Aya Nakamura
Considérée comme la reine du r’n’b français, avec une musique urbaine nourrie de sonorités afro, voire caribéennes, Aya Nakamura a fait irruption sur la scène française au tournant des années 2020. Personnage dont l’image dépasse le seul cadre musical, en phase avec son époque, l’autrice de "Djadja", "Copines" et tant d’autres tubes cumule les records, au point d’être devenue l’artiste francophone la plus diffusée à travers le monde.
Née le 10 mai 1995 à Bamako, au Mali, Aya Danioko déménage pour la France avec ses parents quelques mois après sa naissance. La famille s’installe en proche banlieue parisienne, à Aulnay-sous-Bois, dans la Cité des 3000. Ainée d’une fratrie de cinq enfants, la jeune fille manifeste très tôt son envie de devenir chanteuse, influencée par sa mère, griotte, qui se produit régulièrement dans les cérémonies traditionnelles. Mais ses parents imaginent pour elle un autre avenir. En cachette, Aya poursuit son rêve, nourrie par les télécrochets et émissions de téléréalité musicale.
Après avoir mis un terme à sa scolarité avant de tenter un baccalauréat "métiers de la mode" et posté en 2014 un premier titre sur les réseaux sociaux, elle enregistre en 2015 sa première chanson, "J’ai mal", dans un registre zouk love.
En guise de nom d’artiste, elle a emprunté celui d’un des personnages de la série américaine "Heroes", Hiro Nakamura. Le single "Brisé", quelques mois plus tard, lui permet de franchir un palier, suivi dans la foulée par "Love d’un voyou" à l’invitation du rappeur Fababy qui entre dans le top 10 des ventes et streamings payants en France. La chanson sera aussi son premier single Disque d’or. Elle s’illustre ensuite sur "Oublier", composé par Dany Synthé (Gims, Dadju, MHD…), puis par d’autres collaborations : avec les rappeurs Abou Debeing et Gradur, ou avec le chanteur congolais Fally Ipupa ("Bad Boy", deuxième Disque d’or).
En juillet 2017, elle se rend dans son pays natal et interprète son répertoire au stade Modibo-Keita de Bamako en première partie de la star nigériane Davido. Son premier album Journal intime est commercialisé fin aout 2017. Outre les singles déjà sortis, il contient aussi des morceaux sur lesquels elle partage le micro notamment avec le rappeur MHD et avec le chanteur Dadju. La jeune femme rend aussi hommage à la star malienne Oumou Sangaré en lui donnant le nom d’une chanson, dans laquelle elle s’identifie en partie à son aînée élevée au rang de modèle ("Je suis comme Oumou Sangaré").
Aya Nakamura retourne en Afrique début septembre 2017 pour se produire dans le cadre du Yellow Summer qui se tient sur la plage de Fidjrossè à Cotonou, au Bénin. Quelques semaines plus tard, elle participe à Paris à la Nuit du Mali organisée à l’AccorHotels Arena de Bercy devant près de 15 000 personnes, en compagnie de stars maliennes et africaines (Oumou Sangaré, Sidiki Diabaté, Mory Kanté, Sékouba Bambino…).
2018 : "Nakamura"
Un nouveau cap est franchi avec le single "Djadja", qui sort en avril 2018 et grimpe rapidement à la première place du classement des 200 singles français vendus et joués en streaming, où il reste en tout 126 semaines. En cinq mois, le seuil plancher du single de diamant est atteint en France (50 millions d’équivalents streams). Avec son langage inventif fait de néologismes et d’anglicismes, la chanson, telle une déferlante, séduit d’autres pays d’Europe et du continent américain. En Allemagne, en Autriche et en Suisse, elle est Disque d’or. Aux Pays-Bas, en Belgique, en Espagne, en Italie, elle est Disque de platine tout comme au Canada.
