Marka
De culture flamande, Serge Van Laeken naît le 27 mai 1961 à Moelenbeek, dans la banlieue de Bruxelles. Il est élevé en grande partie par ses grands-parents, plus disponibles que ses parents. Son enfance tranquille et sans problème a souvent pour décor les terrains de foot du quartier, véritable passion aujourd'hui encore.
D'abord surnommé Markassou, il devient Marka, surnom d'origine africaine qui signifie "petit titre d'Afrique". Datant de l'époque punk, c'est justement pendant cette vague musicale de la fin des années 70, que Marka fait ses armes comme roadie dans le sillage de la scène musicale rock belge. Tout naturellement, le virus de la musique le gagne. Dès 1981, il intègre comme bassiste le groupe Allez Allez, fortement inspiré des Anglais de Clash, groupe phare du panthéon personnel de Marka. Après un titre qui marche assez bien, "African Queen", l'expérience Allez Allez laisse place aux Cactus vers 1984, dont le répertoire louche plus du côté de Jacques Dutronc. Le décalage textuel et l'humour impertinent qui seront la marque de fabrique de Marka, tiennent déjà le haut du pavé dans le style des groupes auxquels il appartient. Dans les Cactus, Marka est entouré du contrebassiste, aujourd'hui décédé, des Vaya Con Dios, groupe vedette de la fin des années 80, ainsi que du guitariste des Wild Ones.
Solo
Vers 1985, Marka s'illustre un temps avec le groupe Bla Bla Bla. Puis petit à petit, la fibre solo le titille assez pour qu'il se lance doucement dans un travail plus solitaire. Il continue cependant de travailler beaucoup avec son complice, le comédien Riton Liebman. En 1989, ils signent ensemble la bande originale de "Cher Frangin", un film de Gérard Mordillat.
En 1988, il rencontre Laurence Bihot, comédienne et humoriste avec qui il va commencer à vivre et qui l'accompagnera aussi dans ses activités artistiques.
En 1992, c'est avec Riton Liebman que Marka écrit son tout premier album, "Je vous dis tout". Mais il s'entoure aussi d'autres complices dont Jacques Duvall, auteur de plusieurs tubes pour Lio, et surtout de Thierry Robberecht avec lequel il forme un tandem détonant. Le style est iconoclaste et les musiques hétéroclites. Marka aime piocher dans tous les styles pour cuisiner une sauce musicale épicée. Déjà connu en Belgique depuis les années 80, Marka n'a pas de mal à promouvoir cet album. Les concerts se multiplient en France et en Belgique. On le voit même sur la scène éphémère des Francofolies de Sofia en Bulgarie. Mais les suites professionnelles sont difficiles. Marka démarche de nombreuses maisons de disques en France sans succès.
Le 13 décembre 1992 naît son premier enfant, Roméo Johnny Elvis puis une petite fille prénommée Angèle voit le jour en décembre 1995.
Finalement, après son premier essai sur le label belge PIAS (Play it again Sam), Marka décroche une signature sur Sony/Columbia, major internationale s'il en est. Avec eux, il met en marche un second album qui sort en 1995, "Merci d'avance". Ce dernier est presque intégralement signé Van Laeken/Robberecht. Mais un titre est signé de Marka en solo, "Accouplés". Et quel titre ! Sur des rythmes arabisants, Marka réussit à marier Benazir Bhutto, Chou En Laï et Rika Zaraï dans une entêtante enfilade de noms de personnalités aussi diverses que célèbres. Le résultat est une petite pièce désopilante qui devient le titre phare du chanteur. Le disque se vend à 15.000 exemplaires. Petit chiffre mais Marka devient doucement un nom avec lequel on peut compter. Il écume les festivals dont les Francofolies de Spa en Belgique. En décembre 96, il entreprend une petite tournée à travers la France avec Maurane.
1997 : "L'Idiomatic"
Le succès du titre "Accouplés" donne naissance à un nouvel album en 97, "L'Idiomatic". Désormais, Marka est un artiste connu et reconnu. Son univers musical polymorphe remporte un vif succès public. Et même si cette réussite ne se traduit pas en grosses ventes de disques, il fait partie intégrante du paysage musical francophone.
