Francis Cabrel
Mousquetaire de la chanson française, influencé par Bob Dylan, Francis Cabrel symbolise avec Jean-Jacques Goldman l'esprit américain de la musique française des années 1980. Avec l'accent chantant de son sud-ouest natal, l'Homme d'Astaffort a insufflé une fraîcheur certaine à la chanson française, grâce à ses mélodies, sa guitare et sa tendresse.
Né le 23 novembre 1953 à Agen, préfecture le du Lot-et-Garonne dans le sud de la France, le jeune Francis grandit à Astaffort, près de Toulouse, dans une famille originaire du Frioul en Italie. Son père est ouvrier dans une usine de gâteaux et sa mère, caissière dans une cafétéria. Il a une sœur, Martine et un jeune frère, Philippe. Le milieu modeste dans lequel il vit ne l'empêche pas de profiter d'un environnement tranquille : entre l'ancienne maison de famille et l'école, il fréquente les terrains de boules et pratique la pêche à la ligne.
Francis Cabrel, adolescent timide, fait la découverte musicale qui changera sans doute sa destinée : Bob Dylan et le célèbre morceau "Like a rolling stone". Influence majeure pour celui qui dira plus tard que sa guitare lui permettait de se rendre plus intéressant aux yeux des autres. Très tôt, il commence à composer des chansons. À l'âge de 16 ans, il sait que la musique représente plus qu'un simple divertissement pour lui. Il chante les chansons de Neil Young, Leonard Cohen et évidemment Bob Dylan, apprenant ainsi l'anglais en traduisant les paroles.
Après la classe de première, il est renvoyé du lycée d'Agen pour cause d'indiscipline. Il se retrouve à travailler dans un magasin de chaussures. Parallèlement, il joue dans les bals locaux avec un groupe, Ray Frank et les Jazzmen qui deviendront plus tard les Gaulois, à cause des moustaches que chacun arborait. À cette époque, Francis Cabrel est un grand jeune homme, au look hippie, cheveux longs et moustache qui lui cachent quelque peu le visage.
À l'automne 1974, il participe à un concours de chanson de Sud Radio durant lequel se succèdent des candidats devant un jury composé entre autres de Daniel et Richard Seff. Il se retrouve en finale avec la chanson "Petite Marie", dédiée à sa femme Mariette. Finalement il gagne le concours avec 2000 francs à la clé. Mais en fait, les frères Seff ont leur entrée dans la firme CBS. Ce n'est qu'en 1977 à la faveur de la campagne de la Nouvelle Chanson française de la maison de disques que Francis Cabrel sort son premier disque "Ma ville". Les mélodies sont déjà belles, mais le résultat est un peu lourd. En effet, il a le sentiment que CBS ne le laisse pas réellement exprimer sa propre personnalité. Pour preuve, on trouve ici une version de "Petite Marie" sur laquelle la maison de disques a tenté de gommer l'accent particulier du chanteur, version qu'il renie actuellement. Il fait même l'Olympia en première partie de Dave durant un mois et gagne le prix du Public au Festival de Spa en Belgique en 1978.
1979 : "Les Chemins de traverse" et "Je l'aime à mourir"
Un an plus tard, un peu plus rôdé à la production discographique, et sans doute un peu plus mature au niveau musical, il sort un nouvel album "Les Chemins de traverse" qui le conduit vers le succès. Le titre qui le propulse réellement s'intitule "Je l'aime à mourir", qui devient immédiatement un classique de la chanson française avec deux millions de 45T écoulés. Cette mélodie au charme évident dénote un peu au milieu de la vague disco de ces années-là, mais démontre aussi que Francis Cabrel fait preuve dorénavant d'un talent sûr comme auteur-compositeur. Avec la vente de quelque 500 000 exemplaires de cet album, la vie du chanteur est chamboulée. De personne anonyme, il devient star nationale.
En 1980, sort le troisième album de l'artiste "Fragile". Chanteur confirmé, il écrit à cette occasion une belle chanson d'amour pleine de délicatesse, "L'Encre de tes yeux". Elle devient un grand succès et révèle un artiste sensible que le grand public apprécie de plus en plus. Le second simple qui s'intitule" La Dame de Haute-Savoie" est une ballade rythm'n'blues. Il y introduit la guitare électrique qui jusque-là était supplantée dans ses compositions par la guitare acoustique, plus propice à des climats intimistes.
