Arthur H
En dépit d'un héritage artistique envahissant, Arthur Higelin dit H s'est vite affranchi de sa panoplie de "fils de". Picorant ses influences dans maintes directions musicales, son répertoire, comme ses spectacles, se singularisent par une certaine pratique de la poésie, du conte et de l'humour.
Fils du chanteur Jacques Higelin et de Nicole Courtois, Arthur H est né en 1966 à Paris. Adolescent très solitaire et guère tourné vers les études, il quitte le lycée à 16 ans et part trois mois naviguer aux Antilles. Puis ses parents l'envoient à Boston aux États-Unis où Arthur étudie la musique pendant un an et demi à l'université, mais sans grand intérêt.
De retour à Paris, il monte quelques groupes avec lesquels il expérimente ses premières compositions. Mais après une première participation catastrophique au Festival de Bourges, Arthur H révise sa copie et retravaille sa musique. Naviguant entre d'innombrables influences musicales, Thelonious Monk, Tom Waits, les Sex Pistols, la chanson, le jazz, le blues ou le tango, Arthur H crée petit à petit un univers musical singulier.
Avec le contrebassiste anglais Brad Scott, il monte alors un spectacle qui est programmé pour trois soirs dans une petite salle parisienne de 60 places, la Vieille Grille, en décembre 1988. Le succès est tel, qu'ils y restent un mois. Le public s'enthousiasme très vite pour ce jeune artiste qui mêle humour, musique et poésie. Deux mois plus tard, c'est au Sentier des Halles que le duo enrichi d'un batteur, Paul Jothy, s'installe pour 30 représentations. La critique s'emballe pour ce pianiste à la voix cassée, et les références à Boris Vian, Serge Gainsbourg ou Tom Waits sont fréquemment reprises.
Après une tournée en Afrique de l'Est en avril et mai, Arthur H devient acteur pour le cinéaste Romain Goupil qui tourne en août, "Maman" avec la comédienne Anémone.
1990 : premier album
En février, Arthur H enregistre son premier album entouré de ses deux compagnons Paul Jothy et Brad Scott. Puis, le trio est au Théâtre de la Ville à Paris pour quelques représentations triomphales en mars. Les tournées s'enchaînent et le 18 juillet, le jeune chanteur fait la première partie de Barbara au festival des Francofolies de La Rochelle.
C'est le 3 septembre que sort "Arthur H", premier album de son auteur. Grâce aux tournées et à une presse fort élogieuse, le disque se vend bien. Les 13 titres sont autant de petits scénarios musicaux qui, entre jazz et chanson, racontent à chaque fois une nouvelle histoire.
Début 1990, en pleine Guerre du Golfe, Arthur H investit cette fois la salle du Pigall's. Son succès se confirme et pas seulement en France puisqu’à la fin du mois de février, il s'envole pour le Japon où le public lui réserve un accueil enthousiaste.
À l'occasion d'une émission de radio, Arthur H monte sur la scène de l'Olympia le 25 avril 1991, entouré de 8 musiciens, soit son trio et 4 cuivres. Le reste de l'année se passe essentiellement en tournées, en France et à l'étranger et se termine d'ailleurs une nouvelle fois au Japon du 23 au 27 décembre.
En avril 1992, sort le deuxième album d'Arthur H, "Bachibouzouk", et de son groupe toujours formé de Paul Jothy, Brad Scott, de Jon Handelsman aux cuivres. Suivent 4 dates au Passage du Nord-Ouest du 12 au 14 mai. Le percussionniste brésilien Edmundo Carneiro s'est à cette occasion joint au groupe qui accompagne Arthur H à Paris, mais aussi dans toute sa tournée 1992.
Magic Mirrors
Entre janvier et février 1993, Arthur H s'installe pour six semaines au Magic Mirrors, superbe chapiteau construit en Belgique dans les années 20 et sous lequel le chanteur va créer un spectacle musical drôle et tendre, très proche d'une atmosphère de cirque. Peu de temps après, il reçoit la Victoire de la musique de la révélation masculine de l'année. Il enchaîne sur de nouvelles tournées dont l'Afrique en mai et durant l'été, le Québec et le Japon.
En octobre, sort un album enregistré en public lors des concerts sous le Magic Mirrors. À cette occasion, Arthur H donne deux concerts à l'Olympia.
Le trio continue de jouer de ville en ville avec le Magic Mirrors en 1994. En mars, Ken Higelin, réalise un film de 26 min sur son frère en tournée.
