Tom Novembre
Son frère aîné Charlélie dit de lui : "C’est un être polymorphe". Tour à tour déménageur, menuisier, peintre, comédien, musicien et chanteur, on finit par le croire. Dans un souci d’exhaustivité, il ajoute aussi: "Avec pudeur et autorité, sous l’apparence d’un rêveur élégant, Tom Novembre promène le costume de son assurance fragile, avec sa voix de contrebasse et son charme statutaire, avec son sourire tendu et l’acuité de ses gestes, il est de ces arbres aux racines infinies qui s’implantent dans le souvenir." En musique, avec humour, poésie et un sens avoué de la dérision, Tom Novembre parle de la vie. Tout seul, à deux, en famille, en groupe, en société, redessinant le monde qui l'entoure aussi malicieusement que tendrement et nous fait partager ses journées pleines d'histoires...
Jean-Thomas Couture naît le 8 novembre 1959. Il débute sur scène à 4 ans et demi le 23 juin 1964, où haut et fort, il chante devant ses parents à l’école maternelle. Plus tard, lycéen, c’est le 23 mars 1977 qu’il interprète le rôle principal d'une pièce mise en scène et écrite par lui-même, "Deux hamburgers pour le quatre". Devant ce besoin frénétique à embrasser les Arts, il rentre bien naturellement le 14 octobre 1978 aux Beaux-Arts de Nancy. Multipliant les opportunités, il y tourne des films, fait de la figuration et prend des cours de diction. La vingtaine en poche, il veut déjà jouer les grands rôles et être Spartacus, Jeanne d’Arc, Che Guevara, Gandhi…
Vertes années et one man show
Le 19 mai 1980, à vingt-trois ans, déjà auteur-compositeur-interprète-comédien, il présente "Les Taupes" au Théâtre Dejazet à Paris, un one-man-show écrit en collaboration avec son frère Charlélie. On lui dit qu’il est bon à faire le guignol, aurait-il tort de penser qu’il pourrait en vivre ? Il joue son spectacle au Printemps de Bourges la même année.
Curieux de tout, il monte, le 18 mars 1981, un groupe de rock'n'roll Les Fonctionnaires qu’il dissout quelques semaines plus tard, afin de ne pas se disperser. D’autant plus que la scène le révèle dans ce qu’il sait faire de mieux. Le Printemps de Bourges ne s’y trompe pas, il en est la révélation en Mai 1982. Le 18 octobre suivant, il officialise son attachement à la musique avec la sortie de son premier 30 cm, "Version pour doublage". En décembre, il monte sur scène à Paris au Théâtre Dejazet. Puis une tournée en France s’enclenche.
Presque un an plus tard, il sort son deuxième album "Toile Cirée" dont la production est réalisée par Charlélie, en novembre 1983. En juin 1984, c’est au détriment de Karim Kacel et Louis Arti, qu’il reçoit le Grand Prix Georges-Brassens décerné à Sète.
Nouvel album en 1985, "L'insecte". Mais en dépit des prix, le succès public n'est guère au rendez-vous.
Le cinéma
À partir de 1984, Tom Novembre prend très nettement le choix du cinéma, sans doute pour se distinguer de son frère. Il tourne au moins une fois chaque année jusqu'à aujourd'hui (44 films en près de 20 ans). Son premier film "Signé Renard" du Suisse Michel Soutter sort sur les écrans en 1984. Puis s'enchaînent près de 45 films entre autres "Un Homme et une femme, 20 ans déjà" de Claude Lelouch en 1986, "Agent Trouble" de Jean-Pierre Mocky en 1987 (il le retrouvera en 1992 dans "Ville à vendre"), "La Salle de bains" de J.Lvof, adapté d’un roman de Jean-Philippe Toussaint, "Un Thé au Sahara" de Bernardo Bertolucci avec John Malkovich en 1990, "Prêt-à porter" de Robert Altman en 1994, "Le Loup-garou de Paris" en 1997 et tourne avec le réalisateur polonais Janusz Mrosowski à Ouagadougou, au Burkina Faso, "La Revanche de Lucy".
En 1999, il joue dans "Les infortunes de la beauté" de J.Lvoff et retrouve Jean-Philippe Toussaint dans "La Patinoire", l’histoire tordue d’une équipe de cinéma qui essaie tant bien de réaliser un film dans le décor d’une patinoire.
Enfin, il fait beaucoup de téléfilms et prête sa voix au coq de "Rock O Rico", le film d’animation de Don Bluth en 1991 ou double la voix de l’animateur déjanté Chris Tucker dans la version française du "5e Élément"de Luc Besson et de Georges Clooney dans le film des Frères Coen, "O’Brother" en 2000.
Le théâtre
Parallèlement au cinéma, Tom Novembre monte régulièrement sur scène. En 1992, il renoue avec les sketches dans "Un Soir au bout du monde". Mise en scène par Pierre-Loup Rajot, cette construction en sketches offre à Novembre l’opportunité d’interpréter plusieurs caractères. Au total onze personnages qui se croisent dans le hall d’un hôtel de province, où le pianiste Jerry Lipkins, improvise. Bien accueilli à Paris, le spectacle fait ensuite le tour de la francophonie, en commençant à Moutier en Suisse en août 1992.
