Katerine

© Barclay
Passeport artiste
08 /12/1968
Chantonnay (France)
Pays:  France
Langue:  Français
Qualité:  Auteur / Chanteur / Compositeur
Genre musical:  Chanson

Assimilé à tort à la vague easy-listening du milieu des années 1990, le chanteur Katerine a depuis prouvé que son talent était justement de savoir jongler avec les courants musicaux les plus divers. Il s'impose comme un musicien libre qui révolutionne la pop française à coups d'élégantes excentricités et de fausse naïveté.

Biographie: 

Philippe Blanchard naît le 8 décembre 1968 à Chantonnay en Vendée. Dans cette région très conservatrice, il est élevé par une famille où catholicisme et valeurs traditionnelles sont importantes. Son éducation est très classique, mais très jeune Philippe s'intéresse aux arts et à la musique. C'est avec un de ses oncles féru de guitare qu'il apprend les rudiments de cet instrument et en particulier les rythmes brésiliens.

À l'âge de 8 ans en 1976, Philippe est opéré à cœur ouvert. Adolescent, il commence à monter quelques groupes dont le répertoire lorgne vers la variété anglo-saxonne. Sa voix artistique se dessine et après son baccalauréat, il s'inscrit en faculté d'Arts plastiques à Rennes.

1992 : "les Mariages chinois et la relecture"

C'est entre Rennes et Nantes, où il séjourne de plus en plus avant de s'y installer, que Philippe/Katerine commence à écrire et à enregistrer ses premiers titres sur un magnéto 8 pistes dans sa chambre d'étudiant. C'est ainsi qu'en 1992, il met au point son tout premier CD, "les Mariages chinois et la relecture". Entouré de sa sœur, surnommée Bruno pour contrebalancer le pseudo féminin de son frère, et de sa compagne Anne, Katerine apparaît sur la scène musicale en attisant la curiosité générale.

Difficile à classer et à identifier, ce disque met en avant les voix féminines à travers les chansons et des textes brefs. D'ailleurs, tout l'album cultive la brièveté. Katerine se présente donc plus comme un musicien-concepteur que comme un seul interprète. Ses influences musicales sont des plus variées, de la bossa nova à la chanson française façon Françoise Hardy des débuts.

Après la naissance de sa fille Edie en 1993, Katerine met en route un second disque qui sort en 1994, "L'éducation anglaise". Légèreté et mystère sont toujours de mise dans ce CD sur lequel Katerine ne chante pas du tout. Il laisse cette tâche à ses mêmes partenaires du précédent CD, Anne et Bruno. Cette année-là, le Vendéen fait une reprise très remarquée de "L'Été indien", fameux tube du chanteur Joe Dassin, dans une compilation consacrée à ce dernier, "L'Équipe à Jojo".

1996 : "Mes mauvaises fréquentations"

Cultivant un certain sens de l'énigme, Katerine commence à faire parler de lui sans devenir pour autant un artiste très connu ou très populaire. En 1996, il sort quelques CDs quatre titres avant de débarquer dans les bacs via un troisième album "Mes mauvaises fréquentations", le chanteur signe son premier succès public, "Mon cœur balance". Les voix féminines ont disparu et Katerine se met enfin au premier plan de son travail. Il sort alors d'un cercle confidentiel où il était confiné jusque-là. Les critiques sont excellentes et ses concerts attirent plus de monde. Sa notoriété grandit jusqu'au Japon, pays amateur de pop française. Définitivement, Katerine impose son style décalé.

Parallèlement à ses propres créations, il travaille pour des amis. C'est ainsi qu'il produit l'album de Mercedes Audras en 1996 ou écrit pour une jeune chanteuse japonaise, Kahimi-Karie. En 1997, il écrit un album pour deux chanteuses anglo-japonaises, "les Sœurs Winchester". Enfin, on voit aussi son nom dans l'entourage du groupe français les Little Rabbits avec lesquels il a collaboré en 1991 pour les retrouver en 1998.

Après un passage au festival du Printemps de Bourges en avril, Katerine part en tournée avec Mercedes Audras en première partie. On le retrouve le 19 décembre 1996 au Bataclan à Paris où il partage l'affiche avec Mathieu Boogaerts.

Duo, Dualité

Indéniablement inspiré par des chanteuses comme Brigitte Fontaine où les voix féminines des années 1960, Katerine entreprend une collaboration musicale avec la Danoise Anna Karina, égérie de la Nouvelle Vague et en particulier du cinéaste Jean-Luc Godard dans les années 1960. Ensemble, ils montent un spectacle en duo dans lequel ils reprennent d'anciens titres de la comédienne-chanteuse, dont des Rezvani ou Gainsbourg réorchestrés, mais aussi des titres de Katerine et des inédits d'Anna Karina. Créé au festival de la ville de Mâcon, les Voix Si les Voix La, le résultat est fêté par la critique pour son originalité et sa fraîcheur. On les retrouve à nouveau au festival du magazine musical Les Inrockuptibles début octobre 1999. Les deux artistes pensent alors à entamer une tournée en 2000.