De 1989 à 1994, Arthur H a donné plus de 700 concerts et vendu environ 150 000 albums. Il est un artiste désormais important dans le paysage musical français et son univers riche en surprises et en magie, ne cesse d'enthousiasmer un très large public.
1996 : "Trouble-Fête"
1995 est une année de repos et de recul. Une année familiale aussi puisque Arthur H devient père d'une petite fille.
Il revient dans l'actualité dès septembre 1996 avec un troisième album, "Trouble-fête". La pochette très allégorique reflète l'imaginaire toujours aussi singulier et poétique de sa musique. D'octobre à décembre, il repart en tournée puis du 8 au 18 janvier 1997, on le retrouve à Paris au Gymnase avec un quatuor. Il y présente un spectacle fortement empreint de magie et de rêve. De plus, il entraîne le public vers un horizon musical ouvert et métissé mêlant jazz, swing, musette ou encore tango, musique africaine, orientale ou tzigane. Ce spectacle donne lieu à l'album "Fête trouble" qui sort en 1997. Certains des morceaux ont été enregistrés au Bénin et au Togo lors d'une tournée africaine en février et mars 1997.
Après l'Afrique, et quelques concerts en France en fin d'hiver 98, c'est en Amérique du Nord qu'Arthur donne une série de concerts en avril 1998. Après un démarrage à Porto-Rico le 14, il fait plusieurs allers et retours entre le Canada anglophone et les États-Unis, du 16 avril à Toronto au 29 à San Francisco. L'étape la plus fameuse reste le concert du Luna Park à Los Angeles le 24. Ce soir-là, à l'issue du concert, et devant un public ébahi, Arthur H épouse sa compagne (et bassiste), Alexandra Mikhalkova, devant un juge de paix spécialement convié pour l'occasion.
2000 : "Pour Madame X"
À la fin de l'été 2000, Arthur H sort son quatrième disque, "Pour Madame X". Avec son trio Nicolas Repac à la guitare, Brad Scott, fidèle des premières heures, à la contrebasse et Laurent Robin à la batterie, Higelin fils a enregistré son album dans un château médiéval, loin des studios aseptisés qu'il fuit. Toujours imprégnés d'un certain chaos musical et textuel, les onze titres du disque sont toujours très stylisés, à la limite parfois comme ce rap de huit minutes au texte improbable, "Haka dada". Mais l'ensemble est plus sobre que le précédent, plus sentimental peut-être. Rupture amoureuse oblige.
Une tournée démarre en novembre. Mais quelques jours plus tôt, Arthur H accompagne en musique la diffusion d'un film muet de Tod Browning, cinéaste des années 30, au musée d'Orsay à Paris. Il se fend également d'une musique de film, la première : "Inséparables" de Michel Couvelard. Il passe à plusieurs reprises à Paris, mais donne aussi un concert en duo avec l'Italien Gianmaria Testa le 11 janvier en Italie et deux concerts en Asie (Laos le 21 juin et Thaïlande le 23).
En 2001, la tournée mène le chanteur jusqu'au milieu de l'été puisqu'on le voit en particulier au Québec en juillet (Festival d'été de Québec, Francofolies de Montréal) et à Uzeste en août aux côtés de son père pour un spectacle "père/fils".
Arthur H continue tranquillement son chemin, chante et joue avec quelques amis comme Brigitte Fontaine (pour son spectacle le 14 mars 2002 au Grand Rex à Paris) ou l'accordéoniste Marc Perrone. En juin 2002, il sort un nouveau disque intitulé "Piano solo", enregistré en public, mais en studio. Il revisite à cette occasion son répertoire, seul avec comme instrument d'accompagnement, un piano. Il s'offre deux belles reprises inédites "Nue au soleil" et "The man I love", deux chansons créées par des femmes. Il donne un concert exceptionnel le 26 juin au Bataclan à Paris.
2003 : "Négresse blanche"
Début octobre, voici qu'Arthur H se remet à l'écriture de chansons. Ses acolytes Nicolas Repac et Brad Scott reviennent travailler avec lui. L'enregistrement se fait chez le chanteur à Montmartre. Le mixage quant à lui, a lieu à New York. Le 13 mai 2003 sort donc "Négresse blanche" soit seize chansons où les femmes sont largement évoquées, de "Marilyn Kaddish" en passant par "Bo Derek" jusqu'à "Nancy et Tarzan", titre choisi comme premier simple. L'ensemble est plutôt down tempo, entre rythmes électro et pop.
