Têtes Raides
Heureuse synthèse entre le rock alternatif et le bal musette, les Têtes Raides se sont avant tout fait remarquer pour leurs textes et l'incroyable voix de leur chanteur, Christian Olivier. Plus qu'un groupe, ils revendiquent une activité artistique qui dépasse souvent le cadre musical. Des arts graphiques à l'écriture, en passant par le cirque et le théâtre sur scène, les Têtes Raides sont à maints et (justes) titres considérées comme la tête de file d'un courant néo-réaliste qui depuis les années 1980, vitamine sérieusement les neurones de la chanson française.
Aux origines, il y a un collectif de graphistes, peintres et dessinateurs, au doux nom déjà annonciateur d'une indéniable poésie : les Chats Pelés. Ils sont trois amis, Lionel, Benoît Morel (futur membre de La Tordue) et Christian Olivier. Ce dernier né en 1964, fut élevé en Afrique par des parents coopérants.
À cette même époque, ancré dans la banlieue sud de Paris, Christian monte un groupe avec deux autres musiciens, Cali à la basse et Grégoire Simon au saxophone. Christian est pour sa part doté d'une voix puissante et peu courante, qui évoque les grandes voix réalistes des années 1930.
Pourtant, ils choisissent comme nom les Red Ted, vague anglicisme qui annonce les origines d'une grande partie de leur répertoire d'alors. Ils reprennent les Rolling Stones, les Clash ou Chuck Berry avec de temps en temps, un petit détour par Johnny Hallyday, star hexagonale s'il en est. Leurs prestations sont déjà originales, jouant sur des éclairages qui mettent en valeur les masques blancs qui recouvrent leurs visages.
Écriture
Comme d'innombrables groupes du même style, ils tournent dans les bistrots, les fêtes de quartier et la rue. Très vite, le cruel manque de textes se fait sentir, et Christian se lance dans l'écriture sans plus attendre. Il n'en sortira pas. Son goût pour les mots ne fait que s'intensifier et son talent de poète se révèle brillamment. De plus, il laisse un peu de côté la guitare électrique pour l'accordéon.
En 1987, le groupe subit quelques mutations à commencer par son nom qui reprend son orthographe française pour devenir les Têtes Raides. Le nombre des membres s'accroît. Un 45 tours autoproduit paraît en 1988. Mais c'est leur premier 33 tours (en fait un 25 cm) qui fait parler d'eux en avril 1989. Emballé dans une pochette en carton gaufré, le disque "Not dead but bien raides", donne le la ce qui fait les Têtes Raides : une poésie violemment énergique, une certaine anarchie musicale, des musiciens tous multi-instrumentistes et un réalisme, qui sous des dehors sombres comme le voudrait la tradition du genre, se veut plutôt un hymne à la vie.
1990 : "Mange tes morts"
Déjà connu de certains médias, le groupe ne tarde pas à se faire remarquer par un public plus large et par des critiques en mal de nouveautés intéressantes. Les tournées ne cessent guère, et leur première salle parisienne est le Sentier des Halles, antre d'une chanson française riche et innovatrice. Au festival du Printemps de Bourges, ils n'hésitent pas à continuer le concert en dépit d'une panne de courant générale. Électricité ou non, leurs prestations ne s'arrêtent pas à ça.
Lorsqu'ils sortent leur second album fin 1990, "Mange tes morts", ils sont six. Au trio d'origine, Christian, Grégoire et Cali (Pascal, le frère de Christian), se sont ajoutés Jean-Luc Millot dit Lulu à la batterie, Serge Bégout à la guitare et Anne-Gaëlle Bisquay au violoncelle. L'arrivée de cette dernière se fait sensiblement sentir sur l'album d'autant plus qu'elle apporte une voix féminine qui accompagne des orchestrations de plus en plus acoustiques. La pochette est signée des Chats Pelés. Elles le seront toutes d'ailleurs. Privilégiant toujours les petites salles, les Têtes Raides passent trois semaines aux Déchargeurs à Paris durant l'hiver 1991-92.
1992 : "Les oiseaux"
Leur rythme d'enregistrement est désormais lancé pour produire un album très régulièrement. En 1992, sort un troisième opus, "les Oiseaux". Cette fois, le groupe s'est à peu près complètement débranché et reprend la route des bistrots et des petits lieux. Cet album est considéré comme l'album de la maturité, mais les Têtes Raides n'ont pourtant pas fini de se transformer et d'évoluer toujours vers de nouvelles routes.
