi la fille ! La petite dernière, Anna, rebaptisée Nach, 28 ans au compteur, déboule dans la galaxie musicale, telle une comète.
Comment, pourtant, se distinguer dans cette lignée de haute voltige ? Comment affirmer son prénom dans la tribu ? C’est simple. La chanteuse – qui se rêvait psy ou comédienne, avant de succomber à la passion familiale pour les mots, les notes et les histoires – pose sur la table son disque éponyme et ses cartes maîtresses : atout charme, atout femme, atout cœur !
Au fil de douze pistes bien balancées, elle s’empare de l’amour, de ses passions, de ses brisures et lignes de fuite. Sur des claquements de doigts, des palmas façon flamenco, sur les évocations de rythmes tribaux, et les chœurs à gogo d’une pop atmosphérique, acidulée et groovy, sa voix, ronde et chaude, du grave plein à l’aigu ténu, surfe, généreuse et ample, comme un fruit gorgé de soleil.
La jeune femme chante les émois du cœur (Love), les ruptures (Cœur de Pierre), les rêves oniriques à l’orée d’un nouveau matin (Lève-toi), croque, avec une gouaille malicieuse, Paris, sa ville chérie (Oh oui, je t’aime), incarne la disparition des souvenirs (Ce qu’ils deviennent, co-écrit avec le rappeur Orelsan), assume son identité (Je suis moi)…
Se révèle alors, dans ce premier opus ensoleillé, cette boule à facettes débordante d’énergie, sa belle "âme mélodique". Si ce premier disque comporte parfois certains systématismes, ou facilités déjà entendues, il n’en manque pas moins de charme, d’âme et de sève.
Parcouru du battement d’un cœur avide de vivre et de chanter, cet album enthousiaste et printanier, séduit, provoque un grand sourire, comme l’envie irrépressible de battre la mesure.
Roulement de tambours : Nach débarque !
En concert le 8 avril à la Gaîté Lyrique de Paris
Par : Anne-Laure Lemancel
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