Juliette

Juliette
© Barbara d'Alessandri
Passeport artiste
25/09/1962
Paris (France)
Pays:  France
Langue:  Français
Qualité:  Auteur / Chanteuse / Compositeur
Genre musical:  Chanson

Dans un paysage musical féminin où les nymphettes taillées sur un modèle standard sont légion, Juliette fait figure de trublion(e). Sa personnalité plantureuse et son répertoire tout en gouaille ont fini par s'imposer au sein d'une concurrence en jupe courte. Mais, il en faut plus pour impressionner Juliette dont l'énergie sur scène est digne de ses inspiratrices, Fréhel, Piaf ou Mistinguett.

Biographie: 

Juliette Nourredine est née le 25 septembre 1962 à Paris. Originaire de Kabylie, son grand-père débarque en France dans les années 1920. Son père, Jacques est saxophoniste et intègre même l'orchestre du Capitole de Toulouse, référence musicale s'il en est. C'est donc dans la Ville rose que la jeune Juliette vit à partir de treize ans au son d'influences aussi variées que le jazz, la musique arabe, le classique et la chanson populaire. Juliette se frotte vaguement à des études de musicologie et de lettres après une adolescence au sein d'une institution religieuse. Mais, c'est la musique qui prime très vite dans sa vie. 

Scène

Dès ses dix-huit ans, Juliette écume les bars et les restos de Toulouse face à son piano. Son répertoire puise déjà dans le réalisme façon années 1930. Très à l'aise sur scène, elle ne laisse pas indifférent. C'est ainsi qu'en 1985, elle inaugure les Découvertes du festival de Bourges, manifestation qui présente de jeunes talents. Elle y sera présente deux années de suite. De fil en aiguille, Juliette affirme sa présence sur scène et tourne beaucoup. En 1990, elle fait quelques dates en Allemagne, mais surtout, assure la première partie de Jean Guidoni. C'est un déclic à la fois professionnel mais également artistique. Fan de l'univers ambigu et sombre du chanteur depuis longtemps, Juliette rencontre à cette occasion Pierre Philippe, proche collaborateur de Guidoni au début des années 1980.

En 1991, sort le tout premier album de Juliette, "¿Que tàl ?", enregistré en public. On y découvre l'aplomb de la jeune femme sur scène, son entrain et son goût du dialogue avec le public qu'elle ne dédaigne pas provoquer. Pierre Philippe n'apparaît que sur un seul titre, "Lames", un titre de Guidoni qui démarre le concert. Juliette chante également des textes du poète Norge et adapte à sa façon "l'Homme à la moto" d'Édith Piaf.

1993 : "Irrésistible"

Cette fois, c'est parti. Dès 1992, Juliette monte un mois entier sur la petite scène parisienne du théâtre de Dix heures. Puis en 1993 sort son deuxième album (mais premier en studio), "Irrésistible". C'est sur ce disque que la collaboration entre Pierre Philippe et Juliette prend le plus d'ampleur puisque presque tous les titres portent leurs deux signatures. En novembre, elle participe aux Francofolies de Montréal. En juillet 1994, c'est à celles de La Rochelle qu'elle fait une apparition remarquée. En octobre de la même année, elle est de retour à Paris sur la discrète scène du Théâtre de la Ville. Mais cette année-là, elle reçoit aussi le Prix Charles-Cros pour son dernier album.

Le 31 décembre, Juliette termine un récital de trois semaines par un réveillon sur la scène de l'Auditorium des Halles. Cette soirée est immortalisée par l'album "Juliette chante aux Halles" qui sort en 1995.

Nouvel album en 1996, "Rimes féminines". Celle qui admire tant des personnalités comme Anaïs Nin, Camille Claudel, Louise Michel ou Colette, continue de nous parler de sa passion pour les femmes. Les textes sont à nouveau de Pierre Philippe. Juliette présente ce disque sur la scène de la Cité de la Musique à Paris les 13 et 14 avril. Elle est pour l'occasion entourée de l'Orchestre des Hauts-de-Seine qui donne une dimension flamboyante à son spectacle. Cette année-là, Juliette la chanteuse devient écrivaine et publie "la Valse", une nouvelle. Cette facette méconnue de Juliette est aujourd'hui présentée en ligne sur un site où sont réunis de nombreux autres textes.

A la fin de l'année, elle investit l'Auditorium Saint-Germain avant une tournée qui la mène en France, en Allemagne et au Canada. C'est par une récompense qu'elle démarre l'année 1997, la Victoire de la révélation de l'année... Dix-sept ans après ses débuts ! Tout arrive ! Elle finit l'année d'une aussi belle façon puisqu'elle monte du 18 au 31 décembre sur la scène de la salle Gaveau, prestigieuse salle dédiée au classique. Dans ce spectacle à deux pianos (elle et Didier Goret), elle présente beaucoup de reprises (Fréhel, Léo Ferré, Jean Guidoni, Catherine Sauvage, Jacques Brel). Le résultat est enregistré sur l'album "Deux pianos" qui parait début 1998.