Le 11 juin, ils montent sur la scène du théâtre Dejazet à Paris, ancien port d'attache d'un géant de la chanson française, Léo Ferré. Sur scène, ils créent un univers délirant. Les lumières sont souvent très travaillées et il n'est pas rare de voir apparaître un trapéziste ou des comédiens. On les retrouve le 3 décembre au Bataclan.
Le 15 octobre 1993, c'est enrichi d'un septième membre, Scott Taylor (cuivres, piano), que les Têtes Raides sortent "Fleur de yeux". L'arrivée de Scott marque également l'arrivée d'un son plus fanfare qui énergise un peu plus - qui égaye aussi - une poésie déchirée. Sur l'album et sur scène, leurs textes reluquent un peu du côté de Michaud, Cocteau ou Fernando Pessoa, poète portugais qu'ils chantent en anglais.
Classé parmi les meilleurs albums de l'année par plusieurs journaux, "Fleur de yeux" mène les Têtes Raides dans des salles parisiennes plus grandes : en mai au Théâtre de Trévise et le 6 décembre au Casino de Paris. En juin 1994, retour parisien par le théâtre de l'Européen. À chacun de leur concert, à Paris ou ailleurs, le public est plus que jamais au rendez-vous. Leurs musiques, textes et prestations scéniques séduisent un peu plus à chaque album par leur spontanéité et leur puissance poétique. Les Têtes Raides revendiquent de changer de style au rythme de leurs envies.
C'est une avalanche d'enthousiasme qui accompagne la parution de leur nouvel album en février 1996, "le Bout du toit". Sur le titre "Hermaphrodite", les Têtes Raides accueillent Jean Corti, accordéoniste de Jacques Brel, qui sera désormais régulièrement à leurs côtés. Le nom de Brel avait été souvent évoqué à propos de l'émotion contenue dans la voix de Christian Olivier. La boucle est bouclée.
Scène
Du 14 mars au 20 avril, le groupe part en tournée avant un passage dans la plus prestigieuse salle parisienne, l'Olympia, le 21 mai. Jean Corti y assure la première partie.
On les retrouve tous le 7 décembre au Trianon. À cette occasion, les Têtes Raides enregistrent enfin leur premier album live qui sort en 1997, "Viens". Toute la force et l'anarchie réjouissante de leur présence sur scène sont très vivantes dans cet album. L'importance de la voix et du mot y transparaît également.
Aussi important qu'il soit, ce live est une parenthèse (ou un lien) entre deux albums dont la proximité dénonce la richesse et l'urgence de leur inspiration. En avril 98, paraît "Chamboultou". Après 14 ans d'existence, et autant d'albums que de membres, les Têtes Raides s'offrent un CD au son plus sophistiqué et mixé par Dominique Blanc-Francard, maître en la matière. En outre, les textes se veulent un peu plus engagés et politiques. Pour cet album, Scott Taylor a laissé sa place à Edith Bégout, et Anne-Gaelle réapparaît après une absence prolongée.
Avant les festivals d'été, ils entreprennent la rituelle tournée du 10 avril au 23 mai, avec une halte parisienne à l'Olympia du 4 au 6 mai. Nouvelle tournée début 99 avec un arrêt prolongé au Lavoir Moderne, une jolie salle parisienne grande comme un vieux grenier aux poutres de bois et aux pierres apparentes. Intitulé "Non", ce spectacle très soigné intègre films d'animation projetés sur les murs et poésie lue par chacun des membres.
2000 : "Gratte Poil"
En 2000, dix ans après leur début et leur premier album autoproduit, les Têtes Raides résument leur parcours sur une excellente compilation de 17 titres, "Dix ans de Têtes raides". La même année, en novembre, sort "Gratte-Poil", dix-neuf plages ponctuées d'un mini-titre leitmotiv, 'Bibliothèque'. Parfois éclairé d'une innocente gaieté, nouvelle dans leur démarche, le disque ne déçoit pas, toujours à la hauteur de ses créateurs, dont le talent semble définitif.