Parallèlement, Katerine sort un double album fait de deux CDs bien distincts dans leur contenu, et parfois même vendus séparément. D'un côté "les Créatures" et de l'autre "l'Homme à trois mains". Ces disques finissent de convaincre le public du talent singulier de Philippe Katerine. Improvisation, textes, collages, son travail ne ressemble à rien, semble à la foix très mode et intemporel, cultive l'humour décalé et parfois cinglant. Le titre "Je vous emmerde" ressort du lot par ses relents irrévérencieux. Indéniablement, Katerine revigore la chanson française en lui insufflant une bonne dose d'insolence et de sophistication.

2002 : "8ème ciel"

Toujours aussi polyvalent, Katerine joue comme acteur, dans un moyen métrage de Thierry Jousse "Nom de code : Sacha". Mais il compose aussi pour sa compagne Helena Noguerra, les titres de l'album "Azul" qui sort au printemps 2001.

Il retourne devant la camera en 2002 pour un film de Jonathan Demme "La vérité sur Charlie". À l'automne, il signe un nouvel album "8ème ciel", enregistré avec The Recyclers. Deux invités singuliers viennent apportés leur contribution à ce disque, un septuagénaire, le Général Fifrelin et Boulette, une petite fille de 11 ans. Le 11 novembre, Katerine donne un concert à l'Olympia à Paris.

Cumulant les différentes casquettes, il signe la bande originale d'un long métrage des frères Larrieu qui sort l'année suivante, "Un homme, un vrai". Il effectue aussi une tournée de trente dates avant de commencer à travailler sur des projets cinématographiques personnels.

Il commence par la réalisation d'un court-métrage "Un km à pied" puis s'attaque à un long-métrage "Peau de cochon" qui trouvera finalement un distributeur en 2005. Cette année-là, il est à l'affiche d'un film des frères Larrieu "Peindre ou faire l'amour" dont il signe aussi la bande originale.

2005 : "Robots après tout"

En octobre, il sort un nouvel album intitulé "Robots après tout", titre qui fait écho au disque de Daft Punk "Human after all". Katerine, séparé des fameux The Recyclers, travaille seul à l'aide d'une groove box, une petite machine qui lui permet de concocter des morceaux de façon minimaliste. La production du disque est assurée par Renaud Letang et le Canadien Gonzales, donnant ainsi aux morceaux, une touche électro qui éloigne le musicien du genre chanteur dandy qui le caractérisait auparavant.

Le chanteur, compositeur, interprète, cinéaste élargit son champ d'action puisque qu'il travaille avec la chorégraphe Mathilde Monnier sur la mise en scène de ses propres chansons, de façon à proposer un spectacle en 2006.

Ce spectacle a lieu à la ferme du Buisson dans la région parisienne, du 24 au 26 février.

Après la sortie de l'album, Philippe Katerine part en tournée puis écume en 2008, les scènes des festivals estivaux. Avec ses sous-pulls mauves, voire aussi des collants roses, qu'arborent également ses musiciens, ou son Christ dessiné sur le torse, son tube "Louxor j'adore", il se transforme sur scène en phénomène extravagant et exubérant, passant ainsi du statut de chanteur confidentiel à celui de star hexagonale.

Il se produit le 30 octobre à l'Olympia à Paris. En mars de l'année suivante, on le retrouve sur la scène du Zénith à Paris. En juillet 2008, Philippe Katerine interprète pendant 3 soirs ses "Chansons chorégraphiées" par Mathilde Monnier dans la Cour d'honneur du Palais des Papes pendant le célèbre Festival d'Avignon.

Philippe Katerine réalise avec le canadien Gonzales, l'album d'Arielle Dombasle qui sort en avril 2009. Il chante avec elle, un duo intitulé "Extraterrestre".

Friand de collaborations en tout genre, Katerine se produit à Saint-Nazaire le 31 octobre. A la suite d'une résidence dans la ville, il propose donc avec le groupe Francis et ses Peintres, une plongée dans les années 1980 avec la reprise de tubes comme "Le chanteur de jazz" de Michel Jonasz ou "Coup de folie" de Thierry Pastor. Ces reprises sont écoutables sur le net.

2010 : "Philippe Katerine"

Après l'agitation artistique des cinq dernières années, l'artiste revient à une expression plus minimaliste. Les chansons de l'album qui sort en septembre, "Philippe Katerine", déroutent mais mettent en avant sa créativité toujours fortement teintée de dérision. La critique est divisée quant à l'intérêt de cet album, ne sachant pas s'il faut encenser le génie ou "descendre" le provocateur.

