On l’attend en France comme on attend l’été, chaque année, depuis bientôt trente ans. Ce 21 juin 2011, la Fête de la musique est placée sous le signe des cultures musicales ultramarines, dans le cadre de l’Année de l'Outre-mer. Retour sur une belle initiative reprise aujourd'hui aux quatre coins du globe.
La Fête de la musique est née en France le 21 juin 1982 à l’initiative de trois hommes. Jack Lang, alors ministre de la Culture, Christian Dupavillon, conseiller aux évènements, et Maurice Fleuret, Directeur de la musique. Après une enquête sur les pratiques culturelles des Français, ils prennent conscience que plusieurs millions de personnes possèdent un instrument de musique, et qu’un jeune sur deux joue en amateur. Idée folle ou coup de poker, ils décident de créer une fête, laïque, célébrant la diversité et la liberté, et dont chacun serait l’acteur. La musique est l’art de la rue, et pour la fêter, un slogan s’impose : "Faites de la musique".
Dans les prisons et les hôpitaux
Chaque année depuis 1982, le jour du solstice d’été, a lieu la plus grande manifestation populaire gratuite, ouverte à tous les styles et à tous les âges. La Fête de la musique fait tomber les barrières, favorise les échanges, se fraye un chemin jusque dans les hôpitaux ou les prisons, et démocratise l’accès au pratiques artistiques en rassemblant les gens. Depuis quelques années, sous l’impulsion des pouvoirs publics français, elle franchit les frontières, et s’installe aux quatre coins du monde.
La Fête de la musique est devenue une belle occasion de promouvoir la culture et les artistes français à l’étranger. Après avoir conquis la Belgique dès la deuxième édition, on la retrouve aujourd’hui dans une centaine de pays, et pour la première fois cette année à Vancouver, Lisbonne, Rio de Janeiro et Chicago. Rescapée des dérives commerciales des concerts géants sponsorisés dans les années 1990, elle reprend ses droits en France, et retrouve son âme à chaque édition sous un thème différent. Ce 21 juin 2011, la diversité des musiques d’Outre-mer est à l’honneur, des gwokas guadeloupéens aux biguines martiniquaises, en passant par les maloyas réunionnais ou autres tamures polynésiens.