Meiway

Meiway
© E.Sadaka
Passeport artiste
17/03/1962
Grand Bassam (Côte d'Ivoire)
Pays:  Côte d'Ivoire
Langue:  Français
Qualité:  Auteur / Chanteur / Compositeur
Genre musical:  Musique africaine / Zoblazo
Biographie: 

Frédéric Désiré Ehui est né le 17 mars 1962 à Grand-Bassam, ville côtière située à l'est d'Abidjan. Son père, agent commercial dans une entreprise locale, est un accordéoniste amateur et sa mère chante souvent au sein de sa paroisse catholique. Tous les deux font aussi partie de plusieurs groupes locaux. Tout naturellement, Frédéric commence à chanter à l'église vers l'âge de 9 ans jusqu'à 16 ans.

Sur les bancs du collège, Frédéric se lie d'amitié avec un membre de Pace, le groupe du collège. À force de le suivre lors des répétitions, il finit par remplacer un des choristes et de toucher aux percussions. Rapidement, il devient un membre éminent du groupe. Parallèlement, il fait partie d'autres petits groupes dont Lynx ou Group. Mais Pace prend de l'ampleur et décroche en 1978 le prix Podium, très convoité en Côte d'Ivoire. Mais la répartition de la prime s'avère conflictuelle entre les membres du groupe, anciens et nouveaux et le groupe ne survit à cette récompense.

Pour Frédéric, devenu Meiway, cette séparation est presque salutaire. Il peut ainsi lancer son propre groupe, les Génitaux ou Génitos. Le succès est à l'affiche pour les huit membres qui obtiennent le même prix Podium en 1981. Tournées, bals, concerts et fêtes, les Génitaux sillonnent le pays. De plus, Meiway impose ses compositions.

Zoblazo  

En dépit de son succès, Meiway continue à vivre dans sa famille. Jusqu'au jour où il décide de tenter sa chance en France et d'y approfondir ses connaissances musicales. C'est ainsi qu'il débarque à Paris en 1985. Assez vite, il monte un nouveau groupe, Défense d'Ivoire, avec des musiciens africains, algériens et français. Ils décrochent le prix du club parisien l'Excalibur et font une petite carrière dans la capitale. 

En dépit de son succès avec le groupe Défense d'Ivoire, Meiway travaille dans une station-service pour assurer ses fins de mois. Il en devient gérant et peut ainsi économiser. De fil en aiguille et un prêt bancaire à l'appui, il arrive à financer son tout premier album, "Ayibebou", qui sort en 1989. Le succès est immédiat dans toute l'Afrique francophone. Meiway revient donc sur sa terre natale en vedette avec son groupe Zo Gang. Ensemble, ils tournent dans toute la Côte d'Ivoire, au Bénin, Burkina Faso, Ghana et Togo, entre autres. Ce disque lui vaut la récompense du meilleur chanteur de Côte d'Ivoire en 1990.

Dans ce tout premier album, on devine les prémices d'un nouveau style, le zoblazo, donc Meiway est le créateur et dont il va devenir l'emblème absolu. Brassage de différents folklores du sud de la Côte d'Ivoire, le zoblazo se veut un rythme dansant basé sur des percussions. Meiway puise ses influences dans sa propre ethnie, les N'Zema ou (aussi appelés Apollo), mais également dans d'innombrables autres styles de la Côte d'Ivoire ou de pays voisins comme le Ghana. On y trouve des éléments de fanfare, de grolo, de sidder ou d'abodan. Cette synthèse musicale inédite est habillée de sons modernes et se danse avec un mouchoir blanc en signe de joie et de pureté.

1991 : "200% Zoblazo"

Avec le deuxième album en 1991, "200% Zoblazo", le style du même nom prend résolument forme. Meiway devient une superstar. Cette fois, il est une vedette et ses tournées sillonnent l'Europe et le Canada. Le jeune Ivoirien se rapproche de son rêve suprême, c'est à dire chanter aux États-Unis.

Désormais, avec une grande régularité dans leur titre et dans leur fréquence (et dans leur succès), ses albums sortent tous les deux ans. En 1993, c'est "Jamais 203 - 300% Zoblazo". À cette époque, Meiway crée son fan-club et son propre management. Il contrôle son image. La machine est huilée et fructueuse. Il est de loin, l'artiste le plus en vue de Côte d'Ivoire (avec Alpha Blondy dans un tout autre genre).

En 1995, sort "Appolo 95 (400% Zoblazo)", titre inspiré du nom de son ethnie. Sur le disque, on trouve de nombreux invités dont le Martiniquais Jacob Desvarieux de Kassav'. Et sur la pochette de ce dernier opus, il pose avec sa fille Astrid. Une longue tournée africaine débute en mai 96, "L'Appolo Tour 96". Cette année 96 est excellente pour Meiway qui est présent en vedette sur de nombreuses scènes à travers le monde. Le 21 juin, il participe à la Fête de la Musique à Paris, puis il entreprend une tournée américaine en juillet. Enfin, à la fin de l'été, il reçoit le prix du meilleur artiste régional lors des premiers Trophées de la musique africaine à Johannesburg en Afrique du Sud.

1997 : "Les génies vous parlent - 500% Zoblazo"

"Les génies vous parlent - 500% Zoblazo" sort en 1997. Toujours plus zoblazo, le style Meiway puise comme d'habitude dans les styles du sud de la Côte d'Ivoire. Mais cette fois, après le high-life ghanéen de l'album précédent, Meiway s'attaque au mbalax sénégalais. Il intègre en outre, des cordes, un piano et des cuivres. Quant au message, souvent présent dans son travail, il évoque l'enfance (thème assez fréquent chez Meiway) et les traditions ancestrales.