Du côté musical, Katerine a opté cette fois-ci pour l'utilisation d'instruments, guitare, basse et batterie. Un des premiers extraits de l'album s'intitule "la Banane", un éloge de la paresse. On trouve aussi un titre avec sa compagne Jeanne Balibar "J'aime tes fesses" et un autre avec sa fille Edie "A toi – à toi". Par ailleurs, sur la couverture de l'album, Philippe Katerine pose avec ses véritables parents.

Il part en tournée française dès le mois de novembre.

Philippe Katerine poursuit en parallèle cinéma et musique. En début d’année 2011, il incarne le rôle de Philippe, un chanteur aux côtés de Julie Depardieu dans "Je suis un no man’s land", réalisé par Thierry Jousse.

En octobre 2011, Katerine et ses amis sortent un disque de 52 chansons (soit une par semaine) intitulé "52 reprises dans l'espace" : des reprises un peu déjantées de titres connus de tous. De "Un lapin" de Chantal Goya à "Comme un avion sans ailes" de CharlElie Couture en passant par "Capri c’est fini" d'Hervé Vilard, Katerine, Francis et ses peintres explorent le répertoire de la variété française sur le ton de l’humour. Du 1er au 25 octobre, le groupe éphémère se produit sur une dizaine de scènes françaises, dont la Gaîté lyrique, à Paris.

2014 : "Magnum"

Prévu pour la fin de l’été 2013, c’est en 2014, quatre ans après "Philippe Katerine", que l’artiste sort son album "Magnum", produit par le musicien français de musique électro SebastiAn. Du côté des paroles, le chanteur exprime une douce folie et une véritable excentricité kitch où se mêlent humour, amour et poésie. "Magnum" est le douzième album du chanteur, un disque disco, un peu absurde, chose qu'il assume sans difficulté.

Pour cet album, assorti d’un film éponyme, tourné entre les îles désertes et la Tour Eiffel, Katerine ne fait pas de tournée, préférant rester avec ses enfants et sa compagne Julie Depardieu.

Katerine reprend le chemin des studios de cinéma et on le retrouve dans "Opium" d'Arielle Dombasle (2013), dans "Gaz de France" de Benoit Forgeard ou dans "La tour de contrôle infernale" d'Eric Judor (2016).

2016 : "Le Film"

Le nouvel opus de Philippe Katerine peut paraitre déroutant. En effet, sort en 2016, "Le film", quelques 16 chansons construites comme autant de saynètes d'un film intime et personnel dans lequel le chanteur convoque piano, chorale d'enfants et Julien Baer, chez qui l'album a été enregistré. La pseudo-naïveté affichée s'accompagne de propos plus graves comme sur "Papa", une chanson particulière où le chanteur rend hommage à son père disparu.

Au printemps, le chanteur démarre une tournée.

Le 1er septembre, il est promu officier des Arts et des lettres.

Dans "Le grand bain" film de Gilles Lelouch qui sort en octobre 2018, il campe le personnage de Thierry, employé municipal de piscine, timide et attendrissant, qui se gave de sucreries. Le film est un vrai succès populaire et en février 2019, le César du meilleur acteur dans un second rôle lui est remis pour son interprétation dans ce film, qui constitue un véritable tournant dans sa carrière cinématographique.

2019 : “Confessions”

Après plusieurs mois de studio, Philippe Katerine est de retour avec un dixième album fait d’un mélange de ballades, de rap, de pop. De Lomepal à Gérard Depardieu, de Camille à Léa Seydoux, d’Oxmo Puccino à Dominique A… les invités sont nombreux. La réalisation est signée Renaud Letang, 14 ans après "Louxor j’adore", leur fructueuse collaboration. Les textes sont très inspirés par l'actualité, l'artiste s'intéressant là à des questions aussi bien sociétales, que politiques ou technologiques. Sur la pochette de l'album, il pose avec un sexe à la place du nez, démontrant une fois de plus et s'il en était besoin, son côté fantasque et provocateur. Il débute une tournée à l’automne 2019.

En novembre, sort sur les écrans "Notre Dame", un film de Valérie Donzelli dans lequel Philippe Katerine incarne un adjoint à la maire de Paris alors que début janvier 2020, on le voit aux côtés de Dany Boon dans "Le lion" une comédie de Ludovic Colbeau-Justin.

En 2020, il remporte une Victoire de la musique, en tant qu'Artiste masculin de l'année.

Avril 2020

Discographie
CONFESSIONS
Album - 2019 - Cinq 7
LE FILM
LE FILM
Album - 2016 - Barclay
MAGNUM
MAGNUM
Album - 2014 - Barclay
52 REPRISES DANS L'ESPACE
52 REPRISES DANS L'ESPACE
Album - 2011 - Barclay
PHILIPPE KATERINE
Album - 2010 - Barclay
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