Vincent Liben
Vincent Liben, ex-leader du groupe de rock belge Mud Flow, balise les sentiers de la chanson francophone dans un premier album solo. Changement de langue et de décor, entre gravité et sourires.
Après dix années et quatre albums en anglais avec le groupe Mud Flow, Vincent Liben s’émancipe, en français et en solo. Il a tout fait sur ce disque : écrit, composé, arrangé et réalisé. Par ailleurs, il chante accompagné de voix féminines (Stéphanie Croibien, Claire Deligny).
On s’entiche rapidement de la "vieille Volvo déglinguée" de Mademoiselle Liberté, interprétée en duo avec Berry qu’on imagine siroter un diabolo menthe sur un vieux vinyle. Car il y a quelque chose d’Yves Simon dans les chansons de Vincent Liben, dans leur structure, le jeu de guitare et les voix susurrées. On pense à Gainsbourg également, dans les arrangements (Wladimir) ou le parlé-chanté (30 décembre). A Alain Souchon aussi, avec certains textes (Bille en tête).
Quelques cuivres et sonorités électro-rock, distillés ici et là, enrichissent une instrumentation où s’épousent principalement guitares et piano. Les chansons sont romantiques et romancées, évoquent des états amoureux complexes, sensuels ou brefs : on retiendra ainsi Puerto Loco et son "rayon de pluie", Le soleil et la mer et ses amours de vacances, les souvenirs de Trafalgar Square, ou "le tour du monde en 80 secondes" décrit dans Le joli mai.
Une poésie imagée qui laisse sa place à l’absurde, comme dans Camélia, quand une fille qui porte le nom d’une fleur se pend à une branche, ou dans La Condition de l’allumette, très belle ballade en équilibre entre mélancolie et légèreté. Vincent Liben joue avec les mots et les histoires qui s’entremêlent. Inspiré, aventureux, risqué… et réussi.
Vincent Liben Vincent Liben (Play On/Pias) 2011
En concert à La Boule Noire à Paris le 14 septembre 2011