En janvier 2001, le groupe démarre le nouveau siècle par une tournée provinciale qui les mène à Paris pour neuf dates réparties sur trois salles, la Cigale, le Bataclan et le Palais des Sports, adresse inattendue par sa taille (5.000 places), loin des espaces réduits et intimes qu'affectionnent les sept musiciens. Mais le groupe s'adapte aux grands espaces où leur succès les entraîne de plus en plus. En avril, ils sont au festival du Printemps de Bourges, dans une salle similaire au Palais des Sports. Puis, à la Fête de la musique, ils jouent au cœur de Paris dans les jardins du Palais Royal.
Enfin, inlassablement, ils continuent leur route estivale à travers la France et entre autres sur les festivals tels les Vieilles Charrues en Bretagne le 21 juillet ou Fourvière à Lyon le 27.
En décembre 2001, ils mettent un terme à cette longue tournée. Mais repartent pour quelques dates impromptues fin avril début mai en réaction au résultat du premier tour des élections présidentielles très favorable au candidat d'extrême droite. Accompagné pour l'occasion de Noir Désir, Yann Tiersen ou Thomas Fersen, le groupe passe le 30 avril à Lyon et le 3 mai 2002 à Lille.
Deux mois plus tard, le 5 juillet 2002, les Têtes Raides s'installent au Théâtre des Bouffes du Nord pour quatre semaines de spectacles inédits et créatifs. Dans un lieu magique, sur une scène de terre battue, très près du public, le groupe joue de l'espace et invite chaque soir des amis musiciens, danseurs ou comédiens, connus ou non. On peut ainsi entendre Mano Solo, Rachid Taha ou Yann Tiersen.
Après la dernière représentation le 3 août, les sept Têtes disparaissent un an pour écrire un nouveau disque qui apparaît dans les bacs le 16 septembre 2003 : "Qu'est-ce qu'on se fait chier." Le même jour, le groupe retrouve les Bouffes du Nord pour une nouvelle série de concerts.
Avis de K.O. social
Les Têtes Raides initient la pétition "Avis de K.O. social" contre "les réformes réactionnaires". D’autres musiciens signent : Bombes 2 Bal, Java, Kent, Oai Star, Rodolphe Burger, Yann Tiersen. Le 15 décembre 2003 à Lyon, le 1er mars 2004 à Paris, le 23 avril pendant le festival Le Printemps de Bourges, des concerts de soutien rassemblent Bénabar, Blankass, Sergent Garcia, Les Fabulous Trobadors, Rachid Taha et beaucoup d’autres acteurs de la chanson française.
Parallèlement, les Têtes Raides investissent le Bataclan, à Paris, pendant tout le mois de février 2004 et, outre leurs propres concerts, ils créent les lundis dits "de libre circulation" où la salle se transforme en tribune politique. Le groupe donne la parole aux associations de défense des immigrés (Gisti), aux activistes de la lutte contre le sida (Act Up) ou à la coordination nationale des sans-papiers.
Tout au long de leur tournée estivale (qui passe notamment par les Francofolies de La Rochelle le 14 juillet), les Têtes Raides continuent de mobiliser le public sur les droits des intermittents du spectacle, des chômeurs, le droit à un environnement sain, etc.
Jusqu'en 2005, les rassemblements et les concerts sous la bannière de "l'avis de KO social" se multiplieront : après Lyon et Paris, ce seront les villes de Bourges, Marseille, Lille, Montpellier et Bordeaux qui seront touchées.
Les Têtes Raides sortent un album live intitulé "28.05.04". L'utilisation d'une date comme titre est une manière de dire que ce disque s'inscrit dans un cadre précis : la France au printemps 2004. Il s'agit alors d'un témoignage de cette période. C'est pourquoi l'album n'est rien d'autre que l'enregistrement sans artifice d'un concert daté du 28 mai 2004. Spontané et terriblement énervé, ce deuxième album live du groupe est empreint d'une conscience politique aiguë et d'anticonformisme, en témoigne la reprise du titre "Hexagone" de Renaud.
Ce sera le dernier disque des Têtes Raides sous le label Tôt ou Tard : le groupe crée en 2004 son propre label, Mon slip. Après avoir signé sur une major puis un label indépendant, le groupe retrouve la liberté de l'autoproduction, comme à ses débuts. Sauf qu'ils ont désormais quinze ans d'histoires et déjà 10 albums publiés.
Ensuite, le groupe va aller à l'étranger pour une série de concerts hors des terres francophones : Liban, Hongrie, Russie et Pays-Bas.
