Charlotte Gainsbourg

Charlotte Gainsbourg
© benoit
Passeport artiste
21/07/1971
Londres (Grande-Bretagne)
Pays:  France
Langue:  Anglais Français
Qualité:  Chanteuse
Genre musical:  Chanson / Pop

Chanteuse à 12 ans aux côtés d’un père charismatique et sulfureux, actrice bien aimée des Français à l’âge adulte, puis les deux depuis qu’elle a renoué avec la chanson en 2006 avec l’album "5 : 55"… La fille de Jane Birkin et de Serge Gainsbourg combine les talents avec un mélange de fragilité, de mélancolie et d’élégance.

Biographie: 

Charlotte Gainsbourg a vu le jour le 21 juillet 1971 à Londres. Sa mère est l’actrice et chanteuse d'origine britannique Jane Birkin, son père le chanteur/compositeur Serge Gainsbourg. Petite fille, elle grandit à Paris dans un quartier bourgeois, ne retournant dans la patrie maternelle que pendant les vacances, où elle rechigne d’ailleurs à parler anglais.

En 1980, ses célèbres parents se séparent. Charlotte part vivre chez sa mère, mais continue à voir beaucoup son père, chez qui elle passe tous ses weekends dans le 7e arrondissement de Paris. En 1983, elle a 12 ans et chante pour la toute première fois aux côtés de son papa Serge Gainsbourg. Le titre s’appelle "Lemon Incest" et figure sur l’album "Love on The Beat". Charlotte y murmure d’une voix mal assurée et cassée des paroles provocantes ("l’amour que nous ne ferons jamais ensemble / le plus beau le plus violent / le plus pur le plus enivrant"). Le titre fait grand bruit, de même que le vidéoclip, sur lequel l’apprentie chanteuse apparaît en tenue légère, allongée à côté de son père.

1986 : "Charlotte For Ever"

Charlotte Gainsbourg commence dans le même temps sa carrière cinématographique, poussée par sa mère à passer des castings. Elle décroche son premier rôle à 13 ans, dans le film "Paroles et Musique" d’Élie Chouraqui. En 1985, elle joue dans "L’Effrontée" de Claude Miller et décroche en 1986, le César du meilleur espoir féminin pour sa prestation. Cette année-là, son père lui compose un album rien que pour elle, baptisé "Charlotte For Ever".

L’enregistrement dure cinq jours : Serge Gainsbourg n’en rate pas une miette. En chef d’orchestre décalé, il veille à ce que sa fille ne travaille pas sa voix ! La voulant la plus spontanée possible pour chanter des titres aux refrains acidulés et provocants : "Plus doux avec moi", "Élastique", "Zéro pointé vers l’infini"... Charlotte se prête à l’exercice avec plaisir, prenant sans mal la pose de l’adolescente boudeuse qu’elle est alors.

Ce disque est la bande originale du film "Charlotte For Ever", réalisé par Serge Gainsbourg en 1986. Lui et Charlotte y tiennent les rôles-titres : celui d’un scénariste alcoolique et de sa fille. Elle reprochant à son père d’avoir provoqué la mort de sa mère dans un accident de voiture. Troublante, l’histoire suscite une vive controverse… à la plus grande joie de Serge Gainsbourg, l’agitateur.

Les années ciné

Les années qui suivent seront exclusivement placées sous le signe du cinéma. Charlotte tourne dans des films d’Agnès Varda, de Claude Miller, de Bertrand Blier, de Jacques Doillon… Après le bac, elle a bien fait une année de préparation aux Beaux-Arts pour faire de la peinture. Mais c’est finalement le septième art qu’elle choisit. En mars 1991, elle perd son père Serge Gainsbourg. Elle a 19 ans.

Elle rencontre alors le comédien et réalisateur Yvan Attal, qui la "ramasse à la petite cuillère", comme elle dit. Peu à peu, elle reprend des forces. De l’aplomb. Elle se marie et fonde une famille avec Yvan : Ben naît en 1999, Alice en 2005. Entre la mort de son père et la naissance de son premier enfant, Charlotte continue à tourner et chante ici ou là. Quelques concerts des Enfoirés notamment, aux côtés d’autres artistes venus soutenir l’association des Restos du cœur.

