Fally Ipupa

 Fally Ipupa, sur la piste internationale
© Enzo Van Erven.
Passeport artiste
14/12/1977
Kinshasa (RDC)
Pays:  RDC
Langue:  Lingala
Qualité:  Chanteur / Auteur / Compositeur
Genre musical:  R'n'B / Soukouss / Afropop / Rumba congolaise

Issu de la scène congolaise des années 90, formé ensuite à l’école de son compatriote Koffi Olomidé jusqu’en 2006, le chanteur congolais Fally Ipupa est devenu, en une décennie, une star de son continent, avant de chercher à séduire l’Occident à travers une nouvelle orientation musicale plus urbaine.

Biographie: 

Faustin Ipupa Nsimba, surnommé "Fally", nait le 14 décembre 1977 à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Plutôt timide, il grandit dans le quartier de Bandal (Bandalungwa), fief du groupe Wenge Musica. Très populaire auprès de la jeunesse congolaise durant les années 80 et 90, cette formation aux multiples ramifications fait figure d’exemple pour le jeune garçon. Il chante en effet, dans la chorale de l’église, mais commence véritablement la musique durant les vacances avec des amis de son âge au sein du groupe New City au début des années 90.

Son parcours se poursuit avec d’autres formations, comme Talent Latent avec laquelle il enregistre l’album "À l’œuvre on connait l’artiste" qui parait en 1999. Sa participation lui vaut d’être remarqué par l’Ivoirien David Monsoh, directeur artistique et manager, qui le recommande à  Koffi Olomidé, star de la musique congolaise. Celui-ci, convaincu, décide d’intégrer son jeune compatriote à son orchestre Quartier latin.

Durant près de sept années, le temps de six albums, Fally Ipupa développe son talent de chanteur, mais aussi d’auteur et de danseur pour son patron qui, en retour, lui donne de plus en plus de responsabilités dans son groupe jusqu’à en faire le chef d’orchestre.

Fort de ce bagage, celui qui a gagné en assurance et se voit déjà affublé de surnoms élogieux ("Dicap la merveille", en référence à l’acteur Leonardo Di Caprio, "Anelka", en référence au joueur de football dont le transfert s’était élevé à des millions de dollars) quitte son mentor en 2006 pour se consacrer à sa carrière personnelle.

2006 : "Droit chemin"

Son premier album sous son nom, "Droit chemin", sort la même année. La réalisation a été confiée à son compatriote guitariste Maika Munan, ancien lauréat du prix RFI Découvertes en 1984 tandis que l’Ivoirienne Barbara Kanam et Ben-J, du duo français Neg'marrons, ont été invités pour des duos.

En avril 2007, Fally Ipupa se produit à Paris, dans la prestigieuse salle de l'Olympia, et accueille à ses côtés certains de ses invités, ainsi que Lokua Kanza. À Abidjan, en Côte d'Ivoire, il fait déjà salle comble lorsqu'il joue au Palais de la culture. L'album lui permet d'être récompensé cette même année aux Césaire de la musique où il reçoit le trophée du meilleur interprète masculin. Il apparaît aussi en featuring sur l'album "Mon Afrique" du rappeur franco-malien Mokobé et sur celui de la Martiniquaise Princess Lover intitulé "Tous mes rêves".

En 2008, il donne quelques concerts en France, en Belgique, en Allemagne, aux États-Unis ainsi qu'au Cameroun. Sa notoriété grandissante sur son continent se vérifie aussi au Burkina Faso où le chanteur reçoit en avril le Kundé du meilleur artiste d'Afrique centrale.

Avec la même équipe, il enregistre à Paris son deuxième album. "Arsenal de belles mélodies", qui réunit seize chansons sur un double CD, est commercialisé en 2009. Le Guadeloupéen Krys, figure du dancehall antillais, et la chanteuse américaine de r'n'b Olivia ont accepté de partager avec lui le micro. Ces collaborations tous azimuts amènent également Fally à participer en 2009 aux trente ans du groupe de zouk Kassav' au Stade de France ou encore à se retrouver sur l'album "Ouvrir son cœur" du chanteur français Francis Lalanne tandis que Barbara Kanam lui rend l'invitation sur son CD "Karibu".

L'année 2010 débute pour Fally au Zénith de Paris, l'une des plus grandes salles de la capitale. Une dizaine d'autres concerts sont prévus en France ainsi qu'en Belgique, en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas, en Suède et en Grande-Bretagne, mais certains sont annulés au dernier moment, car, comme d'autres artistes congolais, il fait les frais des campagnes menées en Europe par ses compatriotes du mouvement des Résistants, qui l'accusent de soutenir le pouvoir en place à Kinshasa.

Son rayonnement s'accroit aussi en Afrique, comme en témoignent ses shows au Tchad, en Zambie, en Angola et en Afrique du Sud. Dans son pays, grâce à son album, le chanteur est distingué aux Ndule Awards dans trois catégories (Meilleur album de l'année, Meilleur clip, Meilleure chanson).

