Ralph Thamar
Quand la musique antillaise rime le plus souvent avec zouk, certains s'en tiennent à des rythmes plus nostalgiques mais aussi plus internationaux. Ralph Thamar qui connut le succès avec le groupe Malavoi, poursuit une carrière solo en explorant une voie à la manière d'un crooner caribéen, entre sensualité affichée et défense de sa culture d'origine.
Né en 1952 à Fort-de-France en Martinique, Ralph Thamar grandit dans le quartier Crozanville au cœur d’une famille de musiciens.
Pendant longtemps employé de banque, il est en même temps membre parallèlement de plusieurs groupes et orchestres. De 1973 à 1978, il se forge une solide expérience de chanteur auprès de Marius Cultier, grand pianiste et compositeur martiniquais décédé en 1985.
Mais c'est en tant que chanteur du groupe Malavoi jusqu'en 1987, qu'il se fait réellement connaître. Sa voix de velours l'impose comme le "crooner des Caraïbes", et outre Malavoi, il participe à de nombreux disques des groupes Kassav' ou Fal Frett.
Solo
En 1988, Ralph Thamar réalise son rêve et se lance dans une carrière solo. Cette même année, il reçoit le Karib d'or décerné par l'association française du même nom à un artiste d'outre-mer.
Son premier album solo, "Exil", sort en 1989. Aux sonorités définitivement zouk, il remporte un vif succès, en particulier le titre "Polisson".
Il s'entoure sur cet album de nombreux musiciens réputés tels que Manu Katché à la batterie ou Jean-Yves d'Angelo aux claviers, sans parler des innombrables artistes antillais invités (Georges Décimus, Michel Alibo, Edith Lefel, Patrick Saint Eloi,…).
En 1991, sort un deuxième album, "Caraïbes", accompagné du single "Comme disait le poète", célèbre titre du brésilien Vinicius de Moraes.
Les dix titres de ce disque mélangent tous les grands rythmes de la musique caribéenne : soca, mazurka, biguine, reggae, quadrille ou boléro. Pour les textes, Ralph Thamar fait appel à des paroliers tels Jocelyne Beroard, Dédé St Prix ou Jean-Claude Naimro. Pour la partie technique, Ralph Thamar s'est attaché les services du producteur Steve Forward, qui a travaillé auparavant avec, entre autres, Ray Charles ou Paul Mc Cartney.
Créole
Grand défenseur de la culture et de la langue créole, Ralph Thamar se fait cependant un point d'honneur à rester éclectique et chante indifféremment en anglais, espagnol ou portugais.
En 1992, il reçoit de la Sacem (Société des auteurs compositeurs), le Prix du succès dans la catégorie Antilles-Guyane.
C'est en 1993, que sort son troisième album "A toute…" dans lequel il continue de mélanger avec bonheur boléro, zouk et biguine. Un hommage à Boris Vian est rendu avec la reprise du titre "Bois un coup".
Cet album réalisé avec la complicité de Mario Canonge, pianiste des groupes Ultramarine ou Sakiyo, marque le début d'une collaboration entre les deux hommes qui continuera avec un magnifique album-hommage à Marius Cultier en 1994. S'ensuivent de nombreux concerts en commun entourés d'invités tels Alain Jean-Marie ou Michel Alibo.
En 1995, le label de Ralph Thamar, Déclic, sort une compilation de ses meilleurs titres, suivi en 1996 d'un nouvel album "Embarquement créole". Plus mature, ce disque mêle toujours rythmes antillais et sons latinos, à tel point que le livret du CD est en français, créole et espagnol.
En 1999, Ralph Thamar sort un nouvel album "La Marseillaise noire" auquel ont collaboré Manu Dibango et Mario Canonge.
Après 14 ans de vie parisienne, il retourne s'installer en Martinique en 2001 et c'est là-bas qu'il enregistre son nouvel album "Un jour" sur lequel on retrouve 4 titres chantés en français, dont une reprise d'Henri Salvador et de Gérard Laviny "Roro".
2005 : "Alma y Corazon"
L'album qui signe le grand retour de Ralph Tamar sur la scène musicale internationale est le projet "Alma y Corazon", sorti en 2005. Elaboré en étroite collaboration avec son ami de longue date, le pianiste Mario Canonge, cet album se tourne vers la Caraïbe hispanophone et notamment vers les boléros cubains, sans pour autant mettre de côté la couleur caraïbe francophone. Dans cet album, il reprend avec suavité certains classiques des années 30 ou 50, comme "Siboney" d’Ernesto Lecuona, "Tres palabras" d’Osvaldo Farres (l’auteur de "Quizas") et "Contigo en la distancia" de Cesar Portillo de La Luz. Mais Ralph Tamar se balade également du côté de Porto Rico, du Brésil, du Mexique, d'Haïti ou de Saint-Domingue pour ce tour latino du boléro, et cela lui va bien.
Ralph Thamar joue dans la célèbre salle parisienne le New Morning en septembre 2006, et remporte un grand succès.
A la fin de la même année, il sort aux Antilles la compilation "Otantik", produite par Mario Canonge et qui se trouve dans les bacs de métropole début 2007. En mai, il joue à plusieurs reprises sur la scène du club le Baiser Salé dans le cadre du festival "Les Caribéennes de mai".
Mai 2007