Hervé Vilard

Hervé Vilard
© J.Saget/AFP
Passeport artiste
24/07/1946
Paris ( France)
Pays:  France
Langue:  Français
Qualité:  Chanteur
Genre musical:  Chanson
Biographie: 

René Villard naît le 24 juillet 1946 à Paris. Sa maman Blanche accouche dans un taxi, en route pour la maternité. Il ne connaîtra jamais son père, corse. Son enfance est difficile. Blanche exerce divers petits travaux pour élever ses enfants, mais à la fin des années 40, sur dénonciation, ses enfants lui sont retirés.

Séparé de ses frères et sœurs, René est envoyé dans un premier temps à l'orphelinat Saint-Vincent-de-Paul à Paris, puis l'enfant trouve la paix chez un couple de métayers dans le Berry, mais multiplie ensuite les placements en famille d'accueil, entrecoupés de fugues. À la fin des années 50, dans le Cher, à La Celette, il rencontre l'abbé Angrand, qui lui enseigne la littérature et la musique.

1965 : "Capri, c'est fini"

Encore adolescent, le jeune René décide de tenter sa chance à Paris. Daniel Cordier, ancien résistant, secrétaire de Jean Moulin et alors galeriste, se prend d'affection pour ce jeune homme passionné, mais qui traverse une période difficile et semble un peu perdu. En 1962, il devient son tuteur légal, ce qui permet à René de quitter l'assistance publique et d'être engagé chez un disquaire des Champs-Élysées. Il prend également des cours de chant avant d'être repéré par un directeur artistique du label Mercury. Il devient alors Hervé Vilard.

En juin 1965 sort son premier 45 tours, "Capri c'est fini", qu'il co-signe avec Marcel Hurten. Le succès est immédiat, la chanson se vend à 3,3 millions exemplaires dans le monde. Hervé Vilard devient une immense vedette du jour au lendemain. Un journaliste français retrouve alors la trace de Blanche et organise de très médiatiques retrouvailles entre le jeune homme et sa mère.

D'autres 45 tours suivent : "Fais-la rire", "Mourir ou vivre", "Pedro". Mais aucun ne connaît le même succès que "Capri". En novembre 1965, le chanteur qui a à peine dix-neuf ans effectue sa première tournée avec Claude François. En 1966, on le voit sur les scènes espagnoles, allemandes, turques… Son tout premier 33 tours est édité dans une double version française et européenne. Il en vend 450.000. Très vite, sa carrière se déplace à l'étranger. À tel point qu'il entame à partir de 1967 une tournée de deux ans en Amérique latine où il est, depuis cette époque, un chanteur très apprécié. Il y chantera parfois dans des stades devant 250.000 personnes.

1969 : "Sayonara"

Hervé Vilard revient en France en 1969 avec un tube, "Sayonara" (550.000 ventes). Dans l'Hexagone, entre 1970 et 1978, il sort une trentaine de 45 tours et une dizaine de 33 tours, essentiellement des compilations, dont une grande partie sous le label Tréma. Mais c'est en Amérique latine qu'il a le plus de succès à cette époque.

Il s'installe à Buenos Aires en 1970. Au Mexique, où il a signé en 1966 un contrat de dix ans, sortent pendant cette période sept albums et une vingtaine de 45 tours. Son palmarès est similaire au Chili. Il est également une vedette en Corée, en Turquie, au Japon ou en Colombie.

Hervé Vilard retrouve la popularité en France en 1978 avec le 45 tours "Nous", dont les ventes atteignent le chiffre impressionnant de 2 millions d'exemplaires. À 36 ans, il entame de nouvelles tournées françaises, donne de multiples galas. Le 31 décembre 1979, il passe pour la première fois en vedette à l'Olympia où il reste jusqu'au 6 janvier. Avec une formule encore classique (des numéros et attractions en première partie), il obtient un vrai triomphe. Un album live sort en mars 1980.

De ce jour, Hervé Vilard ne quittera plus guère la France et le nombre de ses concerts au cours des années 80 prouve sa popularité. En juin 1980, sort le 45 tours "Reviens", tube de l'été, qui se vend à près d'un million d'exemplaires. Le chanteur retrouve l'Olympia en janvier 1981 et en septembre 1982. En 1983, est publié l'album "Ensemble", puis "Les Chansons que j'aime" l'année suivante et "P'tit brun" en 1986. Il est alors très présent dans les médias et ne cesse de chanter dans tout le pays.

Sa maman Blanche décède en 1981.

1990 : "L'Amour défendu"

En 1990, sort l'album "L'Amour défendu". Les 15 et 16 mai 1991, il participe à l'Olympia à deux soirées consacrées aux années 60. C'est le Théâtre des Variétés à Paris, dirigé par Jean-Paul Belmondo, qui accueille Hervé Vilard du 9 au 19 janvier 1992. L'acteur lui remet à cette occasion l'Ordre national du mérite. Son nouvel Olympia en 1996 est célébré par les médias et le public. L'année suivante, il participe à un hommage à la mythique salle parisienne à la veille de sa destruction. Parallèlement aux grandes dates parisiennes, il continue de donner des galas en province ponctués parfois de rencontres avec des associations ou des orphelinats.