2005 : "Fragile"
De retour en France, choqués par le pays qu'ils retrouvent "uniforme", les Têtes Raides réenregistrent quinze nouveaux morceaux en quelques semaines, cela donne l'album "Fragile", qui sort en novembre 2005. Pour cet album, ils se sont associés à Denis Barthe, le batteur de Noir Désir qui signe la production. Le résultat est surprenant : exit les accordéons, les Têtes Raides multiplient les pistes et les invités, réunissent sur une même chanson un quatuor à cordes et des guitares saturées, font appel aux groupe punk néerlandais The Ex, à Didier Wampas, mais aussi à la chanteuse Sarah Mandiano et le rocker de la casbah Rachid Taha. Ils signent ainsi un album très ouvert au niveau artistique sans pour autant diluer ce qui a fait "la patte" des Têtes Raides, la voix et la verve du chanteur Christian, la présence de cuivres, le refus de tout compromis commercial et la volonté d'aller toujours de l'avant, de ne pas se retourner.
Durant l'année 2006, fidèle à la défense des lieux culturels alternatifs, le groupe écume les petites salles de concert comme les grandes. Le 30 mars, ils se produisent au Zénith de Paris. Les sept acolytes font leur grand retour en terre québécoise en juin, aux Francofolies de Montréal : ils n'avaient pas joué là-bas depuis 16 ans ! Le public les accueille à bras ouverts, preuve qu'ils sont loin d'avoir été oubliés. En juillet, ils sont aux Vieilles Charrues en Bretagne et la tournée de "Fragile" s'achève le 8 novembre au Bataclan, à Paris.
2007 : "Banco"
Christian Olivier s'attelle ensuite à l'écriture d'un dixième album : "Banco". Enregistré en juillet, il sort en décembre sous le label Mon Slip. Plus posé que le précédent, il privilégie l'acoustique à l'électrique, avec un retour en force de l'accordéon et des bruitages (celui d'un bouchon qui saute ouvre l'album). "Banco" fait aussi la part belle aux sonorités du sud, grâce à la présence sur quasiment tous les titres du chanteur et joueur de luth Hakim Hamadouch (musicien de Rachid Taha). Chose rare chez les engagées Têtes Raides, seule la chanson "Expulsez-moi" fait directement référence à l'actualité, abordant avec une ironie poétique la situation des sans-papiers en France.
Côté invité, on entend Olivia Ruiz chanter sur "Plus haut". Par ailleurs, Christian Olivier dit les mots de l'auteur suédois Stig Dagerman sur un morceau-fleuve : "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier", qui dure 20 minutes ! Un pur moment de poésie dramatique, dont l'enregistrement a été immortalisé en un DVD distribué parallèlement à la sortie de l'album.
Sitôt "Banco" dans les bacs, les Têtes Raides reprennent le chemin de la scène, avec une tournée officielle qui démarre en France en février 2008. Elle s'arrête au Bataclan du 25 mars au 5 avril et se prolonge jusqu'à l'automne. Elle permet de fêter les 20 ans de carrière discographique du collectif, qui a sorti son premier 45 Tours en 1988. Ces années, Christian Olivier les qualifie de "20 ans de bonheur, d'aventures, de rencontres, d'échanges avec des musiciens mais aussi des gens de théâtre, de cinéma, de danse et de cirque".
Le 27 novembre 2010, au Théâtre de l'Odéon à Paris, Christian Olivier et les Têtes raides rendent un bel hommage à l'écrivain Jean Genet dont on commémore la naissance, cent ans plus tôt. Il s'agit d'une lecture musicale.
2011 : "L'An demain"
Les Têtes Raides sortent un nouvel album en février 2011. Franchement tourné vers l'avenir, celui-ci se nomme "L'an demain". Grande première, le visage de Christian Olivier, plume et voix du groupe, apparaît sur la pochette. Mais non, ce n'est pas un disque en solo. Au contraire, la participation des musiciens aux arrangements a été plus importante que jamais. Le groupe s'est renouvelé en embarquant deux musiciens dans l'aventure : Antoine Pozzo di Borgo à la basse et Éric Delbouys à la batterie. Citoyenne et engagée, cette onzième production renoue avec le son brut et acoustique des débuts. Et remet la poésie en avant, comme le prouve mieux que tout autre, le titre "Emma", sur lequel Jeanne Moreau donne la réplique à Christian Olivier sur un air de tango magique.