En 1996, elle participe à la bande originale du film "Love etc", dans lequel elle joue. En 2000, Madonna utilise la voix de Charlotte Gainsbourg pour son album "Music" : sur le début de la chanson "What it Feels Like For a Girl", on entend l’actrice française prononcer en anglais quelques paroles, issues du film "The Cement Garden". Trois ans plus tard, elle chante "If" en duo avec Étienne Daho, sur l’album "Réévolution" de ce dernier. Puis, en 2005, elle collabore à la BO du film "L’un reste l’autre part", en interprétant la chanson du même nom.

2006 : "5 : 55"

La filiforme brune (égérie du créateur de vêtements Gérard Darel) revient donc à tâtons vers la chanson. Ne se mouillant pas trop : prêtant sa voix au cinéma, à d’autres… mais rien en son nom propre. Il faut attendre aout 2006 pour que Charlotte Gainsbourg dévoile un nouvel album perso. 20 ans pile après celui que son père avait écrit pour elle. Il s’intitule "5 : 55" et raconte l’histoire d’une jeune femme insomniaque qui promène ses bleus à l’âme d’aéroports en chambres d’hôtel.

Au casting, que des grands noms : le groupe électro français Air aux machines et aux instruments, l’Anglais Jarvis Cooker (ex-leader de Pulp) aux paroles et Nigel Godrich, le producteur de Radiohead, pour cimenter le tout. Ainsi entourée, la belle livre un album envoûtant entre pop et électro. Le tout quasi exclusivement écrit en anglais (sauf le titre "Tel que tu es").

Depuis ses débuts aux côtés de son père, la voix de Charlotte Gainsbourg a bien évolué. Entre les aigus de sa mère et les basses de son géniteur, elle a su trouver son timbre, son phrasé, son style. Curieux de savoir lequel, le public plébiscite illico "5 : 55" : dès la première semaine de sortie, l’album entre en tête des ventes de disques en France, atteignant la certification Disque d'or, avec plus de 75.000 exemplaires vendus. Il est également numéro 1 des sites de téléchargements. Distribué fin 2006 dans le reste de l’Europe, puis début 2007 au Japon et aux États-Unis, "5 : 55" rencontre un réel succès.

En septembre 2007, Charlotte fait des frayeurs à ses fans : elle est opérée en urgence d’un hématome cérébral, causé par une chute en ski nautique quelques semaines auparavant. Heureusement, tout rentre dans l’ordre : la jeune femme de 36 ans s’en tire sans aucune séquelle.

2009 : "IRM"

Elle poursuit sa carrière cinématographique. C'est ainsi qu'elle obtient le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes en mai 2009 pour son rôle dans "Antichrist", le film du cinéaste danois Lars von Trier. On la retrouve aussi cette année-là dans le film du Français Patrice Chéreau, "Persécution". 

En décembre 2009, sort un troisième album de la comédienne-chanteuse, qui s'intitule "IRM". Après le succès critique et public de "5.55", plus de 500 000 exemplaires du disque vendus, la fille de Serge Gainsbourg et de Jane Birkin s'associe au musicien californien Beck qui écrit et réalise le nouvel album. Entre boucles électro, sonorités folk, et ballades aériennes, Charlotte Gainsbourg s'impose avec un univers musical qui lui est propre, même si l'influence de Beck est particulièrement appuyée. Sur certains titres, on l'entend même chanter ("Heaven can wait" par exemple). La majorité des chansons sont en anglais sauf la reprise inattendue du Québécois Jean-Pierre Ferland, "le Chat du café des artistes".

Jusque-là réticente à la scène, par peur de présenter ses chansons face au public, Charlotte Gainsbourg se lance finalement dans sa première tournée au printemps 2010 avec l'album "IRM". Pour mieux s'affranchir de ses illustres parents et de la pression médiatique, elle choisit de donner ses premiers concerts au Canada et aux États-Unis, où elle se produit notamment lors du prestigieux festival de Coachella en Californie. Petit à petit, la chanteuse prend ses marques et gagne en assurance sur scène. À l'été 2010, elle poursuit sa tournée dans les salles et les festivals en France et en Europe (Bruxelles, Londres, Berlin, Benicassim…), où le public bienveillant est à son tour conquis. 