Du 26 février au 8 mars 1998, Hervé Vilard s'installe au Cirque d'Hiver. Quelques jours avant, sort "Simplement", son nouveau CD. Les galas continuent de plus belle, en particulier les tournées d'été. Il est invité par les communes, mais aussi par les radios locales. En août 2002, à Liévin dans le nord de la France, il partage l'affiche d'un gala consacré aux années 80 avec Patrick Juvet, Rose Laurens, Dave, Jean-Pierre Mader ou Plastic Bertrand.

L'année 2004 est riche en événements pour le chanteur. Il inaugure en janvier une salle à son nom dans la région de son enfance, le Berry. En février sort le CD "Cri du cœur" dans lequel il aborde un nouveau répertoire avec des textes de Marguerite Duras ("India Song"), Bernard Dimey, Aragon ("Les Yeux d'Elsa"), Maurice Fanon, Brecht et Weil ("Alabama Song"), Pablo Neruda ("Cuerpo de mujer") ou Jean Genet ("Le Condamné à mort").

Du 3 février au 21 mars, il présente ce disque au Théâtre de Dix Heures. Ce changement radical dans une carrière étiquetée "variété française" est pourtant révélateur de ce qu'est réellement Hervé Vilard : un homme cultivé, enfermé dans une notoriété précoce, mais amateur d'art, de lettres, ami de Marguerite Duras ou de Delphine Seyrig. Cela lui donne l'occasion de participer à de nombreuses émissions télévisées, d'apparaître dans des journaux qui l'avaient jusque-là ignoré ("Libération") et d'être invité au festival des Francofolies de La Rochelle en juillet. 

2005 : autobiographie

En mai 2005, Hervé Vilard se produit au Bataclan pour célébrer la fête des Mères, lui qui a été trimballé, lors de son enfance, de famille d’accueil en famille d’accueil.

Puis, à presque 60 ans, Hervé Vilard se lance dans la publication de son journal intime qu’il alimente depuis plus de quarante ans. "L’Âme seule" (Fayard, 2005) retrace avec émotions la vie du chanteur avant qu’il devienne une célébrité ; témoignage bouleversant d’un enfant qui attend en vain une lettre de sa mère qu’on lui dit morte et qui, au fil des ans, réussit malgré tout à connaître la joie, la tendresse et l’amour. Salué par la critique en tant qu’œuvre littéraire, "L’Âme seule" dépasse les 40.000 exemplaires vendus à peine deux semaines après sa sortie. Son succès est tel que ce récit est étudié par des élèves de Terminale en cours de français et programmé à l’oral du Bac en 2006 à Montpellier.

Le tome deux de son autobiographie sort en novembre 2007. "Le Bal des papillons", tout aussi salué par la critique que son premier ouvrage, raconte les retrouvailles aimantes, mais douloureuses d’Hervé Vilard avec sa mère alcoolique et pyromane, mais aussi les débuts de sa carrière de chanteur.

En novembre 2008, le chanteur est victime d'une crise cardiaque. Il est opéré et se remet doucement, mais il est obligé d'annuler des dates de concert. 

On retrouve un temps Hervé Vilard sur scène, lors de la célèbre tournée "Âge tendre et tête de bois" en 2011-2012, puis sur "Génération Âge tendre" l'année suivante.  Le chanteur continue par la suite à faire quelques galas.

2015 : "Chantons !"

En novembre 2015, Hervé Vilard fait paraître "Chantons !", un hommage supplémentaire et en live, à ces grands textes français, enregistré au Théâtre La Bruyère à Paris quelques jours après l'attentat contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo, un évènement qui marque profondément l'artiste.

Alors qu'en 1989, il avait acquis le presbytère dans lequel il avait passé son enfance, La Celette, dans le Cher, il décide de vendre cette propriété en 2016, pour s'installer à Paris.

En 2018, Hervé Vilard entame une dernière tournée de ses plus grands succès. À près de 72 ans, il ne souhaite plus continuer à chanter ses "bluettes du passé" comme il les nomme lui-même. Son répertoire, juge-t-il, n’étant pas adapté à un homme de son âge. "Capri, c’est fini", "Nous", "Méditerranéenne"… sont donc interprétées une dernière fois sur la scène de l’Olympia les 5 et 6 mai, puis en tournée en France fin 2018.

En revanche, l’artiste ne s’interdit pas de donner des concerts dans des lieux plus intimistes, avec un répertoire emprunté aux poètes. C’est ce qu’il fait lors de sa tournée "Vilard intime", débutée en avril 2019. Dans une configuration piano-voix, il fait revivre les vers de Jean Genet, Jacques Prévert, Louis Aragon, interprétant aussi des textes d’auteurs contemporains comme Vincent Delerm ou Alex Beaupain.

Le troisième volet de son autobiographie paraît en décembre 2020. Dans le même style concis et littéraire que ses prédécesseurs, "Du lierre dans les arbres" évoque sa vie en Amérique du Sud dans les années 1970, son désir de fonder une famille et les drames qui l’entourent, puis son retour à Paris, le showbiz et enfin son installation à La Celette dans le Berry.

Mai 2021

Discographie
CHANTONS !
CHANTONS !
Album - 2015 - LN Productions
LE DERNIER ROMANTIQUE
Coffret - 2010 - Universal Music France
HERVÉ VILARD À L'OLYMPIA 2007
Live - 2007 - LN Productions
CRI DU COEUR
Album - 2004 - Trema
SIMPLEMENT
Album - 1997 - Trema
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