Le road-movie de Miro

Sex in the limo

Dix ans après des débuts tonitruants, le chanteur aux grosses lunettes orange est de retour avec Roader. Un album qui mêle funk, pop et électro avec une gourmande liberté et beaucoup de sensualité.

 

Miro a pris la route. Son nouveau disque, Roader, est une sorte de road movie en une vingtaine de chansons, qui baguenaude entre mythologie lynchienne et réalisme amoureux. En compagnie du groupe italien 2Pigeons, il a réalisé un album qui mélange claviers vintage et électro, échappées jazz d’un sax soprano et délires dansants.
 
Avec Roader, on se souvient que Miro a fait partie d’une génération particulièrement féconde du funk français, à l’époque de FFF ou de la Malka Family. Qu'il a aussi côtoyé des amoureux des mots comme MC Solaar et qu'il appartient à la génération sans complexe d’un Matthieu Chédid. Ainsi, son Paris Downtown est aussi hypnotique dans les écouteurs d’un baladeur numérique que propice aux envolée scéniques. Et Sex in the Limo, qui ouvre l'album, a la capacité de dynamiter mille figures rabâchées du classicisme funk tout en assumant les pratiques rituelles du genre.
 
L’anglais étant la langue maternelle du funk, Miro ne se refuse pas d’y faire régulièrement incursion, au prix du passage par des clichés atterrants ("Why don’t you try to open your mind, you will grow" dans La Boîte à gants), alors que ses textes en français sont souvent originaux et inventifs. Mais l’essentiel est ailleurs : des chansons évadées et libres, qui perpétuent le possible d’un funk pop européen (Gian Marco Enrico Miroglio, alias Miro, est un Italo-français né à Amsterdam). Un funk ouvert autant sur le grand vacarme des musiques de la sono universelle que sur les vérités intimes d’un artiste à la liberté fervente.
 
Miro Roader (Chromatic Production) 2011