Gilbert Laffaille

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Passeport artiste
25/04/1948
Paris
Pays:  France
Langue:  Français
Qualité:  Auteur / Chanteur / Compositeur
Genre musical:  Chanson

Avant d’être la révélation du Printemps de Bourges avec sa guitare folk en 1978, Gilbert Laffaille, avec son air un peu gauche, ne semblait guère prédisposé à devenir chanteur. Pourtant, à l’inspiration du quotidien, son univers de tendresse, d’humour et de poésie est, après plusieurs décennies de chansons et spectacles, bien vivant.

Biographie: 

Gilbert naît à Paris le 25 avril 1948, de mère corse et de père toulousain, marchand de tableaux reconnu. Il passe son enfance à Neuilly-sur-Seine et déclare qu'il ne s'intéresse à rien ! Jusqu’à ce que ses études, entamées à Nanterre en 1968, lui fassent regretter le calme de son ancienne paroisse. De cette première déception, naît sa chanson "Neuilly Blues". Il s’accompagne sans trop d’effort, puisqu’il joue de la guitare depuis l’âge de quinze ans. Même si l’instrument reste un passe-temps.

Après des études supérieures de Lettres, il devient professeur de français pendant trois ans en 1973. Il est aussi guide touristique essentiellement en Asie. À son retour à Paris, il devient vendeur de jouet et courtier en tableaux avant de solliciter un nouveau poste à l’éducation nationale. Un poste de moniteur d’alphabétisation pour les travailleurs immigrés lui est confié et lui laisse suffisamment de temps libre pour se consacrer à l’écriture de chansons qui au début, s’apparentent plus à de la poésie. S’il chante c’est de préférence les chansons des autres, et en anglais. Il est auditionné à L’Echelle de Jacob, un petit cabaret dans le quartier de la rue Mouffetard. Personne ne veut de lui. Mortifié, il se remet au travail et refait surface avec un nouveau répertoire. Il l’interprète le soir Chez Georges, un cabaret du quartier latin, rue des Canettes. Puis il passe aux Hootenany du Centre culturel américain, un principe simple : il suffit de s’inscrire, le public décide si vous revenez ou non. Il reviendra et embraye ainsi sur de menus engagements.

1976 : "Le Président et l’Eléphant"

Un vieil ami musicien qui termine son disque lui présente son futur producteur, Arnaud de Froberville. Un an plus tard, en 1976, il enregistre "Le Président et l’Eléphant" orchestré par François Rauber. La chanson aussi tendre qu’irrespectueuse donne son titre à son premier album qui sort huit mois plus tard en 1977. C’est bien cette chanson qui le lance et le fait connaître. Le texte parle de Valéry Giscard d’Estaing, de safaris, d’assassinats d’éléphants au Kenya…le président n’apprécie que très moyennement. La chanson poursuit sa carrière jusqu’aux élections législatives de mars 1978, puis est retirée des ondes.

Le chanteur commence aussi à se produire dans de plus grandes salles tout en écumant les Maisons des Jeunes et de la Culture à travers la France. En 1978, il fait sa première participation dans un grand festival, le Printemps de Bourges.

Son deuxième album "Nettoyage de Printemps" sort la même année et se voit décerner le Prix de l’Académie du Disque. L’album reçoit également le Prix de la Presse Internationale et décroche le Grand Prix du Festival de Chanson de Spa. Il joue plusieurs jours au Théâtre de la Ville à Paris. Ce premier grand succès suscite d’ailleurs dans la presse belge quelques commentaires amusés et un surnom (Gilbert Lagaffe) après une apparition scénique mouvementée : il renverse une caméra et se débrouille comme il peut avec un trou de mémoire d’une vingtaine de minutes.

1979 : "Kaleïdoscope"

En 1980, Laffaille est engagé par Gilles Vigneault pour assurer sa première partie. La tournée qui l’emmène en Suisse, en Belgique et en France, lui permet d’assurer la promotion de son troisième album intitulé "Kaléidoscope". Un disque pour lequel il reçoit le Prix International Jeune Chanson et le Prix Raoul Breton de la Sacem.

1981, Gilbert Laffaille sort un album en public, "Live in Chatou", qui renferme des extraits de quelques concerts au Théâtre de la Ville. Puis un drame personnel – la mort de sa compagne -provoque une cassure qui dure deux ans. En 1982, pendant qu’il prépare son album suivant, certaines de ses chansons sont éditées dans les manuels scolaires d’apprentissage de la langue française en Hollande, en Allemagne de l'Ouest ainsi qu’en Suède. En 1983, c’est la sortie de son cinquième album "Folie douce" qui le remet d’aplomb sans pour autant le remettre en phase avec le succès.

1984 marque le tournant radical de sa carrière. Il délaisse son tour de chant traditionnel avec orchestre et présente un spectacle totalement nouveau.: seul en scène avec sa guitare, pendant une heure et demie, il enchaîne librement chansons, sketches, poèmes, gags visuels. Ce que l’on appelle un "skonch" en langage de Laffaille. Le chanteur vient de prouver qu’officiellement il est aussi comédien, et repousse ainsi les limites de son répertoire. Ce spectacle est présenté dans la foulée au Printemps de Bourges le 1er avril 1984 devant un public enthousiaste.