Ce succès international lui vaut parfois d’être comparée à Édith Piaf. Entretenue par le single "Copines", sa notoriété atteint des sommets quand parait en novembre 2018 l’album "Nakamura", sur lequel figurent des featurings avec le Nigérian Davido, star de l’afrobeats, et le rappeur français Niska. Disque d’or en trois mois, double disque de platine en cinq mois, l’album est certifié Disque de diamant (500 000 équivalents ventes) quinze mois plus tard.
Après un concert début décembre 2018 en Côte d’Ivoire à l’Hôtel Ivoire d’Abidjan, où elle a retrouvé le groupe local Tour 2 Garde qui l’avait invitée quelques mois plus tôt sur "Comme ci comme ça", Aya Nakamura se produit au Sénégal au Monument de la Renaissance à Dakar puis le lendemain sur l’esplanade du Palais du peuple à Conakry en Guinée.
La mythique salle parisienne de l’Olympia l’accueille le 31 mars 2019, alors qu’elle vient de commencer une tournée qui compte cette année-là près de 50 dates en France, en Belgique, au Luxembourg, en Suisse ou encore au Maroc. Elle se produit dans les Zénith des plus grandes villes françaises, joue dans les festivals majeurs tels que les Francofolies, les Vieilles Charrues, des événements tels que la Fête de l’Humanité… Sa réputation internationale grandissante se traduit par une nomination aux prestigieux BET Awards américains dans la catégorie "meilleur artiste international" de l’année.
2000 : "Aya"
Si la pandémie de Covid-19 en 2020 suspend son activité sur scène, en revanche l’audience de ses chansons continue dans ce contexte à prendre de l’ampleur, au point de faire d’elle l’artiste francophone la plus diffusée et lui conférer ainsi un nouveau statut.
En novembre, quatre mois après le single "Jolie nana" à nouveau numéro 1 en France et rapidement certifié single de diamant, elle publie son troisième album, "Aya", conçu avec une multitude de producteurs. Poursuivant dans ce même registre qui a fait ses preuves pour elle tant sur le plan musical que des paroles, elle y partage le micro avec le rappeur britannique Stormzy ainsi qu’avec le Français d’origine malgache Oboy. La formule fonctionne toujours auprès du public : "Aya", double Disque de platine, lui permet d’être récompensée en février 2022 aux 37e Victoires de la musique pour l’album le plus streamé d’une artiste féminine.
Cette année-là, Aya Nakamura est aussi invitée sur scène par la star américaine Alicia Keys lorsque cette dernière se produit à Paris pour interpréter en duo son tube "Djadja", tandis que le jeu vidéo en ligne Fortnite lui donne l’occasion de participer à son univers via un concert virtuel disponible 72 heures.
2023 : "DNK"
En janvier 2023 parait son quatrième album, "DNK", baptisé ainsi à partir de son nom de famille. Le projet discographique de la jeune femme, choisie par une marque de cosmétique pour devenir son égérie mondiale, fait l’objet d’une attention médiatique à la hauteur de sa popularité. Si elle a retrouvé le producteur français Seysey qui avait participé à "Journal intime", elle a aussi fait confiance à de nouveaux partenaires, à savoir le duo de musiciens producteurs Max et Seny ainsi que le collectif de beatmakers Shiruken Music. Côté featurings, on retrouve notamment le rappeur français d’origine congolaise SDM et le Portoricain Myke Towers.
Jugée en parallèle au même moment pour violences réciproques sur conjoint, Aya Nakamura est condamnée par le tribunal correctionnel de Bobigny à une amende de 10 000 euros.
Elle est encore une fois récompensée lors de la première édition des flammes (évènement qui se veut l'équivalent des Victoires de la musique pour les musiques urbaines) en mai 2023 : elle reçoit la Flamme de l'Artiste féminine de l'année.
À 28 ans, elle doit commencer en mai une tournée qui fera escale trois soirs de suite à l’AccorArena à Paris et passer en juin par Lisbonne au Portugal, puis en aout en Canada.
Mai 2023