Cet homme paisible au look de mousquetaire se sent un peu écartelé entre sa région d'origine et la vie parisienne. En 1981, il sort un nouvel album "Carte postale". Entre nostalgie de sa province et de la vie qu'on peut y mener, et dénonciation de l'agressivité urbaine, les titres "Carte postale", "Répondez-moi" et "Chauffard" donnent un aperçu de l'état d'esprit de Francis Cabrel après quelques années de succès et de bouleversement intérieur.
Son cinquième album marque en apparence, une certaine évolution dans sa carrière. Sur la pochette de "Quelqu'un de l'intérieur" qui date de 1983, Francis Cabrel coupe ses cheveux. Dans ces textes, il quitte un peu son univers personnel et paraît s'intéresser à ce qui se passe à l'extérieur : préoccupation face à la détresse des immigrés dans "Saïd et Mohamed", dénonciation d'un certain machisme dans "Leïla et les chasseurs" ou "Les Chevaliers cathares", hommage à une culture occitane méconnue.
Les disques de Francis Cabrel sortent dorénavant à un rythme régulier. En 1985, c'est "Photos de voyage" écrit dans la même veine que le précédent album. Il s'engage pourtant un peu plus qu'il ne le faisait jusque-là : dénonciation du racisme ordinaire dans le titre "Gitans", de la dissidence en URSS dans "Lisa" ou la pauvreté dans le tiers-monde dans "Photos de voyage". Sans être devenu un militant des grandes causes, il prend de plus en plus parti. En même temps, fort de sa notoriété, il commence à envisager une activité artistique moins prolifique, voire même un arrêt total.
Pourtant, à l'occasion du baptême de sa fille Aurélie, il écrit une chanson intitulée "Il faudra leur dire" : destinée à être chantée par des enfants, les paroles sont simples. La première mouture accompagne un court métrage sur la leucémie et est interprétée par les enfants d'Astaffort. Dépassant largement la notoriété du film, Francis Cabrel la réenregistre dans de meilleures conditions avec la Chorale des Enfants d'Asnières. Durant plusieurs semaines, elle est en tête du Top 50 français avec ce simple.
1989 : "Sarbacane"
Trois ans passent avant que ne sorte un nouvel album : "Sarbacane" est un disque longuement mûri. Tout a été pensé dans le détail, l'artiste a même fait les arrangements et enregistré une partie dans le studio qu'il s'est aménagé chez lui. C'est sans doute, jusque-là, l'œuvre la plus aboutie du chanteur. Le public ne s'y trompe pas : les chiffres de vente approcheront les deux millions d'exemplaires vendus sans compter les 45 T "Sarbacane" dédié à sa fille et "C'est écrit".
L'emploi du temps de Francis Cabrel s'emballe un peu à ce moment-là : interviews de télévision et de radio, signatures, et déplacements constituent un passage obligé pour celui qui est devenu une des plus grandes stars de la variété française. De plus, avec les musiciens qui l'accompagnent depuis un certain temps, Gérard Bikialo aux claviers, Denys Lable à la guitare, ou Bernard Paganotti à la basse, il prépare une tournée dans toute la France et le Zénith pendant plusieurs jours à Paris. Il participe aussi à des œuvres humanitaires en chantant lors de la soirée des Enfoirés (pour les Restos du Cœur, association caritative initiée par le comique français, Coluche) ou sur le disque de Sol En Si (Solidarité Enfant Sida) ou de Urgence, destinés à collecter des fonds pour la lutte contre le sida.
En 1990, il reçoit la Victoire de l'Artiste de l'année. Puis, il s'offre avec le chanteur Dick Rivers une mini-tournée suivie de quelques dates au Bataclan. Pour leur propre plaisir et celui du public, ils reprennent des standards du rock'n'roll américain. Cet intermède, donné sans publicité, permet à Cabrel de retrouver un peu de sa tranquillité et de se rapprocher des spectateurs.
En 1991, après plusieurs mois de tournées qui l'ont mené du Québec à l'Amérique du Sud en passant par l'Europe, il sort un triple album live "D'une ombre à l'autre", soit 43 titres dont des versions acoustiques des titres les plus célèbres. Cette année-là voit aussi la naissance de sa seconde fille, Manon.
