Maître Gims, chef de Sexion
© Sony Music
Le mélodiste de la Sexion D’Assaut, c’est lui. Gims est la pièce maîtresse du groupe qui a dominé les ventes de l’année 2012, toutes tendances confondues. Normal donc que son premier album solo soit l’un des plus attendus. Le premier clip, J’me tire, a d’office battu tous les records sur le net. Et Subliminal démarre fort avec le premier single officiel, Bella, étrange mélange de musique latine et de hip hop. Rencontre avec un MC qui ne quitte presque jamais ses lunettes noires… Sauf pour nous parler.
RFI Musique : Vous aviez envie d’un album solo depuis quand ?
Maître Gims : Depuis très longtemps. J’avais déjà sorti un maxi huit titres donné dans la rue, c’était une expérience solo. Après, ça a super bien marché avec la Sexion donc j’ai mis l’idée de côté. Mais même eux, me disaient que je devais le faire, que j’avais mon univers. Ça aurait été bête de ne pas en faire profiter le public. Ça a été compliqué niveau emploi du temps, surtout avec la tournée 2013. J’ai pris mon temps pour écrire l’album, j’avais déjà des idées depuis L’Écrasement De Tête et L’École Des Points Vitaux. À La Base date de cette époque-là, je n’en ai pas changé une ligne. Je me suis dit à l’époque, que je le mettrais sur mon solo, c’était l’inspiration du moment. Je savais que je n’en referais pas deux comme celui là.
Quel est le thème de l’album ?
Le fil conducteur de Subliminal, c’est la fatigue. Dans La Chute, je dis : "Je compte replonger dans l’oubli après une décennie de loopings". Il y a toujours ça en tête, ce retour aux vraies choses. Etre une star, ça n’est pas la vraie vie. Le message que je veux faire passer, c’est ça : là, je suis dans un dream, dans une illusion, un rêve. On voit les gens, notamment dans la téléréalité, pendant quatre à six mois, ils sont observés. Les gens les aiment, votent pour eux, et un beau jour, ça s’arrête. Ils le vivent très mal. Je ne viens pas de la téléréalité, c’est clair, mais ça peut se comparer : une star, ça se remplace très vite. Je vois les reportages sur les anciennes vedettes, ils pleurent à l’écran, c’est dur. J’ai une grande famille, j’ai vu beaucoup de choses. Je suis passé par plein de choses difficiles et je n’ai pas envie de me laisser aller à cette illusion à 100%. J’ai toujours un troisième œil qui me dit que ce n’est pas la vraie vie.
Sur la pochette de Subliminal, vous êtes assis dans un fauteuil baroque façon Game Of Thrones…
J’occupe le trône actuellement, et je compte y rester. J’aime montrer que je suis le meilleur mais avec respect, sans insulter ni humilier. J’aime la compétition. Je suis dans cet esprit-là. C’est comme un sport. J’estime qu’on est numéro un, et je veux garder le titre avec cet album. J’aime la série et les livres du Trône De Fer. Je voulais le vrai trône mais c’était compliqué pour des raisons de droits. Donc, on a imaginé ce trône bizarre avec des chevaux et une tête de lion, fondu dans du plomb.
Les critiques vous touchent ?
Ceux qui se font appeler puristes ne connaissent rien à la musique, ils voudraient que tu ne sortes jamais de ta branche, que tu parles tout le temps de pauvreté et de misère, de la rue. Ils sont contre l’évolution. Donc ça ne me touche pas. Je fais de la musique avant tout. Je suis un musicien, un artiste. Je fais du rap aussi, mais je ne suis pas qu’un rappeur. La définition est trop pauvre.
Maître Gims Subliminal (Sony Music) 2013
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Par : Olivier Cachin
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