Fredda

Fredda
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Après deux albums solos et plus de dix années de collaboration avec son complice Pascal Parisot, la française Fredda (Frédérique Dastrevigne à la ville) nous offre une Ancolie sobre et joliment aboutie. A découvrir.

L’ancolie est une fleur aux pétales délicats et effilés, à l’image de la vie que Fredda effeuille dans ses chansons. C’est aussi le titre de son troisième disque, et de l’une des ballades folk-bossa qui s’en détache.

L’Ancolie devient alors des pages de carnets de voyages, des souvenirs d’été québécois et des sentiments couchés sur papier (Morin Heights, Journal intime, co-écrites avec la chanteuse Marianne Dissard), où l’on visite la côte vermeille méditerranéenne peinte par Matisse (Fenêtre à Collioure) et ses Flots bleus, où l’on brave les intempéries, en barque, en train, ou à cheval (Constant).
 
Dans ce nouvel opus, qui fait suite au plus jazz Toutes mes aventures (2007) et au plus américain Marshmallow Paradise (2009), on retrouve un peu de l’âme yéyé de Radiomatic, le projet de reprises sixties du duo Fredda/Pascal Parisot.
 
Sauf qu’ici, les percussions ont fait retraite au profit d’orchestrations dépouillées, qui se délient au rythme de la contrebasse, du banjo parfois, avec çà et là des accents rumba ou blues. Les intonations de la chanteuse et les ambiances s’y sont arrondies, jusqu’à nous rappeler tour à tour Françoiz Breut ou Paris Combo.
 
En 2011, Fredda remportait le 3ème concours du Printemps des poètes en mettant en musique Plus loin que nous d’André Velter. Dans sa propre poésie, les saisons se chassent, le soleil cogne ou la pluie frappe, les enfants se font attendre quand ils ne jouent pas dans des vallons aux airs rimbaldiens (Il ne me reste, Little brats). L’Ancolie, c’est aussi la mélancolie sans le "mais". Ou l’équilibre fragile entre ligne d’horizon et jardin d’hiver.
 
Fredda L’Ancolie (Traffix Music) 2012

En concert le 14 juin 2012 aux Trois Baudets à Paris.