Mars 1993, on le retrouve au Petit-Marigny, où il joue dans "Le Visiteur", une pièce d’Eric-Emmanuel Schmitt, mise en scène par Daniel Roussel. Il y joue Dieu ! À partir de décembre 1996, il joue dans "La Salle d’attente" au Théâtre La Bruyère. La pièce se tient dans une salle d’attente, Tom y interprète neuf personnages, huit hommes et une femme.
À partir du 17 janvier 2001, il joue sur les planches dans la pièce "Transferts" de Jean-Pierre About aux côtés d’Andréa Ferréol, au Montparnasse.
1990 : "La Légende de St Nicolas"
Celui qui s'est fait connaître comme chanteur a fait un choix de parcours qui ne place pas la musique au premier plan. Il sort cependant un album en 1990, "La Légende de St Nicolas", mais dans une certaine indifférence.
En 1991, il participe aux côtés d’autres nombreux artistes à la comédie musicale de Michel Berger et Luc Plamandon "La Légende de Jimmy" jouée au Théâtre Mogador dans une mise en scène de Jérôme Savary. Façon de marier les deux passions, théâtre et musique. Le 2 mars 94, sort "Tom1-Tom2", une compilation qui réunit ses trois premiers albums.
Puis, il faut attendre le 2 octobre 2002, date de son nouveau spectacle "Faut faire avec (Minimum Solo)" au Palais des Glaces pour le retrouver dans un one-man-show musical, dont les chansons sont cosignées par son frère Charlélie Couture. Cette même année, sort une compilation regroupant 22 titres dans la collection "CD Story" sur le label Mercury, une édition luxueuse accompagnée d’un livret de photos.
Cette compilation est annonciatrice d'un nouvel album, le premier depuis 1990. Après un enregistrement de trois mois, la postproduction est finie en janvier, alors qu’il est déjà en tournée. Le mixage se fait en juin avec Laurent Guéneau. Ce cinquième album, "Bande de pions" sort donc le 22 octobre 2002 chez Note a Bene/Wagram. Bande de pions pour ne pas dire bande de potes, mais la liste des invités parle d’elle-même : Princess Erika, Kent, Faudel et Alice Botté (ex-Jad Wio), -M-, et bien sûr son frère Charlélie.
Du 24 mars au 12 avril 2003, le Lorrain donne un tour de chant à l'Européen à Paris dans un spectacle nommé "Tom Novembre En Chanteur".
2006 : "André"
Entre 2003 et 2006, le comédien reprend le dessus sur le chanteur et c'est sur les écrans de télé et de cinéma que l'on aperçoit sa silhouette longiligne ("Caméra café", "Un fil à la patte", "Ma vie en l'air", "Zodiaque"…). Tom Novembre repasse derrière le micro en 2006 pour faire swinguer le répertoire d'André Bourvil ("La Valise", "Salade de fruits", "C'était bien") dans un disque poétique et drolatique intitulé sans chichis "André".
Il emporte ce joyeux projet sur scène dès septembre 2006 dans un spectacle intitulé "Tom Novembre chante André". Il le reprend en janvier puis en décembre 2010 à Paris (Trois baudets, La Scène).
En 2013, sur la chaîne Paris Première, il est Otto, un gardien de musée sortant de l'ordinaire qui présente et décrypte une œuvre d'art contemporain. À la fin de chaque épisode, Tom Novembre lance un "Tâchez d'y penser !" qui clôt cette minute à la fois érudite et ludique.
Entre 2014 et 2016, il mêle chansons et sketches dans son spectacle très personnel "Le récital". Une hybridité qui lui permet de ne pas avoir à choisir entre le métier d'acteur et celui de chanteur.
Durant l’été 2017, tous les week-ends, sur France Bleu, il raconte 40 histoires fantastiques, mais vraies, dans une série intitulée "La France mystérieuse" et tirée du livre de Fabrice Colin "L'Atlas de la France mystérieuse" (Éditions Autrement). De septembre 2017 à avril 2018, on peut le voir au théâtre dans "Fausse note" de Didier Caron aux côtés de Christophe Malavoi.
En décembre 2018, il fait partie de la distribution de "Marius et Fanny", l'opéra jazz qu'a inspiré l’œuvre de Marcel Pagnol au compositeur Vladimir Cosma présenté à Marseille.
Début 2019, il tourne dans "Philharmonia", une série musicalo-policière diffusée sur France 2, l’occasion pour lui de se faire coacher par un violoniste de "L’Ondif", l’Orchestre national d’Île-de-France. Cette première expérience en a fait naître une autre : il se fait narrateur pour le "Young Person's Guide to the Orchestra" du compositeur britannique Benjamin Britten sous la direction de la cheffe coréenne Shiyeon Sung. Créée en 1946, cette pièce pédagogique explore les divers instruments et timbres de l'orchestre.
Septembre 2020