Pleymo
Fer de lance du néo-métal français, Pleymo pratique, à ses débuts, une fusion de grosses guitares et de hip hop. Les six de Fontainebleau se sont rapidement faits connaître grâce des prestations scéniques énergiques. Avec plus de 100.000 albums vendus, ils propagent leur bonne parole jusqu’au Japon.
Ça a commencé en 1997 par une blague tenace. Dans son enfance, Marc avait une coupe de cheveux étrangement similaire à celles des Playmobil: ces petits bonhommes en plastique qui font la joie des enfants. Par malheur, quelques années plus tard, ses amis tombent sur ses photos de jeunesse. Hilarité générale. A l’unanimité, le «a» se change en «e», Mark (chant), Matthias (guitare), Benoît (Basse) et Fred (batterie) viennent de trouver le nom de leur groupe. Fans de formations aussi diverses que Rage Against The Machine, Korn ou Primus, les quatre Bellifontains pratiquent un mélange très en vogue à l’époque aux Etats-Unis, le néo-métal. Quand le groove du hip hop rencontre de grosses guitares sur un phrasé rap. Un an plus tard, le groupe a réduit son nom pour devenir "Pleymo", enregistré deux démos, incorporé Frank, un DJ et changé de guitariste avec l’arrivée d’Erik.
Ils décident de créer la Team Nowhere (la bande de nulle part), une association comprenant d’autres groupes comme Enhancer, Aqme ou Wunjo. En mutualisant leurs forces, ils peuvent s’assurer une promotion plus importante, trouver des dates communes de concerts... Cette union finit par payer. Un premier enregistrement auto produit de quatre titres fait le tour des rédactions spécialisées. Pour ne rien gâcher, avec son énergie communicative et son sens aigu du contact avec le public, Pleymo se forge bien vite une redoutable réputation de groupe de scène. Séduit, Stéphane Kraemer, un producteur français, les signe sur le label Wet Music. Les cinq deviennent six, David vient renforcer la section guitare. Le groupe part en Belgique pour enregistrer son premier album. L’été 1999 sera chaud. Le 15 juin, "Keçkissepasse" débarque dans les bacs des disquaires. Tout droit entre les poteaux, c’est un premier essai transformé: 10.000 exemplaires vendus, de plus en plus de dates de concerts où des titres comme "Nawak" ou "Blöhm" se révèlent hautement efficaces.
La Team Nowhere réunie à Paris
Les majors se démènent pour signer le premier groupe estampillé néo-métal français. Epic, une division de Sony, l’emporte en 2000. Le défi à relever est maintenant de taille. "Episode II: Medecine Cake" paraît deux ans plus tard, il se vend à 50.000 exemplaires. Réalisé avec Fabrice Leyni producteur de NTM, ce deuxième album n’a rien à envier aux grands frères américains. Le son impressionne et le groupe alterne énergiquement passages hip hop et déferlantes de guitares saturées. Dans un style très particulier, la voix de Mark balance du grave à l’aigu. Pleymo se fend même d’un concept: entre Russie d’avant guerre et banlieue parisienne, on suit l’histoire de Sacha et du club du docteur Tank. Enhancer, voisin de la Team Nowhere, apparaît sur plusieurs titres.
Le groupe repart aussitôt sur les routes avec 120 dates au compteur. La tournée se termine au Zénith de Paris où le combo invite toute la Team Nowhere pour un concert familial. Leur aura s’étend et traverse même les frontières pour atteindre le Japon. Une version anglaise de l’album y est très bien accueillie. La pochette tout droit influencée des mangas japonais a semble-t-il fait son effet. Ils joueront en août 2002 au Summer Sonic Festival à Tokyo et Osaka avec entre autres, The Offspring et No Doubt.
Le tournant "Rock"
Novembre 2002, histoire de faire patienter ses fans, le groupe sort "(Ep)Live", six titres enregistrés en public lors des Eurockéennes de Belfort. Durant l’année 2003, Pleymo planche sur son nouvel album. Le virage musical est dans le titre: "Rock". Comme de nombreux groupes aux origines bruyantes, le groupe décide de laisser plus de place aux mélodies et au chant avec comme influences avouées Pink Floyd ou les Smashing Pumpkins. Mark signe une nouvelle fois la pochette et le concept. Nous suivons cette fois un garçon aveugle de quatre ans qui vit à travers Injall, son double imaginaire. Enhancer revient sur un titre, "Kongen", de loin le plus violent de l’album. "Divine excuse" se taille une bonne place dans les radios. Les Bellifontains repartent pour 70 dates avec en point d’orgue une date à l’Olympia à Paris le 7 février. 50.000 exemplaires vendus en France, 18.000 au Japon, Pleymo est nominé aux Victoires de la musique dans la catégorie du meilleur album pop rock de l'année.
Cette classification fait hurler les fans de la première heure mais semble bien être la nouvelle orientation du combo. En septembre 2004, ils se fendent d’un duo avec Kyo, le groupe rock préféré des midinettes, pour un morceau très calibré FM. Son titre: "On ne changera rien". Le groupe dont le succès ne cesse d'augmenter se produit au Zénith à Paris le 5 novembre.
Autre bouleversement, Aqme a annoncé son départ de la Team Nowhere. Il se murmure que Pleymo et Enhancer pourraient en faire de même.
Octobre 2004