Arthur H reprend dès le mois de juin, une série de concerts, accompagné seulement de trois musiciens. Du 2 au 13 juillet, il se produit aux Bouffes du Nord à Paris, puis dans un certain nombre de festivals comme celui des Vieilles Charrues à Carhaix. Le 1er août, il est au Spectrum à Montréal pour les Francofolies de Montréal.
Une tournée en Chine est prévue du 4 au 14 novembre 2004. Arthur H est notamment attendu à Pékin et Shanghai, mais les autorités refusent de délivrer l'autorisation. La tournée est annulée. L'année 2004 sera dès lors canadienne pour Arthur H, qui y donne une série de concerts.
2005 : "Adieu tristesse"
Alors qu'il se trouve au Canada, il en profite pour enregistrer son cinquième album studio, "Adieu tristesse", qui sort en septembre 2005. Les treize chansons de cet album, le plus accessible de sa carrière pour certains, remportent un franc succès. L'opus contient trois duos. Le premier, "Est-ce que tu aimes ?", était prévu pour être enregistré avec Camille. La jeune chanteuse étant indisponible, Arthur H fait appel à son ami –M-. Le clip de la chanson rapporte à Arthur H la Victoire de la Musique, catégorie Clip de l'année, en 2005. Le second duo, "la Chanson de Satie", permet à la chanteuse canadienne Feist d'apposer sa voix sensuelle sur une des Gymnopédies du compositeur français Erik Satie. Finalement, Jacques Higelin rejoint son fils sur "Le destin du voyageur".
De septembre à décembre 2005, il part en tournée dans toute la France, passant notamment par le Bataclan le 17 octobre et l'Olympia de Paris, le 8 novembre. Il participe également au Printemps de Bourges, au Paléofestival de Nyon en Suisse, et aux Francofolies de La Rochelle, avant de partir pour le Canada, la Pologne et le Liban.
Le 27 mars 2006, il célèbre ses 40 ans à l'Olympia en compagnie de son père, de M, de son ami anglais Brad Scott et sa demi-sœur Maya Barsoni, pour un concert exceptionnel. Dès le mois de mai, il entame une nouvelle tournée française, avec quelques dates à l'étranger, dont le Liban et le Canada. A l'occasion de la fête de la musique 2006, spéciale francophonie, il se produit dans la Cour d'Honneur du Palais Royal de Paris, avant de repartir à l'assaut du Furia Sound Festival, des Francofolies de La Rochelle et de Spa, en Belgique. Une trentaine de dates qui mèneront Arthur H jusqu'au mois d'octobre 2006.
La tournée s'achève à New York, pour le grand plaisir d'Arthur H, fan invétéré de cette ville.
Le 13 novembre 2006 sort "Showtime" chez Polydor. Un album et DVD live qui résume les mois que l'artiste et sa troupe ont passés sur scène pour présenter "Adieu Tristesse" au public. Sur le DVD, 210 minutes d'images montrent un Arthur H qui se dépense sans compter. Entre des séquences filmées - entre autres - à l’Olympia de Paris ou au Spectrum de Montréal (à l’occasion des Francofolies 2006), on retrouve une foule de duos : "Est-ce que tu aimes ?" avec M, "Le Destin du Voyageur" avec son père Jacques Higelin, "Une Sorcière bleue" avec Maya Barsony, "Sous le Soleil de Miami" avec Pauline Croze ou encore "On rit Encore" avec Lhasa.
Arthur H est l'invité début 2008 d'une opération nommée "Duos éphémères". Il s'agit de rencontres entre musiciens et DJs choisis par une personnalité de la scène musicale, et des archives cinématographiques. Arthur H orchestre donc ces rencontres qui ont lieu entre janvier et mai. On y retrouve Rubin Steiner, Nicolas Repac, David Walters ou le Ukulélé Club de Paris.
2008 : "L'Homme du monde"
En juin 2008 sort son septième album, "L'Homme du monde", réalisé par Jean Massicotte Dans ce dernier opus, moins rock et jazz que les précédents, le piano s'éclipse pour laisser place à la guitare. La musique d'Arthur H, d'ordinaire mélancolique et presque triste devient dans cet album plus dansante, plus entraînante, groovy et délirante. Il ne laisse cependant pas tomber cette poésie qui lui va si bien, mais désire ajouter légèreté et fluidité à sa palette. Ce revirement semble être en partie lié à la naissance de son fils en 2007 et à l'harmonie enfin trouvée dans ses relations avec son père. Le premier extrait de l'album s'appelle "Dancing with Madonna".
Un film accompagne l'album, et donne vie aux nombreux personnages habituellement nichés dans l'imaginaire de l'artiste, et illustre ainsi son univers simple et vivant. Il est réalisé par le cinéaste américain Joseph Cahill.