1998 : "Assassins sans couteaux"

Au cours de l'année 1998, on retrouve la voix de Juliette sur un album pour enfants, "La comptine à titine", pour deux titres. Les textes sont tous de Pierre Delanoë et les musiques de Gérard Calvi. Mais en novembre, c'est sur son nouvel album "Assassins sans couteaux" que Juliette retrouve le devant de l'actualité. Désormais, elle fait partie à part entière du paysage musical même si sa personnalité en fait un électron libre et imprévisible. Arrangé par François Rauber, cet album voit la disparition de Pierre Philippe et l'apparition de nouveaux auteurs dont Bernard Joyet et Franck Giroud. Les critiques sont excellentes et louent une nouvelle fois le talent de Juliette pour créer des ambiances, tracer des portraits, le tout habillé d'un humour exubérant et dévastateur.

Du 9 au 14 février, c'est à l'Olympia que s'épanouit toute la faconde de la jeune artiste. Consécration artistique, cette série de concerts fait d'elle une vraie figure de la chanson française.

L'année suivante, Juliette se lance dans une expérience inédite pour elle, en dépit de ses talents d'auteur : la lecture de textes littéraires. L'exercice a lieu dans la salle d'armes de la Conciergerie, haut lieu historique parisien (prison de la reine Marie-Antoinette pendant la Révolution française). La chanteuse a choisi de lire des fabliaux, contes et autres textes médiévaux parfois à connotation érotique. Dans la foulée, elle expérimente aussi le cinéma en tournant dans le film de Delphine Gleize, "Carnages". Pour l'occasion, elle se teint en blond platine…

2002 : "Le Festin"

Le 29 janvier 2002 sort un nouvel album, "Le Festin", qui a la particularité d'être le premier chez Polydor, label d'Universal, la plus imposante maison de disques du moment. C'est sans doute grâce à l'énorme force promotionnelle de cette major cela que la chanteuse, souvent considérée comme atypique et aux antipodes du formatage commercial, intègre la 21e place du Top Albums dès sa sortie. 

Mais à travers onze nouveaux titres, Juliette prouve que sa truculence n'a pas fondu face aux exigences du commerce. Au contraire, les chansons sont longues et généreuses, exploitant toujours plus son sens du plaisir, de l'humour, de bonnes choses de la vie. La chanteuse en signe la quasi-totalité mais son complice Bernard Joyet a à nouveau largement œuvré sur cinq d'entre elles, seul ou avec elle.

Dès début février, elle entame une tournée qui s'arrête à Paris, au Casino de Paris, du 19 au 24 mars.

2004, c'est l'année anniversaire. La chanteuse choisit de célébrer ses vingt ans de carrière même si elle chante depuis plus longtemps. Cet "anniversaire" est donc l'occasion de la sortie le 9 mars d'un CD sobrement intitulé "ma vie, mon œuvre (vol1)". En outre, elle est sur la scène de la prestigieuse salle Gaveau, antre de la musique dite classique, du 18 mars au 11 avril. Celle qui se perçoit comme une artisan(e) de la chanson, y présente son équipe comme des ouvriers et elle comme la gérante en bleu de travail.

Juliette passe l'été sur les routes et participe aux Francofolies de La Rochelle et au Festival de Lormes, où l'accueil du public est toujours très chaleureux. Moins chaleureuse est sa rupture avec Mysiane Alès, sa productrice depuis treize ans, qui s'opère en août.

Dès septembre 2004, Juliette prend les rênes de l'émission "Juliette ou la clé des sons", sur la radio France Musiques. Les samedis et dimanches après-midi, la chanteuse propose, selon ses coups de cœur du moment, sa programmation personnelle.

La tournée "Deux pianos" débute le 06 janvier 2005. Les 11 et 12 mai, elle se produit au Grand Rex de Paris. Un moment fort que l'on retrouve sur le DVD "Fantaisie Héroïque : live au Grand Rex", qui paraît en octobre 2005.

2005 : "Mutatis Mutandis"

Le 10 janvier 2005 paraît "Mutatis Mutandis", son nouvel album, auquel participent les comédiens François Morel et Guillaume Depardieu. Hormis la reprise d'un poème de Baudelaire,"Franciscae meae Landes", Juliette signe, pour la première fois, tous les textes de cet album aux sonorités samba, arabo-andalouses et flamenco. "Mutatis Mutandis" est le plus grand succès en termes de ventes de la Toulousaine et lui rapporte, en 2006, une Victoire de la Musique, catégorie "Artiste interprète féminine" de l'année. Autre récompense ultime : l'insigne de Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres que lui décerne Catherine Trautmann, alors ministre de la Culture, en février.  