En juin 2011, il compte parmi les artistes programmés lors de la Nuit africaine au Stade de France près de Paris et se produit dans le cadre de quelques festivals européens de premier plan, à Roskilde au Danemark ou au Babel Med en France. Au Nigeria, il partage l’affiche d’un grand concert avec les stars du pays puis conclut l’année sur scène en Côte D’Ivoire.

2013 : "Power Kosa Leka"

Son troisième album, "Power Kosa Leka", parait en juin 2013. Fidèles à la variété congolaise, tant sur le plan musical que dans l’écriture, les 22 titres (ou 27, selon les versions) assoient un peu plus sa réputation de chanteur de charme doublé d’un danseur dont les déhanchés langoureux font sensation.

L’artiste n’en est pas moins un citoyen déterminé à tirer profit de son statut pour venir en aide à ses compatriotes : lancée en même temps que l’album, la Fally Ipupa Fondation agit dans le domaine de la santé, de l’éducation et de l’habitat et cherche à favoriser la solidarité dans une société traversée par de nombreux maux. 

En France, si le rappeur Passi enregistre avec lui un duo sur l’album "Ère d’Afrique", de son côté Fally envoie un signal avec le single "Kitoko", en compagnie de Youssoupha, l’un des enfants de Tabu Ley Rochereau : la chanson – qui ne figure sur aucun disque – est en rupture par rapport à ses productions précédentes, et semble annoncer un nouveau registre, davantage façonné pour le marché français. Le chanteur congolais est aussi invité sur scène à Bercy, la plus grande salle parisienne, lors du Grand bal de la star sénégalaise Youssou N’Dour. Sur son continent, sa zone d’influence s’agrandit toujours un peu plus puisqu’après la Côte d’Ivoire en novembre, il se rend en Guinée équatoriale à Malabo.

Bien que son nom soit étroitement associé à l’album "Libre parcours" et qu’il soit au micro sur bon nombre de chansons présentes sur le CD, ce projet commercialisé en 2014 est officiellement attribué à son groupe F’Victeam. En Afrique, il donne notamment trois concerts au Gabon, revient jouer à Abidjan, célèbre la Fête de la musique à Niamey au Niger, participe aux Francofolies de Kinshasa dans son pays puis termine l’année au Bénin, après avoir été invité par les autorités américaines à l’occasion du sommet États-Unis –Afrique.

L’année suivante, on le retrouve sur scène au Cameroun, en Guinée à Conakry sur l’esplanade du Palais du peuple, puis à Bamako au Mali, ainsi qu’au Femua (Festival des musiques urbaines d’Anoumabo) en Côte-d’Ivoire. Il traverse également l’Atlantique pour se produire notamment à Houston, Atlanta et Washington. En fin d’année, le chanteur retrouve ses compatriotes à l’occasion une série de concerts organisée en République démocratique du Congo. La liste des featurings pour lesquels il est sollicité ne cesse de s’allonger : après le rappeur français Lino sur son disque "Requiem", c’est Youssou N’Dour qui l’invite sur "Africa Rekk" en 2016, puis le rappeur MHD sur "Ma vie". Cette année-là, Fally célèbre ses dix ans de carrière par des prestations live à Brazzaville (Congo), Dundo (Angola), et à nouveau sur le territoire nord-américain, avant de boucler de nouveau l’année devant le public ivoirien.

2017 : "Tokooos"

Le virage artistique pressenti se confirme avec "Tokooos", le quatrième album de Fally Ipupa qui sort en juillet 2017. L’évolution s’est faite en termes de production et de direction musicale, accentuant le style urbain mais avec une dimension congolaise nettement moindre. Pour accompagner cette mutation, des artistes renommés viennent partager le micro : les rappeurs français Booba, MHD, la Belgo-Congolaise Shay, l’Américain R. Kelly ou encore le Nigérian Wizkid. La stratégie s’avère payante : les singles "Kiname" puis "Bad Boy" sont tour à tour certifiés Disque d’or en France.

Avec la chanteuse Angélique Kidjo et la comédienne Chantal Tagbo, il compose le jury de l’émission de télévision "L’Afrique a un incroyable talent" diffusée dans 25 pays d’Afrique francophone.

La tournée qui suit confirme le changement de statut de l’artiste et met en évidence sa notoriété internationale, en particulier sur son continent natal, aussi bien dans les zones anglophones que francophones. Elle démarre en septembre à Lomé au Togo, et s’achève en juin 2018 au Botswana. Une cinquantaine de concerts ont lieu dans ce cadre, en Europe (Italie, Espagne, Allemagne, Norvège, France), mais surtout dans dix-sept pays africains, du Burundi au Sénégal, du Burkina Faso au Gabon, en passant par la Zambie à l’occasion des cérémonies de commémoration de l’indépendance.

