Ridan
Bonnet phrygien sur la tête, drapeau français au poing, Ridan publie avec son quatrième album une lettre ouverte à Madame la République en douze titres partisans. A quelques semaines à peine des élections présidentielles, le timing est parfait.
L’engagement politique a toujours été l’un des nobles étendards de l’art, et de la musique en particulier. Or, depuis quelques années, c’est surtout dans le rap, le slam ou le rock que gronde la clameur de la révolte. Plus rarement dans la chanson. Pourtant, c’est bien de cela dont il s’agit ici : "Si la liberté d’expression est un droit inaliénable, je m’en fais un devoir", annonce Ridan pour présenter ce qui s’apparente presque à un pamphlet.
Depuis ses débuts, le chanteur a souvent été comparé à Georges Brassens, sans doute moins pour le verbe en tant que tel que pour la manière. Le son des guitares rappelle parfois, par ses accents jazz folk, celui si familier de la Favino de Brassens (Le Manège Enchanté). Mais plus encore, qu’il revendique ou qu’il dénonce la corruption (Le Mensonger), les stigmatisations (de la religion, la violence), etc., Ridan le fait sans arrogance, et de façon pacifiste.