Jérôme Van Den Hole

Depuis quelques temps, une partie de la presse a désigné Jérôme Van Den Hole comme le "sauveur" de la chanson actuelle, toujours sujette à ses deux péchés mignons : la voix fragile et l’auto apitoiement. Formé à l’école du chant lyrique, ce jeune trentenaire est bel et bien un chanteur "à voix". Une caractéristique plutôt rare dans l’univers de la variété française dite "de qualité", dominé par Vincent Delerm, Benjamin Biolay et autres interprètes au registre vocal limité.

Sa voie, Jérôme Van Den Hole l’a semble-t-il trouvée dans ce ton volontiers badin, cette façon de souffler le chaud et le froid avec désinvolture tout au long de l’album. Et le critique de se trouver à court de comparaisons, tant l’univers tragi-comique du chanteur n’a pas vraiment d’équivalent sur la scène actuelle.
 

Il suffit, pour s’en convaincre, de jeter une oreille sur Baise en ville ou Ketchup, balade cabrélienne s’échouant sur un refrain digne de Raymond Desproges : "J’voudrais seulement / Du Ketchup pour mes frites".

Sur plusieurs morceaux, le chanteur au patronyme flamand se révèle très à l’aise dans un registre de crooner sans âge, et ravive le souvenir de Dick Annegarn. Comme l’immense chanteur belge d’ailleurs, Jérôme Van Den Hole évolue souvent à la lisière du ridicule, sans se soucier des codes du bon goût.
 

Cela donne parfois de vrais moments de bonheur, comme ce duo débridé avec Camille sur Debout. Dommage que des titres plus radiophoniques comme Paradis nous rebasculent dans une variété un peu fade. Audacieux, ce premier essai ? Le public tranchera.

 

Site officiel de Jérôme Van Den Hole