1994 : "Un samedi soir sur la terre"
Loin de la pression habituelle des maisons de disques, la gestation de l'album suivant est très longue. En effet, ce n'est qu'en 1994 que "Un samedi soir sur la terre" est publié. Huitième album très attendu, après le succès phénoménal du précédent, Francis Cabrel cisèle des chansons sur le ton de la chronique. L'écriture a gagné en précision et en expressivité. Le premier simple s'intitule "Je t'aimais, je t'aime, je t'aimerai" vingt ans après "Petite Marie". Il est suivi de "La Cabane du pêcheur".
Mais un des titres les plus marquants de cet album est "Corrida", dénonciation nuancée, mais réelle de la barbarie de cette pratique. Musicalement, il n'y a pas de changement radical, les musiciens sont quasiment les mêmes et la guitare est le principal instrument de la galaxie Cabrel. Dans la logique du métier, il enchaîne à la suite de la sortie du disque une tournée et une série de concerts à Paris qu'il va décliner suivant trois formules à trois endroits différents : Théâtre des Champs-Élysées, Olympia et Zénith. En février 1995, "Un Samedi soir sur la terre" reçoit une Victoire de la Musique (France) comme meilleur album de l'année 1994. Francis Cabrel reçoit aussi le Trophée RFI/Conseil de la Francophonie pour la chanson "Je t'aimais, je t'aime, je t'aimerai".
Avare de mots, cet homme tranquille aspire à une vie tranquille avec sa femme et ses deux filles. Pourtant, il s'engage dans des activités qui le mettent plus ou moins en avant : devenu conseiller municipal de sa ville d'Astaffort, il s'occupe de la vie culturelle de celle-ci. Il parraine ainsi les "Rencontres d'Astaffort", qui depuis 1988, rassemblement de jeunes auteurs-compositeurs-interprètes venus apprendre le métier au contact d'une équipe de professionnels. En outre, il monte un label, Cargo, en 1995 avec Charles Talar. Les deux artistes signés sont Vincent Baguian et Michel Françoise.
En 1997, il participe à la tournée Sol En Si, avec entre autres Maurane, Jonasz ou Maxime Le Forestier. Ses apparitions font toujours le bonheur de son public, car celui-ci sait que ses prochains albums seront sans doute de plus en plus espacés.
1999 : "Hors-Saison"
Un livre de photos de l'artiste, faites par Claude Gassian "Hors Saison" paraît cette même année. Un CD est donné en bonus de ce livre : il s'agit d'un duo en espagnol "Vengo a ofrecer mi corazon" avec la chanteuse argentine Mercedes Sosa. Devant l'engouement des radios pour ce titre, qui fut enregistré durant les Francofolies de Buenos Aires, Francis Cabrel décide de le sortir en simple. Il faut dire que ce n'est pas la première fois qu'il propose un disque dans cette langue. Au moment de la sortie de "Sarbacane", un album entier avait été enregistré en espagnol, reprenant aussi des succès plus anciens.
Le 30 mars 1999, c'est un nouveau CD que le chanteur présente à son public, le premier depuis cinq ans. Nommé "Hors Saison", ce disque est concocté avec la même équipe que pour les deux albums précédents : Manu Katché, Gérard Bikialo, Bernard Paganotti. L'ouvrage est dans la plus pure tradition du répertoire de Cabrel, et est lancé dans les médias avec un premier extrait "Presque rien". Un an plus tard, "Hors Saison" est disque de diamants (1 million d'exemplaires vendus).
Francis Cabrel démarre une nouvelle tournée par un premier rodage au Zénith de Caen. Puis il enchaîne sur une longue escale à l'Olympia de Paris du 28 septembre au 9 octobre, suivie dix jours plus tard d'un passage au Zénith. Le décor est minimaliste et les musiciens au nombre de huit. La première partie est assurée par la Québécoise Isabelle Boulay qui revient pour un duo avec le chanteur en milieu de concert. La tournée se termine en décembre.
En 2000, un triple album enregistré en public ("Double tour") se fait l'écho de cette tournée à la fois acoustique et électrique. Parallèlement, il participe en janvier à la première tournée des Enfoirés au profit des Restaurants du cœur. Idem l'année suivante.