Avant de partir en tournée en octobre, le chanteur se produit aux Francofolies de La Rochelle en juillet pour un hommage à Claude François, avec d'autres artistes dont Kent.
2010 : "Mystic Rumba"
L'année 2009 commence bien : Arthur H reçoit la Victoire de l'album Pop/rock pour "L'Homme du monde" en février. Pour le disque qui suit, il part s'isoler en plein hiver dans le studio de la Fabrique, dans la campagne de Saint-Rémy-de-Provence. Il s'installe au piano et se lance dans une exploration minimaliste de vingt-et-une de ses chansons ("The Lady of Shangai", "Adieu tristesse"…) et en invente trois nouvelles.
Ce travail en solitaire donne "Mystic Rumba", un double album qui paraît en mars 2010. Habité et épuré, il permet de redécouvrir les différentes nuances de la voix rocailleuse du chanteur et, surtout, ses textes et leur étrange poésie cinématographique.
La tournée de "Mystic Rumba" est aussi dépouillée que le disque. Elle s'amorce en février et passe par le théâtre des Bouffes du Nord, à Paris, les 10, 12 et 14 mars 2010.
À l'occasion d'un hommage au poète martiniquais Édouard Glissant au Théâtre de l'Odéon à Paris, Arthur H avait lu des textes d'écrivains noirs. Cette expérience le pousse à se lancer dans une aventure singulière : avec son ami et musicien Nicolas Repac, il imagine un spectacle autour d'œuvres littéraires afro-caribéennes, lues et mises en musique. "L'Or noir" est créé en juillet 2011. Ce spectacle est donné à plusieurs reprises par la suite.
En 2011, Arthur H se penche sur la création d'un nouvel album et en ouvre les cuisines au public au CentQuatre, à Paris, au début de l'été.
2011 : "Baba love"
Le 17 octobre 2011, Arthur H sort donc "Baba love". Pour cet opus, il a monté sa propre société de production et d'édition. Il s'est aussi séparé des musiciens avec qui il avait l'habitude de travailler et a monté une nouvelle équipe : Joseph Chedid à la guitare, une section rythmique tenue par Aymeric Westrich et Alexandre Angelov des groupes Aufgan et Cassius, accompagnés de Vincent Taurelle, entre autres pianiste du groupe Air.
Fort de ce nouvel élan, il enregistre des chansons pleines d'émotions et de poésie, témoignage d'une liberté trouvée et assumée. Sa voix est chaude et puissante, l'artiste semble maitriser l'art qui est le sien. Il fait aussi appel à quelques invités dont le comédien Jean-Louis Trintignant ("L'Ivresse des hauteurs"), Saul Williams, grande figure du hip hop américain ("Basquiat") ou sa sœur Izia.
Le 27 octobre, il retourne donner un concert au CentQuatre à Paris.
En novembre, Arthur H démarre une nouvelle tournée en France qui passe aussi par New York le 22 février 2012, puis par Montréal et Québec dans les jours qui suivent.
"L'Or noir", le spectacle dédié aux écrivains caribéens et créé avec son ami Nicolas Repac, fait l'objet d'une sortie discographique en mars 2012. L'album inaugure ainsi la collection Poétika Musika consacrée aux textes des poètes, mis en musique par les deux acolytes. Du 15 janvier au 3 février, les deux artistes présentent une lecture musicale de "L'Or noir" au Théâtre du Rond-Point à Paris puis dans de nombreuses villes françaises.
Le deuxième volet de cette série paraît en mars 2014, "L'Or d'Eros". Cette fois, Arthur H et Nicolas Repac se sont intéressés à la poésie érotique du XXe siècle, reprenant les mots de George Bataille, James Joyce, André Breton et Paul Eluard, entre autres.
Ces deux créations musicales, "L'Or noir" et "L'Or d'Eros", sont présentées en public lors de plusieurs concerts, notamment au CentQuatre à Paris les 20 et 21 mai.
2014 : "Soleil dedans"
Enchaînant les projets, Arthur H reparaît en septembre 2014 avec cette fois un album de compositions originales. Pour "Soleil dedans", il a ouvert ses horizons et puisé ses inspirations dans les grands espaces du Québec et de l'Ouest américain. Le disque est enregistré à Montréal, où l'artiste retrouve la famille musicale de sa "grande sœur" de cœur, la chanteuse Lhasa, disparue en 2010. Il partage ainsi un duo avec Patrick Watson ("Le tonnerre du cœur") et confie la coréalisation à François Lafontaine, du groupe Karkwa. Une fois n'est pas coutume, les mélodies lumineuses sont portées par une voix qui prend de la hauteur.
