Ours

Ours

Quatre ans après son premier album, Mi, Ours, alias Charles Souchon, fils cadet d’Alain, revient avec El (Mi+El=Miel), un disque habile, élégant et gourmand !

De quoi se délectent les ours ? De miel, évidemment ! Et pour faire durer le plaisir, certains le dégustent même en deux temps. Ainsi, le chanteur Ours, alias Charles Souchon, fils d’Alain, complète son Mi de 2007 d’El, une galette sucrée, gorgée d’une douzaine de chansons vitaminées, butinées à la vie.

De l’animal, Ours possède le côté sauvage, l’aspect brut, timide, presque modeste... Sans éclat ni flonflon, ses chansons ne se livrent pas aisément, mais séduisent qui les écoute dans le bon sens du poil. Bel et bien sorti de sa tanière, le baladin joue des mots, jongle avec les rimes, enfile les verbes, tâte de la métaphore pour livrer cette poésie du quotidien, qui lui (et nous) va si bien : une chasse tendre aux préjugés (Qui est qui ?), une leçon de mode (En Jean et Féminine), la possibilité d’un coup de foudre (Silex), les faiblesses avouées (De guingois), un bon goûter (Chanson aux pommes)...

Pour les servir, les rythmes, harmonies et mélodies sautillent, virevoltent, concoctés avec l’aide précieuse de son complice, le Lieutenant Nicholson, alias Nicolas Voulzy : des musiques épurées, qui allient nerfs et douceurs, dans la droite ligne de leurs géniteurs.

Il y a ici de véritables trouvailles sonores, diamants bruts taillés par le réalisateur Renaud Létang, et puis de petits trésors linguistiques... même si cette recherche sempiternelle de vocabulaire sonne parfois un peu creux. Un très léger bémol qui n’entache pas un disque infiniment attachant : pour les croqueurs de notes élégantes et autres amateurs de mots en bouche.

Ours El (EMI) 2011
En concert le 18 mai au Café de la Danse à Paris

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