2004 : "Les beaux dégâts"
S’il continue de s’impliquer dans des opérations humanitaires, il ne renouvelle pas en revanche son mandat de conseiller municipal d’Astaffort, estimant qu’il avait mené à bien ses projets (la réhabilitation d’une salle de spectacle et d’une école, notamment).
Francis Cabrel participe aux concerts “Autour du blues” dont sont tirés deux albums live, en 2001 et 2003. Il croise le fer avec, parmi d’autres, Patrick Verbeke, Tanya Saint Val, Beverly Jo Scott et rencontre à cette occasion David Johnson. Le musicien américain joue les parties de saxophone sur "Les beaux dégâts", le nouvel album qui sort en mai 2004. Les cuivres sont d’ailleurs la grande nouveauté du disque réalisé avec son vieux compère, le pianiste Gérard Bikialo.
L'album est un succès puisqu'il dépasse les 600 000 exemplaires vendus quelques mois après sa sortie. À l'automne, le "bluesman" du sud-ouest de la France entame une tournée qu'il veut à taille humaine. Il ne jouera donc que dans des petites ou des salles moyennes. C'est sa première tournée depuis quatre ans. Elle dure jusqu'à la fin de l'année et affiche complet. Du 2 au 14 novembre 2004, il se produit au Casino de Paris à guichets fermés.
Cette année-là, il adopte avec son épouse une petite Vietnamienne, prénommée Thiu.
En 2005 sort aux éditions Delcourt, une bande dessinée intitulée "Francis Cabrel-Les Beaux Dessins" qui illustre douze de ses chansons.
La "tournée des Bodegas" reprend au printemps et le chanteur sillonne la France et la Suisse jusqu'au mois de juin. Le 7 novembre Francis Cabrel organise un concert de soutien aux habitants de la Nouvelle Orléans, une ville qui est considérée comme un berceau du jazz et du blues, et qui a subi une tempête tropicale dévastatrice. Ce concert à lieu au Palais des Congrès à Paris et réunit Garou, Alain Souchon, De Palmas et Véronique Sanson.
Quelques jours après, sort un CD "La tournée des Bodegas" qui regroupe les morceaux de l'album "Les Beaux Dégâts" dans leur version live.
En 2006, Francis Cabrel fait assez peu parler de lui. On l'entend chanter en duo avec Michel Delpech "Le Loir-et-Cher", sur l'album "Michel Delpech &…" de ce dernier. Il incarne également un des personnages du conte musical de Louis Chédid, "Le Soldat Rose" et monte sur scène au Grand Rex le 12 novembre 2006 aux côtés d'autres noms de la chanson comme M, Alain Souchon ou Vanessa Paradis. En 2007, il fête ses trente ans de carrière avec la sortie d'un double disque : "L'essentiel 1997-2007".
2008 : "Des roses et des orties"
Le 31 mars 2008, le chanteur revient avec "Des roses et des orties", son onzième album. Guitares électriques ou acoustiques et arrangements blues, enregistrés encore une fois dans la fameuse grange/studio d'Astaffort. Le ton est plus dur que dans ses précédents opus, mais la plume de Cabrel reste toujours aussi sensible et poétique. Il parle d'immigration avec "African Tour", de religion avec "Les Cardinaux en costume", de misère sociale dans "Le Cygne blanc", de la place de l'artiste dans la société sur "Gens formidables" et un peu de sa vie sur "Mademoiselle l'aventure", qui s'adresse à la mère biologique de la petite fille vietnamienne qu'il a adoptée en 2004. Francis Cabrel ose aussi quelques reprises : "She Belongs to me" de Bob Dylan, "Born on The Bayou" de Creedance Clear Water et "Mama Don't" de JJ Cale, avec des paroles traduites en français.
Dès la fin de l'année 2008, le disque est certifié Disque de diamant. Au total, les ventes atteignent plus de 800 000 exemplaires.
En 2010, Cabrel ouvre les portes de sa maison d'Astaffort à la chanteuse franco-algérienne Souad Massi pour l'enregistrement de l'album de celle-ci, "O Hourria". Ensemble, ils enregistrent un duo chanté en français et en arabe, "Tout reste à faire".
