Festival d’été de Québec 2016

Festival d’été de Québec 2016
L'édition 2016 du Festival d'été de Québec © Marie-Hélène Mello

Lancées jeudi 7 juillet, les festivités du 49e Festival d’été de Québec (FÉQ) se poursuivent dans la capitale du Québec jusqu’au 17 juillet. Retour sur un premier week-end froid, pluvieux, mais très couru, chargé de concerts de toutes dimensions… de Sting et Peter Gabriel sur les vastes Plaines d’Abraham, jusqu’à Louis-Jean Cormier en concert-surprise à un arrêt d’autobus.

Avec ses dix scènes intérieures et extérieures, regroupées dans deux secteurs de la ville de Québec, le FÉQ est un festival "généraliste" de calibre international. Il a la capacité d’accueillir chaque année autant les vedettes les plus populaires (sur ses grandes scènes extérieures) que les artistes émergents (dans de petites salles du quartier Saint-Roch). Et son contenu mondial et québécois touche à tous les styles musicaux.
 
Cette année, le coup d’envoi était important : Sting et Peter Gabriel ont partagé la plus grande scène du festival dans le cadre de leur tournée Rock Paper Scissors. Les légendes ont livré ensemble près de 2 h 30 de leurs succès respectifs – et même des titres de The Police ou Genesis – devant des milliers d’admirateurs extrêmement attentifs (dont plusieurs étaient manifestement ravis que Peter Gabriel s’adresse à eux en français !). La table était donc très bien mise pour 10 jours de concerts d’envergure incluant Ice Cube, Selena Gomez, Red Hot Chili Peppers et Rammstein.
 
De tout, pour tous
 
Pour ceux qui préféraient éviter les foules monstres, ou pour les mélomanes avides de découvertes, le FÉQ offrait de nombreuses autres options. Côté musiques du monde, la scène extérieure gratuite a par exemple accueilli l’un des pionniers de l’afrobeat nigérian, le saxophoniste Orlando Julius, qui a livré une performance ludique et rythmée en compagnie de sa formation The Afrosoundz.
 
Ce même lieu nous a aussi permis d’entendre le groupe pop-rock Mon doux saigneur (gagnant 2016 des Francouvertes, concours musical destiné à la relève francophone) et le Montréalais originaire du Congo Pierre Kwenders, dont c’était la troisième présence au FÉQ. Non loin de là, une autre scène intermédiaire révélait pour sa part le jeu de guitare blues maîtrisé et la magnifique voix de Delgrès (Guadeloupe, Louisiane).  
 
Plusieurs excellents bouts de concerts ont aussi pu être saisis au passage, à commencer par l’impressionnante performance du chanteur et guitariste Karim Ouellet, qui réside à Québec. Un spectacle "à domicile" qui a provoqué un engouement vraiment particulier, surtout lorsque Claude Bégin, collègue et ami de Ouellet, a surfé sur le public dans un grand ballon lumineux! Et le lendemain sur cette même scène, une foule compacte était émerveillée par l’as de la guitare Steve Hill, suivi par les légendes des années 80 The Cult.
 
Une autre surprise marquante : le spectacle "pop up" de Louis-Jean Cormier à un arrêt d’autobus, rue Honoré-Mercier, la veille de sa performance officielle au FÉQ. Depuis quelques jours, le festival diffusait des indices par l’entremise de ses réseaux sociaux afin que les festivaliers puissent deviner le lieu et l’artiste mystère. Une petite foule attendait donc l’auteur-compositeur-interprète québécois lorsqu’il est arrivé en bus avec sa guitare. Un beau moment amical et décontracté qui n’a pas manqué d’attirer de nombreux touristes curieux.
 
Découverte : l’électro-pop urbaine de Laurence Nerbonne
 
Le premier soir du FÉQ, pendant que la foule se densifiait sur les Plaines pour Sting et Peter Gabriel, l’artiste multidisciplinaire montréalaise Laurence Nerbonne réchauffait non loin de là, l'atmosphère du Parc de la Francophonie avec sa pop électronique moderne. L’auteure-compositrice-interprète, beatmaker et artiste-peintre y a présenté son premier album solo, XO, lancé en mars dernier, ainsi qu’un morceau d’Hôtel Morphée, défunt quatuor indie-rock au sein duquel elle s’est d’abord fait connaître.
 
Malgré une foule clairsemée (il faisait un froid record et la pluie venait à peine de cesser), Nerbonne est montée sur scène pour interpréter ses chansons avec conviction. Pour l’occasion, elle était accompagnée de trois musiciens et complices, qu’elle a ainsi introduits : Miles Dupire-Gagnon, son "sensuel" batteur ; Gabriel Godbout Castonguay, son claviériste "nouvellement sur Tinder" ; et Sophie Morin, sa percussionniste et "meilleure amie".
 
Blaguant sur son accoutrement d’été inapproprié pour une météo digne de novembre, l’auteure-compositrice a présenté son tube Montréal XO avec un gentil clin d’œil aux rivalités qui peuvent parfois opposer Québec et Montréal. Très à l’aise sur les planches, elle a dansé sur ses titres plus rythmés (Danse avec moi), chanté avec une émotion authentique ses textes sur l’amour à l’époque du numérique (Tinder Love) et a quitté la scène pour solliciter la participation du public (Nos cœurs). Un très beau concert, qui s’est achevé avec Rêves d’été - chanson pour laquelle Nerbonne a d’ailleurs remporté, deux jours plus tard, le prestigieux Prix de la chanson SOCAN, attribué pendant le FÉQ.
 
3 questions à Laurence Nerbonne

RFI Musique : Est-ce que l’adaptation de votre album pour le live présentait des difficultés?

Laurence Nerbonne : Oui, mais c’était un beau défi : puisque l’album a surtout été fait par programmation, il fallait que j’adapte tout pour que ça prenne son sens en spectacle. J’ai fait énormément de travail avec mes samples pour les transférer dans des pads électroniques afin de garder la signature de l’album. J’ai aussi choisi d’avoir des musiciens et une vraie batterie afin que le spectacle soit tout de même organique. On assiste non pas à un DJ set, mais à un spectacle pop dans lequel il y a des surprises.
 
Quelle chanson aimez-vous particulièrement interpréter en spectacle?
Astronaute, parce que je trouve ça magique que les samples de voix que j’ai créés soient ensuite joués par les musiciens comme un vrai instrument. Je suis constamment impressionnée de voir que ce que j’ai fait dans mon "bedroom studio" se rend jusque sur scène. Pour moi, ça représente vraiment l’aboutissement d’une création qui est vraiment personnelle. Parfois, je suis étonnée que ça finisse par fonctionner de "jouer" de la musique électro avec des instruments et que toutes les sections de la chanson s’imbriquent pour créer un tout. Ça me fascine chaque fois que je la joue.
 
Quels sont vos projets à venir, en musique ou en arts visuels?
J’ai une expo de peinture qui sera présentée en septembre à la Thompson Landry Gallery (Toronto) et un calendrier qui commence à se remplir de plus en plus au niveau des spectacles. Mais je dois quand même me garder du temps pour faire du jogging !
 
 
Le Festival d’été de Québec se poursuit jusqu’au 17 juillet 2016.
 

Site web du festival

 

Site officiel de Laurence Nerbonne