Sinclair, le retour

Sinclair, le retour

Depuis 2006 et Morphologique, Sinclair s’était éclipsé de la scène française, mettant de côté sa carrière de chanteur funk au profit de celle de compositeur de musiques de films et autre série TV.Il revient avec un  nouvel opus qui flirte du côté des dancefloors. Résolument plus pop.

Bientôt trois ans que son visage restait associé aux jugements et conseils avisés qu’il prodiguait en tant que juré du télé-crochet Nouvelle Star de 2007 à 2009. Le regard bleu-braise et le verbe incisif, il attendait les candidats au tournant et en a fait trembler plus d’un.

Musicalement, Sinclair a toujours été exigeant. Son nouvel album ne déroge pas à la règle, en matière d’instrumentation et de réalisation. Influencé depuis toujours par la musique noire américaine, de Stevie Wonder et Marvin Gaye à Sly Stone ou bien encore Prince, il s’éloigne ici de la musique funk pour s’offrir une récréation dans un mélange des genres déroutant.
 
Oubliés les riffs de guitare, on passe des accents disco de Ça tourne dans ma tête, aux notes électro de La fête est finie, qui frôle la musique de boys band. Les réminiscences funk de Ta petite liste ou Funky drama se noient au milieu des slows aux mélodies dignes des années 1980 (Ailleurs, Monde idéal) et des intonations de crooner à l’ancienne (Victime du bonheur).
 
Sinclair fait preuve d’originalité en reprenant, dans Rose, etc…, l’arrangement de La vie en rose d’Edith Piaf, et n’hésite pas à citer Purple Rain (Prince) ou Sinatra (à deux reprises). Si l’album se veut plus grand public (Dangereuse, Envie de toi), on est loin des textes simples mais fédérateurs que furent Ensemble ou Si c’est bon comme ça, et de leur énergie contagieuse. On sait depuis longtemps qu’il est difficile de faire groover la langue française, mais là, on frise l’insipide.
 
Sinclair Sinclair (Warner Music) 2011
 
En tournée en France à partir de mars 2012 et au Zénith de Paris le 30 mars 2012.