L'album est récompensé en novembre du prix de l'Académie Charles-Cros, dans la catégorie chanson (ex æquo avec "Histoire de J." de Jeanne Cherhal).
Son immersion dans la poésie avec Poétika Musika laisse des traces et, de son propre aveu, influence son travail d'écriture. En pleine tournée pour "Soleil dedans", il publie en mai 2015 un recueil de poèmes, "Le cauchemar merveilleux" (Actes Sud), une série de contes immergés dans un univers surréaliste.
L'année suivante, associé à sa compagne, la plasticienne sonore Leonor Mercier, il met en scène ces poèmes lors d'une série de performances : il fait entrer le "Cauchemar merveilleux" dans une autre dimension, celui du Synesthesium, un dôme équipé de 24 enceintes pour un voyage immobile.
2018 : "Amour chien fou"
Double album éclectique de 18 chansons dont certaines oscillent entre 8 et 10 minutes, Arthur H ne fait décidément rien comme tout le monde avec cet "Amour chien fou ! " On y trouve des ballades romantiques et atmosphériques du poète lunaire ("La boxeuse amoureuse", "La dame du lac"…), ainsi qu'un univers électro-punk, plus rythmé et dansant ("Tokyo Kiss").
Follement ambitieux, ce 10e album studio a pour point de départ des ambiances sonores glanées lors de voyages entre le Mexique et Bali en passant par Tokyo, par Arthur H et Léonor Mercier. Comme sur le précédent album, la voix d’Arthur H n’hésite désormais plus à monter dans les aigus. Le fidèle Nicolas Repac fait encore partie de l'aventure. La critique salue la sortie de cet album.
La tournée démarre le 31 mars 2018. Le 4 avril, il se produit au Trianon à Paris.
Le 6 avril, le chanteur perd son père, le grand Jacques Higelin, décédé à l’âge de 77 ans. Quelques jours plus tard, au Printemps de Bourges, festival que le père connaissait bien, le fils lui rend un vibrant hommage empreint de poésie qui sied si bien aux deux artistes.
En septembre 2018, Arthur H publie le recueil intitulé "La musique des mots. L’intégrale des chansons (1998-12018)" chez Points.
L’année suivante, c'est en tant qu'acteur qu’il monte sur la scène du théâtre de la Colline à Paris. Il y interprète le rôle d’Alice, un rockeur en fin de carrière, dans la pièce "Mort prématurée d’un chanteur populaire dans la force de l’âge" de Wajdi Mouawad, dont il a signé la bande sonore à dominante électro.
Pendant la pandémie de Covid-19, Arthur H compose le morceau "Paris la silencieuse" dans l’appartement où il est confiné, pour l’album collectif "Music For Containment", orchestré par le musicien électro Molécule. Les bénéfices sont reversés à la Fondation de France.
En 2020, le chanteur publie chez Gallimard son premier roman, intitulé "Fugues". Il y mêle le récit de la fugue adolescente de sa mère en Corse, sa propre fugue lors d’un voyage aux Antilles, ainsi que la dernière fugue de Bach, laissée inachevée : "L'Art de la fugue".
La Maison de la poésie à Paris l’accueille régulièrement pour des lectures musicales et des concerts littéraires.
Il faut attendre 2021, pour qu’Arthur H fasse paraître la bande sonore de la pièce "Mort prématurée d’un chanteur populaire dans la force de l’âge" dans l’album éponyme. Il s’y amuse à utiliser pour la première fois l’Auto-tune, dans une version toute personnelle du poème "Recueillement" de Charles Beaudelaire.
2023 : " La vie"
Dans son 12e album studio, l’artiste fait preuve une nouvelle fois d’une grande créativité. Il ne cesse de revendiquer sa soif de liberté dans ce disque à l’atmosphère cinématographique.
Réalisé avec son compagnon de longue date, le musicien multi-instrumentiste Nicolas Repac, Arthur H y a aussi associé sa compagne Léonore Mercier, qui l’a aidé à travailler ses textes et a réalisé le clip du titre "La vie".
On y trouve une chanson hommage à son amie Brigitte Fontaine ("Divin Blasphème"), une autre au chanteur Léo Ferré ("La Vie"). Le titre "Le secret", fait référence à l’abus dont a été victime son père, Jacques Higelin, enfant. Un événement révélé très tardivement.
L’album est largement salué par la critique.
Arthur H entame une nouvelle tournée dans toute la France pour présenter "La vie".
Avril 2023