Puis quelques mois de pause s'imposent, puisqu'en juillet 2011, la semaine de ses 40 ans, Charlotte Gainsbourg et son compagnon Yvan Attal annoncent la naissance de leur troisième enfant, une petite fille prénommée Joe. 

Témoin de sa première tournée, le double album "Stage Whisper" paraît en décembre 2011. En plus de la dizaine de titres live proposés - des chansons issues de ses albums "5:55" et "IRM" -  le CD inclut également huit inédits, fruits de sa collaboration avec Beck ainsi qu'avec d'autres artistes anglo-saxons comme Charlie Fink (de Noah and the Whale) ou Connan Mockasin. C'est d'ailleurs avec ce dernier et ses musiciens que Charlotte repart en tournée au printemps 2012. 

Pour autant, la comédienne ne s'arrête pas de tourner. On la retrouve dans les films de Lars Von Trier ("Melancholia" en 2011 et "Nymphomaniac" en 2013), mais aussi dans "Confession d'un enfant du siècle" (2012) de Sylvie Verheyde, aux côtés du chanteur britannique Pete Doherty, ou encore dans "Do not Disturb" d'Yvan Attal (2012). Charlotte enchaîne les tournages. En 2014, elle apparaît dans pas moins de cinq films, dont "Samba" des réalisateurs Éric Toledano et Olivier Nakache. 

2017 : "Rest"

Dramatique et envoûtant, "Rest" a été enregistré à New York, la ville où Charlotte Gainsbourg s’est installée pour fuir Paris après la disparition brutale de sa sœur Kate Barry fin 2013 et à laquelle elle dédie le morceau "Kate". L'album est également l'occasion pour Charlotte Gainsbourg de revenir sur le décès de son père en 1991 avec la chanson, "Lying With You", où elle évoque son lit de mort.

Longtemps intimidée par l’ombre paternelle, Charlotte Gainsbourg chante pour la première fois majoritairement en français sur cet album composé de 11 titres et sur lequel elle a collaboré avec quelques noms prestigieux de la scène hexagonale : le producteur et DJ SebastIan, Guy-Manuel de Homem-Christo de Daft Punk ou encore Émile Sornin, le maître à jouer de Forever Pavot. Seul ovni sur ce disque empreint de mélancolie, le morceau "Songbird in a cage" écrit par Sir Paul McCartney.   

Grâce à ce 5e album studio, Charlotte Gainsbourg est sacrée en février 2018 artiste féminine de l’année aux Victoires de la Musique. À 46 ans, la comédienne couronnée d’un prix d’interprétation féminine à Cannes pour "Antichrist" rejoint son père Serge, lauréat d’une Victoire d’honneur en 1990 et d’un César en 1995, reçu à titre posthume pour la musique du film "Elisa". Charlotte Gainsbourg entre ainsi dans le club fermé des acteurs-chanteurs ou actrices-chanteuses distingués à la fois aux Césars et aux Victoires.

Elle démarre ensuite une tournée internationale, d'Amsterdam à Los Angeles, en passant par Tokyo ou Paris (La Cigale, 28 mars) et certains festivals d'été. Elle avoue se sentir plus à l'aise sur scène et prendre du plaisir à interpréter les chansons personnelles de "Rest".

Côté cinéma, elle poursuit sa carrière et continue de tourner avec de nombreux réalisateurs français et internationaux. À remarquer, sa prestation dans "La Promesse de l'aube" d'Éric Barbier, adaptation du récit de Romain Gary qui sort sur les écrans en 2017.

Mai 2018

Discographie
TAKE 2
Mini album - 2018 - Because Music
REST
Album - 2017 - Because Music
STAGE WHISPER
STAGE WHISPER
Compilation live - 2010 - Because Music
IRM
Album - 2008 - Because records
5:55
Album - 2005 - Because records
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