À partir du 20 décembre 97, il donne ses tout premiers concerts parisiens au Sentier des Halles. Six mois plus tard, il enregistre son tout premier album en concert au club de l'AB à Bruxelles. Le CD sort début 99 sous le titre "l'Homme qui aimait la scène". Il y rend deux hommages, un à The Clash son groupe fétiche ("I fought the law") et l'autre à MC Solaar ("Caroline").
Mais, jugé trop peu rentable, Marka est lâché par sa maison de disques française. Il accuse le coup, mais continue à tourner d'arrache-pied jusqu'à 100 fois par an. Avec son épouse, la comédienne Laurence Bobet, il monte un spectacle musical, "À nous deux" qui est monté au Botanique de Bruxelles au cours de l'hiver 1999 et donne un album en mai 2000, édité par son propre label Daring Records.
En 2001, Marka sort un nouvel album, "Avant après", marqué par la quarantaine. Une certaine gravité imprègne ses thèmes tout en conservant un habillage et une atmosphères joviales et drôles. La mort en particulier est abordée de diverses façons. Le CD ne sort qu'en Belgique et ne connait aucune ouverture sur la France en dépit de quelques concerts réussis. Cependant, en juillet 2002, un concert remarqué aux Francofolies de La Rochelle débouche sur une signature avec le label Inca. C'est ainsi que l'album ressort en 2003, renommé "L'Etat c'est moi", allégé de trois titres et enrichi de quatre nouveaux dont trois écrits avec MC Solaar.
En juillet 2003, le CD est donc dans les bacs québécois puis le 9 septembre, dans les bacs français. Du 22 au 27 juillet, Marka est de retour sur une scène parisienne, au Méry.
Il enregistre ensuite un Best-of accompagné d'inédits intitulé "C'est tout moi" qui sort l'année suivante.
2006 est l'année de la publication du cinquième album "Aktion man" suivi d'une tournée. Plusieurs dates en Asie sont programmées.
Avec son épouse Laurence Bihot, il coécrit un album intitulé "Monsieur Madame" qu'ils interprètent tous les deux (2007).
C'est avec le groupe cubain de La Sonora Cubana qu'il poursuit ses activités et enregistre un album intitulé "Marka y La Sonora Cubana", album produit par Havana Club et chanté en espagnol et en français qui sort en 2008. Un documentaire sur la tournée cubaine sortira un peu plus tard sous le nom de "Señor Marka".
En 2009, à l'occasion d'un voyage au Japon, il tourne un docu-fiction avec Laurence Bibot "Si j'étais japonais".
2010 : "Made in Liège"
Il revient ensuite avec un nouveau disque en français "Made in Liège" qui sort en 2010 et qui est suivi bien sûr par une tournée qui le mène en Belgique, au Japon, en Allemagne et au Qatar. Il tournera un nouveau documentaire dans ce dernier pays, "Laisse-moi chanter ta chanson".
Marka s'attaque au récit de sa vie sous la forme d'un livre qui est publié en 2013, "Marka se reprend" qui donnera lieu par la suite à un spectacle.
Puis deux autres documentaires "Laisse-moi chanter ta chanson" tournés et réalisés au Sénégal puis au Salvador sortent cette même année.
Toujours aussi prolixe, Marka sort un nouvel album en 2015 chanté en anglais "Days of Wine and Roses". Une série de concerts "solidaires" va être donnée par la suite en faveur des sans-abri.
Trente-cinq ans après ses débuts, le groupe Allez Allez dont Marka était le bassiste se reforme et commence par quatre concerts dont les Francos de Spa à l'été 2017. L'aventure se poursuit avec d'autres concerts et même la sortie d'un nouveau simple "Sean Connery" en 2018.
Cette année-là est un peu particulière pour Marka, car ses deux enfants, Roméo Elvis d'abord, puis la jeune Angèle rencontre un succès phénoménal l'un comme rappeur, l'autre comme chanteuse. Cette même année, Marka revient sur scène avec un one-man-show musical dans lequel il raconte ses doutes et ses angoisses, ses peurs, ses souvenirs. Il se livre littéralement dans ce qu'il appelle "Spécial Marka", un récit empreint d'humour dans lequel la musique est bien sûr présente. Il continue à donner son spectacle en 2019.
Puis il sort "Accouplés 2020" avec les Négresses Vertes, une nouvelle version du titre qui 25 ans plus tôt avait fait son succès.
Septembre 2020