La Maison Tellier, ouverture libératrice
La Maison Tellier
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Sur son cinquième album Avalanche, la formation normande continue d'affiner son art et ne se cantonne pas à de la country-folk, genre dans lequel on l'a trop longtemps enfermée. Pour ceux qui l'ignorent encore, La Maison Tellier est un groupe qui fait du bien dans le paysage musical hexagonal.
Ce qu'il y a de constant avec les disques de La Maison Tellier, c'est qu'ils ne risquent pas de prendre l'auditeur en traître. Une vocation en forme d'idée fixe, admirable de détermination et d'abnégation, s'appuyant sur une esthétique accueillante. Entre chanson, pop-folk et évasion du côté de l'Ouest américain, le groupe creuse le même sillon.
Peut-être pour éviter les pièges de la redite, les cinq garçons ont ici ouvert la porte à une âme extérieure. L'élu s'appelle Yann Artaud (Syd Matters, Air, Da Silva...) et il élargit le décor. Pas d'innovations significatives mais quelques petites touches ici et là afin d'ouvrir les frontières et bousculer les habitudes. Preuve que cette maison n'est pas une forteresse cadenassée. Le pouvoir d'attraction opère à plein régime au sein des quatre premières pistes. Des chansons amples et puissantes, belles et inquiètes, élégantes et légères, intimes et universelles.
Bien sûr, la formation garde sous ses bottes la poussière du Far West avec des cuivres à nouveau conquérants. Chant toujours ardent mais qui sait se faire aussi moelleux (Garçon manqué). Pris dans cette sorte de cinématographie musicale, aux accents criants de sincérité et vérité, on se laisse happer par le sens mélodique indéniable de cette fausse fratrie. Hormis les guitares pataudes de En toutes choses, du bon goût, un savoir-faire et des lettres.
"N'oublie jamais personne, n'oublie rien/Disait-elle en chemin/S'il faut jeter sa vie/Au-delà des orties/Où est la poésie ?...", s'interroge le chanteur. Elle n'est jamais bien loin chez La Maison Tellier. Les textes, sibyllins et personnels, puisent dans le passé la force d'affronter demain. Ils sont aussi parfois aux prises avec des certitudes qui vacillent. Ceux qui cherchent derrière les mots un sens immédiat pourront être légèrement déroutés. Les autres opteront pour cette invitation alléchante en pension complète.
La Maison Tellier, Avalanche (At(h)ome) 2016
Site officiel de La Maison Tellier
Page Facebook de La Maison Tellier
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En concert le 17 mars à la Cigale à Paris
Par : Patrice Demailly