Désormais intitulé "Je vais mieux", il fait en 1985, la reprise du one-man show, version enrichie et remaniée. Gilbert Laffaille inaugure et occupe pendant six semaines la deuxième salle du Théâtre de la Ville à Paris, L’Escalier d’Or. Il sort dans le même temps son sixième album "L’Année du rat", agrémenté d’un hommage à Boby Lapointe "Hello Boby" ainsi qu’à Charles Trenet, "Tante Aglaé". Deux morceaux sont co-écrits avec Laurent Angrand. Cette même année 1985, Gilbert participe au Printemps de Bourges et au Festival d'Avignon. Enfin, pour clore cette année de renaissance - Laffaille se marie en juillet -, il est fait Chevalier des Arts et des Lettres.

Les tournées continuent en 1986, en Grèce, en RFA, au Portugal, sans oublier, à nouveau, le Printemps de Bourges, le Festival d’Avignon, et confirment l’enthousiasme du public à ses accents comiques, lors de son apparition au Festival de L’Humour à Cannes.

Il travaille ensuite entre 1987 et 1988 à son album suivant et cosigne des chansons avec Romain Didier, Michel Fugain ainsi que le chanteur portugais Fernando Marquès. Il prend le temps d’effectuer une tournée en Algérie et au Maroc. En 1988, Gilbert Laffaille est papa d'une première petite fille, Louise.

1989 : "Travelling"

Son septième album "Travelling" sort en 1989, témoin d’un vrai renouveau musical : si Gilbert y signe toujours paroles et musiques comme par le passé, les arrangements modernisent son univers. Le passage scénique évolue et Laffaille passe du one man show au portrait de chanteur avec groupe. C’est sa rencontre avec le guitariste Jean-Marc Benaïs qui lui donne cette envie de monter un spectacle avec un groupe de jeunes musiciens. Cette nouvelle création est plus proche du théâtre musical que du récital de variétés. Il est mis en scène par Christian Ruché.

En première partie, il invite Jérôme Thomas, anciennement artiste de cirque chez Annie Fratellini. Danseur/jongleur. Celui-ci personnalise le projet avorté du festival de burlesque musical que Laffaille voulait organiser. Mais faute de financiers, il y renonce. Simple constat : les instances culturelles et privées préfèrent aider les diverses commissions d’aide que les artistes. En conséquence: Laffaille et d’autres créent une association : Le Centre de la Chanson d’Expression Française, présidée par le journaliste Roger Gicquel. Il se propose notamment, d’archiver le patrimoine de la chanson et de constituer des réseaux d’échange et de diffusion. À terme, il s'agit d'ouvrir un lieu et de s’ouvrir à d’autres expressions que les seules françaises.

1989 est l’année à partir de laquelle la carrière de Gilbert Laffaille prend une nouvelle dimension internationale. Il tournera au Japon, en Allemagne, Autriche, Suisse, Pologne, Tchécoslovaquie, Québec, France et Madagascar. Il sort au Japon l'édition japonaise de l'album Travelling, renommée Zazou. En France, il interprète ses chansons au Théâtre Dejazet, puis paraît le CD-compilation "Kaléidoscope" qui reprend 18 de ses chansons écrites en 1978 et 1980. En 1990 et toujours au Japon, c’est la sortie du premier volume d’anthologie de chanteurs français, "French Kiss", comportant deux morceaux de Gilbert extraits de "Travelling" : "Cha Cha Media" et "Neige". L'année suivante, l'Empire du Soleil levant qui le surnomme le "French bossa nova singer", édite encore un CD-compilation de 15 de ses chansons, "Dimanche Après-Midi".

Entre 1990 et 1992, il tourne à travers l'Afrique, Madagascar, le Québec, la Tunisie, les Pays-Bas et les Antilles néerlandaises (St Martin).

1994 : "Ici"

En 1994, pour son huitième album "Ici", il s’entoure de vieux copains: Richard Galliano (accordéon, bandonéon, trombone), Michel Haumont (guitares), Denis Bennarosch (percussions), Jean-Jacques Milteau (harmonica), entre autres. Un choix d’instrumentation acoustique en hommage aux premiers disques de Donovan qui, dans les années 65-70, lui donnent l’envie d’écrire. Deux de ces chansons sont dédiées à ses filles, "Boule d’Amour" et "Les Raisins dorés". Pour cet album, il reçoit le prix "In Honorem" du Président de la République, principale récompense du 47e palmarès de l’Académie Charles-Cros. Le 17 octobre, c’est la sortie du livre "La Ballade des Pendules" aux Editions Christian Pirot. Ce recueil de textes publié dans la collection "Chanson" est agrémenté d’une préface de Claude Duneton et enrichi de nombreux inédits (textes, sketches, courtes pièces de théâtre). Cet ouvrage demeure une introduction à l’univers poétique de Laffaille, mais aussi un bilan d’une vingtaine d’années consacrées à l’écriture.