Le coup d'envoi de la tournée est donné en février 2011. Les Têtes Raides jouent quatre soirs au Bataclan, à Paris, les 14, 21, 28 mars et le 4 avril. Avant et après les concerts, le public peut acheter un cinq titres inédits : "Les Artistes", qui regroupe des chansons composées en même temps que "L'an demain" et jouées sur scène. Une scène que la troupe ne quitte plus puisque la tournée de leur nouvel album croise celle de La Côterie, autre collectif auquel elle participe, avec des spectacles pour petits et grands.
Le 16 novembre, le groupe se produit au Zénith de Paris.
En avril 2013, c'est un bel objet que les Têtes Raides proposent à leur public : "Corps de mots", un coffret dédié à la poésie. L'album met en musique des textes de Jacques Prévert, Lautréamont, Antonin Artaud, Raymond Queneau ou Guillaume Apollinaire, accompagné d'un DVD enregistré lors de concerts aux Bouffes du Nord, à Paris, en décembre 2012. Christian Olivier et ses comparses y avaient inauguré ce spectacle hommage aux belles lettres. Photos et illustrations complètent ce coffret.
Le groupe reprend ce spectacle pour plusieurs représentations en avril au Lavoir Moderne à Paris.
2014 : "Les Terriens"
Moins d'un an plus tard, en février 2014, les revoici avec un douzième album, "Les Terriens". Leurs chansons rock retrouvent les guitares électriques et leurs thèmes de prédilection, comme l'engagement politique et l'amour.
La tournée qui suit passe par le Bataclan à Paris en mars.
C'est avec la comédienne Jeanne Moreau qu'ils donnent au Festival d'Avignon le 27 juillet 2014, un concert exceptionnel autour de leur projet poétique "Corps de mots" et c'est la cour d'honneur du Palais des Papes qui accueille ce spectacle.
Christian Olivier propose en 2015, des lectures de textes de chansons sous le titre "Chut !". Il reprend ainsi sans musique, des morceaux de Bashung, des Rita Mitsouko ou de Nino Ferrer.
Avec "On/Off", son premier album solo qui sort en 2016 et réalisé par Edith Fambuena, il poursuit le travail amorcé en marge du collectif Têtes raides. Musique, paroles au service d'une certaine poésie de la vie que Christian Olivier se plaît à chanter depuis 30 ans avec un accent mis sur les guitares qui apportent une texture, une ambiance particulière à l’album.
En 2017, avec Yolande Moreau, il met en musique les mots de Jacques Prévert. Une nouvelle aventure qui sonne comme une évidence sans qu’on ne puisse dire ce qui fait frissonner le plus : la musicalité des poèmes de Prévert, la voix de Yolande, celle de Christian Olivier ou tout simplement la rencontre follement aboutie des 3 univers. Tous trois se promènent sur les scènes françaises pour partager avec le public les textes de cet amoureux de la langue française,
La sortie de "After/Avant" de Christian Olivier, en juin 2018, enchante les fidèles. Les critiques également ! Il embarque avec lui les thèmes qui lui sont chers, cette poésie du réel qui caractérise ses morceaux depuis toujours avec toutefois une interprétation un peu différente et une petite touche d’électro.
Devenu culte, celui sans lequel les Têtes Raides ne seraient pas les Têtes Raides, le morceau "Ginette" paru en 1989 sur l’album "Not dead but bien raides", fête ses 30 ans. Une compilation de 25 titres emblématiques célèbre cet anniversaire. Le groupe reprend la route, mais ne peut assurer toutes les dates, confinement oblige.
2021 : "Bing Bang Boum"
"Bing Bang Boum" en 2021 renouvelle l’exercice désormais bien maîtrisé : de "l’énergie, un peu d’arcs-en-ciel j’espère, et toujours du combat", selon les mots de Christian Olivier. Écrites essentiellement en 2019, les chansons oscillent entre poésie punk et manifeste citoyen. Produit par Edith Fambuena, ce quinzième album des Têtes Raides permet de belles retrouvailles avec le public partout en France, mais également à l’Olympia les 7et 8 novembre 2021. La tournée se poursuite en 2022. Jauge réduite ou pas, le temps de l’ivresse joyeuse et collective est de retour.
Mars 2022