La chanteuse d'origine colombienne Shakira reprend, en espagnol et en français, le tube "Je l'aime à mourir", redonnant ainsi un nouveau souffle à cette chanson.
Puis Cabrel s’attelle à la préparation d'un nouvel album. Mais une panne d'inspiration le fait dévier de son objectif et il choisit finalement de consacrer tout un disque à son idole de toujours, Bob Dylan. Il sélectionne une dizaine de chansons du répertoire dylanien, qu'avec minutie et passion il adapte en français. "Vise le ciel" sort en novembre 2012. C'est ainsi que "All along the watchtower" devient "D'en haut de la tour de guet", ou "Just like a woman" se transforme en "Comme une femme".
Son projet de nouvel album original est encore repoussé lorsque la production du spectacle musical "Le Soldat rose" revient vers lui pour lui proposer de signer les musiques du second volet. Acceptant de prendre la suite de Louis Chédid, Francis Cabrel compose alors le livret des 17 chansons écrites par Pierre-Dominique Burgaud, et l'album paraît en novembre 2013. Lors d'une représentation au Trianon en février 2014, Cabrel retrouve le costume du Gardien de nuit, aux côtés de Thomas Dutronc, Nolwenn Leroy ou encore Laurent Voulzy.
Quelque temps plus tard, en mars 2014, il s'offre une nouvelle pause en réalisant pour la première fois de sa carrière une mini-tournée aux États-Unis, où il donne une poignée de concerts en solo à New York et Los Angeles.
2015 : "In extremis"
La gestation aura été longue pour retrouver l'inspiration. Mais c'est finalement en avril 2015 que paraît son treizième album, sept ans après le succès de "Des roses et des orties" (plus de 800.000 exemplaires écoulés). Au son de sa guitare folk, les chansons d'"In extremis" reflètent ses préoccupations d'homme et de citoyen, comme l'amour et le temps qui passe ("À chaque amour que nous ferons", "Partis pour rester") ou la politique ("Dur comme fer"). Une tournée d'une cinquantaine de dates est prévue pour débuter au mois de septembre suivant.
Au mois d’octobre 2016, il sort un album enregistré en public à Bruxelles lors de la tournée "In extremis tour".
Jusque-là réfractaire à la musique en streaming (un son de moins bonne qualité et une rémunération des artistes discutable), Francis Cabrel refusait que le catalogue de ses chansons apparaisse sur les plateformes. En septembre 2017, soit quarante ans après la sortie de son premier disque, le chanteur-auteur-compositeur accepte finalement ce qu'il considère finalement comme une évolution inéluctable de l'écoute de la musique.
En 2019, il célèbre les 25 ans de rencontres d'Astaffort qui permettent d'accompagner de jeunes artistes. À cette occasion, il donne exceptionnellement un concert dans son village.
2020 : "À l’aube revenant"
"Tous les cinq ans, je fais mon petit album et je sors de ma campagne pour en parler. C'est mon rythme naturel !", dit Cabrel au moment d’attaquer la promotion de son 14e album. Il se connaît bien désormais et assume son côté hors système, mais "les deux pieds dedans" quand même. "Te ressembler" rend hommage à son père, ouvrier dans une biscuiterie, mort à l'âge de 56 ans. "T'as jamais eu mon âge/T'as travaillé trop dur pour ça/ Toutes les heures du jour à l'usine/À l'entrée du village…". Ce premier titre, sorti en août, annonce l’album prévu pour octobre 2020. Au total, on peut entendre 13 chansons qui célèbrent la pureté des sentiments avec un fil rouge autour du Moyen Âge, des troubadours et de l’amour courtois. Dans "Rockstars du Moyen Âge", pour la première fois, il chante en occitan. À noter aussi, le titre "Chanson pour Jacques", un salut amical et artistique au chanteur Jacques Dutronc.
Cet album constitue un pari réussi puisque, comme d’habitude avec Cabrel, l’honnêteté de la démarche est toujours là, l’humilité et l’exigence aussi. Il donne rendez-vous à son public aux Folies Bergère en début d’année 2021, ainsi que tout au long de l’année dans de nombreuses villes françaises. L'album live de la tournée ("Trobador Tour"), deux CDs avec plus de 2h30 de musique captée en concert sort fin 2021. La tournée se poursuit courant 2022 également.
Octobre 2022