En avril, elle part pour le Canada pour un événement exceptionnel : les 1er et 2 du mois, elle se produit au Grand Théâtre de Québec accompagnée de l'Orchestre Symphonique de Québec. Malgré un planning chargé, Juliette a le temps d'écrire un livre farfelu où l'on retrouve des éléments autobiographiques, "Mensonges et autres confidences", qui est publié le 23 septembre 2005. Quelques jours plus tard, elle s'offre l'Olympia pour deux concerts qui font salle comble, les 5 et 6 novembre.

Confirmant sa passion de la scène, Juliette repart en tournée dans toute la France en 2006 à partir de mars. Après un passage très apprécié au Printemps de Bourges le 27 avril, la chanteuse se produit aux Francofolies de La Rochelle. 

Alors qu’elle est en pleine préparation d’un nouvel album, elle se produit seule au piano pour un concert exceptionnel : elle chante sur la scène du Châtelet à Paris le 5 avril 2007 au profit de la Chaîne de l’espoir, association d’aide médicale aux enfants.

2008 : "Bijoux et babioles"

Concocté tranquillement à la campagne, "Bijoux et babioles" qui sort en février 2008, est un recueil de chansons drôles et poétiques, entre beauté et clinquant, à l’image du titre. Juliette signe la musique, les paroles et les arrangements de la plus grande partie des morceaux sauf la  reprise de Pierre Dac "Tyrolienne haineuse", celle de Chabuca Granda, une artiste péruvienne "Fina estampa" et enfin une tournerie du comédien François Morel "Lapins". Les musiciens qui accompagnent généralement la chanteuse sur scène, ont mis leur savoir-faire et leur talent à sa disposition pour enregistrer cet album. Dès le mois de mars, Juliette repart en tournée. 

Du 3 au 5 avril, elle se produit à l'Olympia à Paris. En mai, la chanteuse est faite Chevalier de l'Ordre national du mérite, en reconnaissance de 28 ans d'activités artistiques.

En 2010, Juliette signe la mise en scène du spectacle de l'humoriste/chanteur François Morel "Un soir, des lions…" au théâtre du Rond-Point, à Paris. 

2011 : "No Parano" 

Le 10 janvier 2011 sort son onzième album studio, "No Parano". Le titre lui a été inspiré par ces démons qui ont tendance à se percher sur son épaule quand elle crée un disque et à lui dire : "Ne fais pas ci, ne fais pas ça". Cette fois-ci, Juliette n'a pas voulu les écouter et se permet tout : critiquer les bobos, parler de ses désirs, de son enfance, de ses insomnies, reprendre les "Dessous chics" de Serge Gainsbourg, un texte de Victor Hugo et un autre de Jacques Prévert, s'approprier le "Volver" de Carlos Gardel et Alfredo Le Pera... Elle confie la direction musicale et la réalisation à Vincent Segal et il en ressort un beau disque enregistré dans les conditions du live,  enveloppant des rythmes qui vont du swing au calypso, en passant par la valse, le tango et le boléro. 

Juliette présente cette belle boîte à musique aux Folies Bergère, à Paris, les 5 et 6 mai 2011. Elle tourne ensuite en France et à l'étranger, avec cinq dates au Japon au mois de juin.

2013 : "Nour" 

Euthanasie, histoires de prince charmant ou destins de femmes battues, Juliette explore dans ce nouvel album sa verve réaliste. Elle collabore avec François Morel sur "Jean-Marie de Kervadec", un titre qui ne fait pas l’unanimité chez ses admirateurs, tout comme "Les doigts dans le nez". La chanson "Nour", qui revendique le droit d’éteindre "soi-même la lumière" est en revanche remarquée.

Le tour de chant qui suit est en fait un spectacle de théâtre et de musique. Juliette évolue dans un univers de polar, avec machine à écrire, téléphone et pièces à conviction. Elle interprète entre autres, les chansons de "Nour". Elle se produit les 11 et 12 février au Casino de Paris puis, à partir d'avril, partout en France.

En mars, elle est promue Chevalier de la Légion d'honneur.

En 2014, Juliette écrit sa première comédie musicale "les Indiens sont à l’Ouest", un spectacle entièrement interprété par des enfants de 11 à 18 ans et qui sera présenté en 2015 au Théâtre du Châtelet.

En 2016, sort un coffret de 14 CDs retraçant la carrière musicale de Juliette avec notamment un enregistrement de 1987 édité jusque-là seulement en cassette, et un CD de raretés. Elle reçoit cette même année, le Prix d'honneur de la chanson, décerné par l'Académie Charles-Cros.

Sa carrière de chanteuse ne l'empêche pas de s'intéresser de très près aux jeux vidéo, car cette artiste adore jouer et se transforme parfois en "gameuse" passionnée. Au printemps 2016, elle est nommée présidente de la commission du Fonds d'aide au jeu vidéo (FAJV).

Novembre 2017

Discographie
J'AIME PAS LA CHANSON
Album - 2018 - Polydor
INTÉGRALE
Intégrale - 2016 - Polydor
Nour
Nour
Album - 2012 - Polydor
NO PARANO
Album - 2010 - Polydor
BIJOUX ET BABIOLES
Album - 2007 - Polydor
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