Pendant l'été 2018, Fally Ipupa est nommé ambassadeur de bonne volonté de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) dans la lutte contre le recrutement d'enfants par les groupes armés en RDC alors qu'il est déjà engagé dans son pays contre la malnutrition qui touche les enfants et l'accès à l'éducation pour tous, avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef). Il met ainsi sa notoriété au service de causes qui le touchent particulièrement.

Autre signe de la place grandissante qu’il prend dans l’industrie musicale, sa participation à des albums d’artistes d’horizons très divers et qui font référence dans leur domaine : "Human Race" du reggaeman ivoirien Alpha Blondy, "Renaissance" du roi du coupé décalé DJ Arafat et "C’est la loi" du rappeur français (d’origine congolaise) Naza. Aux Afrima 2018 (All Africa Music Awards) organisés à Accra au Ghana, il remporte le trophée de meilleur artiste masculin d’Afrique centrale.

En novembre, Fally Ipupa sort un nouvel album intitulé "Control", qui prend d’une certaine façon le contrepied du précédent. Cette fois, il a voulu marquer un retour vers la rumba, décliné en 31 chansons et trois CDs. Et en restant seul maître à bord, sans aucun featuring.

En 2019, il est invité sur l’album "Destin" du rappeur français (d’origine congolaise) Ninho. Il ajoute aussi l’Australie à la liste des pays dans lesquels il a joué et effectue une mini-tournée africaine en fin d’année entre dîners galas et shows classiques à Conakry en Guinée, Bamako au Mali et Abidjan en Côte d’Ivoire.

Un rendez-vous majeur dans sa carrière est programmé en février 2020 à Paris : un concert à l’AccorHotels Arena de Bercy, devant près de 20 000 spectateurs. Contrairement à 2017 où sa prestation à l’Olympia avait été annulée, en raison des possibles troubles d’opposants congolais appelés "Combattants" très actifs en la matière, cette fois le show a bien lieu. Mais à l’extérieur, aux abords de la salle, les incidents sont nombreux malgré le dispositif de sécurité mis en place : du matériel urbain et des véhicules sont brûlés, des dizaines de personnes verbalisées.

2020 : "Tokoos 2"

Si la pandémie de Covid-19 a raison d’un certain nombre d’événements prévus par la suite, elle n’empêche pas le chanteur congolais de sortir l’album "Tokooos 2" en décembre 2020. Reprenant la formule qui avait fonctionné sur le premier volet du projet en 2017, il s’est entouré de compositeurs comme Danny Synthé et a enregistré des duos avec le Français M Pokora, le Franco-Congolais Dadju et retrouve le rappeur Ninho.

Fin 2021, il repart en tournée en Afrique pour onze concerts, de la Tanzanie au Tchad, du Bénin au Mali et se voit à nouveau récompensé aux Afrima dans deux catégories (meilleur artiste masculin d’Afrique centrale, meilleur artiste, duo ou groupe pour la danse africaine ou chorégraphie). Le groupe phare du zouglou ivoirien Magic System l’invite sur son album "Envolée zougloutique".

L’année 2022 débute sur scène au Cameroun et se poursuit à l’Exposition universelle de Dubaï en février. En parallèle, une version augmentée de son album baptisée "Tokoos 2 Gold" paraît avec quinze inédits. Après une tournée africaine et européenne en une quinzaine d’étapes, il s’envole fin août avec son groupe vers l’Amérique du Nord pour onze concerts au Canada et aux États-Unis, de New York à Los Angeles via Houston et Atlanta.

De retour à Kinshasa, il peut enfin monter sur scène au Stade des Martyrs le 29 octobre, rendez-vous prévu à l'origine en 2020, mais annulé pour cause de pandémie de Covid-19. Mais une énorme bousculade vient endeuiller l’événement festif : onze personnes perdent la vie.

Le chanteur remporte en novembre le trophée Afrima (All Africa Music Awards) du meilleur artiste francophone de l'année. Durant ce mois-ci, il est aussi honoré par sa communauté d'origine, les Anamongo. Une cérémonie officielle l'intronise "Prince de la culture ekonda", une distinction que le chanteur apprécie particulièrement, car elle met en valeur ses racines.  

La tournée africaine reprend en novembre en République du Congo voisine. Pas moins de seize concerts dans douze pays du continent.

2022 : "Formule 7"

Son nouvel album "Formule 7" est commercialisé mi-décembre. Il s'agit de 31 titres de rumba de facture classique, mais aussi de métissage musical comme le titre "Afsana" qui mélange quelques rythmes du kompa haïtien. Et comme d'habitude dans les morceaux de rumba, il y est presque exclusivement question d'amour, une thématique qui inspire toujours autant le chanteur auteur et compositeur congolais.

Décembre 2022

 

Discographie
FORMULE 7
Album - 2022 - Elektra
TOKOOOS II GOLD
Album - 2022 - Elektra
TOKOOOS II
Album - 2020 - Elektra
CONTROL
Album - 2018 - Elektra
TOKOOOS
Album - 2017 - Elektra
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