A la demande de l’université Lumière de Lyon II, Gilbert Laffaille compose la chanson pour enfants "Pépin de Pomme". Une vaste tournée s’ensuit en France, Suisse, Belgique, Allemagne, Etats-Unis, Roumanie et Moldavie poursuivie en 1995 au Maroc et en France, avec un passage aux Francofolies de La Rochelle.

En 1996, sortie de son neuvième album "Tout m'étonne". En fait un album de reprises de ses dix-huit meilleures chansons réarrangées et réenregistrées, avec trois inédits : "Dents d’ivoire et peau d’ébène", "Ballade de Jim Douglas", "Triangle des Bermudes". Michel Haumont est à la guitare et aux arrangements, Christian Toucas à l’accordéon, remplace Richard Galliano. Le morceau "Dents d’ivoire et peau d’ébène, qui rappelle l’évidence du métissage, est de plus en plus souvent demandée et utilisée par le monde enseignant (du primaire au supérieur), les associations locales, et le tissu socioculturel, pour illustrer des débats et des réflexions sur le racisme et la montée de l’intolérance. Laffaille est lui-même invité à des rencontres par de nombreuses écoles, collèges, lycées, universités, associations… Ce titre donne lieu a un clip vidéo réalisé par Joseph Licide. Curieusement, celui-ci ne sera pas programmé par les chaînes de la télévision française, mais le public le découvre dans les salles de cinéma. Gilbert chante cette année-là, le 21 octobre, au Bataclan.

Le vidéo-clip "Dents d’ivoire et peau d’ébène" est sélectionné en 1997 pour l’opération "Ciné-Clip" à l’occasion de la semaine de la chanson et continue du coup d’être diffusé dans les cinémas.

En 1998, sortie de l’album "Introuvables". Comme son nom l’indique, neuf des douze chansons des années du disque n'ont jamais été éditées sur CD. En mai 1999, Gilbert sort son dixième album "La tête ailleurs".

2003 : "Dimanche après-midi"

Après "Tout m'étonne" en 1996, premier volet de chansons réenregistrées recouvrant ses 20 années de carrière, sort "Dimanche après-midi" le 11 février 2003, deuxième bilan panoramique en 16 titres pour boucler la boucle. Le bilan de la cinquantaine. Laffaille qui se dit prêt à abandonner la chanson, sait déjà en partie de quoi le futur sera fait : le dessin, les livres pour enfants, la littérature et le one man show. Alors que sort en parallèle un deuxième recueil de textes aux Editions Christian Pirot "La tête ailleurs", il est du 25 février au 5 avril 2003, au Théâtre de 10 heures, dans un spectacle sobrement intitulé "Piano-Voix".

En février 2004, Gilbert Laffaille prend la tête du Centre de la Chanson d'expression francophone à Paris. L'année suivante, Gilbert Laffaille perd sa mère Pauline et son épouse Josiane. Commence alors une période pendant laquelle il écrit très peu de chansons.

Pour fêter ses 30 ans de scène, il concocte un spectacle qu'il donne tous les lundis au théâtre Essaïon à Paris avec son ami et pianiste Léo Nissim, du 09 janvier au 12 juin 2006.

En 2010, sort le CD "Gilbert Laffaille et Nathalie Fortin en public", des chansons et sketches enregistrés en public, en Suisse, fin novembre 2009. Sort aussi un conte pour enfants inédit, "Le Château qui sommeille". Il poursuit la parution d'albums illustrés pour enfant ainsi que ses lectures.

2013 : "Le Jour et la nuit"

Il renoue avec l'écriture de chansons et en 2013, son album "Le Jour et la nuit" présente 13 chansons inédites, aux sonorités jazzy. Le chanteur reste très attaché à la langue française mais les thèmes abordés sont moins humoristiques que par le passé. Il y est toujours question de voyages, d'enfance et de temps qui s'enfuit. La nostalgie n'est jamais très loin. L'album s'ouvre sur la chanson "Si tu n'es plus là" dédiée à sa femme disparue en 2005. Il effectue une tournée en France et en Suisse et on le retrouve sur la scène de l'Européen à Paris du 17 au 19 novembre. Un public indéfectible semble suivre Gilbert Laffaille depuis plusieurs décennies.

Les 2 et 3 novembre 2019, accompagné de Nathalie Fortin au piano, Gilbert Laffaille donne deux concerts au Forum Léo-Ferré à Ivry-sur-Seine pour fêter la sortie de "Kaléidoscope" un nouveau livre dans lequel il retrace les différentes étapes de sa vie d’artiste.

Février 2020

Discographie
LE JOUR ET LA NUIT
Album - 2013 - Traficom Musik
G. LAFFAILLE ET N. FORTIN EN PUBLIC
Live - 2010 - Traficom Musik
PIANO-VOIX
Live - 2003 - Creon Music
DIMANCHE APRES-MIDI
Compilation - 2003 - Creon Music
LA TÊTE AILLEURS
Album - 1999 - Creon Music
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