Dans l'album suivant, "Hold Up", qui paraît en 1998, Meiway secondé par son orchestre Zo Gang, se transforme en "gangster" pour imposer le retour à une "vraie musique". Cette année-là, il est récompensé de trois prix lors de la cérémonie des Koras 98 du 5 septembre à Sun City, en Afrique du Sud : meilleur artiste de l'Afrique de l'Ouest, meilleur arrangeur, et meilleur vidéo-clip.

Nouveau prix dès le mois de décembre 98 pour Meiway qui reçoit le Prix du meilleur vidéo-clip africain lors de la sixième cérémonie des Africar Awards à Abidjan.

2000 : "Extraterrestre"

Un an plus tard, à l'automne 2000, l'Ivoirien refait surface avec un nouvel album, "Extraterrestre", qui célèbre à sa façon ses 10 ans de carrière. Entouré entre autres de Manu Dibango ou de Jacob Desvarieux de Kassav et bien sûr de son groupe le Zo Gang International, Meiway décline à nouveau le zoblazo, cette fois à une sauce fortement latino puisque les cordes et les cuivres sont assurés par des Cubains.

Puis, exploitant un filon décidément porteur, Meiway sort fin 2001 un… "700% Zoblazo". L'album, très dansant, reprend cependant deux anciens titres ("200% Zoblazo" et "M'mpapa"). Le 8 janvier, il donne un grand concert au stade Yopougon d'Abidjan avec son groupe Zogang International.

2004 : sans surprise, 800% zoblazo démarre le huitième album de Meiway, ""Golgotha". L’Ivoirien creuse son sillon sans relâche avec des invités prestigieux, Lokua Kanza, Kodjo Antui, Koffi Olomidé, et des clins d’œil aux danses à la mode en Côte d’Ivoire, le prudencia et le coupé décalé. Sur scène, Meiway et Zogang International, restent plus que jamais une des attractions majeures du circuit africain. Le concert du 5 juillet, à la 3e édition du Festivoire, à Abidjan, est un triomphe.

Point d'orgue à la reconnaissance de son talent, Meiway est récompensé aux Tamani 2005, trophées remis lors du Festival international de la Musique, au Mali. Il est élu Meilleur artiste de la Côte d'Ivoire.

2006 : "9e commandement –900% zoblazo"

À un rythme régulier, le chanteur ivoirien sort des albums. C'est donc en décembre 2006, qu'est lancé sur le marché ivoirien "9e commandement –900% zoblazo". Chrétien, Meiway rappelle son engagement pour la paix ("9e commandement") et pour la lutte contre le sida ("Pitié"). Pour autant, il ne délaisse pas les pistes de danse et balance quelques tubes potentiels comme cet hymne à la femme, "Emeraude", ou dans une version plus hot, "le Feu de camp" un duo avec le rappeur Alibi Montana, évocation drolatique d'une émission de télé-réalité "l'Ile de la tentation".

Dés sa sortie en Côte d'Ivoire, l'album est largement piraté. Meiway fait des déclarations véhémentes contre le piratage et incrimine certains étudiants sur les campus des universités. Un mouvement étudiant tente de boycotter le concert donné à Abidjan le 16 décembre. Finalement, grâce à la médiation de son compatriote Gadji Céli, le concert peut avoir lieu.

Le lancement du disque en Europe a lieu dès le mois de janvier 2007.

En février, il donne deux concerts, à Lomé au Togo, qui attestent de sa popularité en Afrique de l’Ouest. Sa réputation de showman lui donne l’opportunité de monter sur scène aussi au Québec en 2008, en Irlande l’année suivante.

Son dixième album "M20" sort fin 2009 et contient notamment deux duos, l’un avec le rappeur Passi, l’autre avec la chanteuse antillaise Lynnsha. Le titre de l’album fait explicitement référence aux vingt ans de carrière de Meiway, qui choisit de fêter cet anniversaire avec le public dans la salle parisienne de l’Elysée-Montmartre le 15 mai 2010. Le concert est filmé en vue d’en faire un DVD, commercialisé quelques mois plus tard. Avec un collectif d’artistes africains, il fait entendre sa voix sur "Free Lapiro", morceau destiné à défendre la cause du chanteur camerounais Lapiro de Mbanga, emprisonné. Cette année-là, il est aussi à l’affiche du festival africain de La Haye aux Pays-Bas, et à New Castle en Grande-Bretagne. Avec "Docteur Folie", il fait aussi ses débuts au cinéma en tant que personnage principal de ce long-métrage réalisé par le Burkinabé Michel Kamunanga.

En juin 2011, il se produit à Turin en Italie puis au Stade de France, près de Paris, aux côtés des stars de son continent, lors de la Nuit africaine, avant de traverser l’Atlantique pour le festival Nuits d’Afrique à Montréal. D’autres concerts ont ensuite lieu aux Pays-Bas, au Bénin… Après la chanteuse congolaise Barbara Kanam qui l’invite au concert de ses dix ans de carrière en novembre, c’est le Guinéen Sekouba Bambino qui le fait venir trois mois plus tard à Conakry pour fêter ses vingt ans de musique sous son nom. Il enregistre aussi un duo avec le chanteur antillais Eric Virgal sur un titre de la compilation "Les plus belles chansons de Serge Bilé vol. 2". On le voit sur scène en Autriche, au Ghana.

2012 : "Professeur"

L’album "Professeur", qui sort en octobre, alterne les sujets légers et graves, conséquences de la guerre civile qui a déchiré le pays et de son lot d’atrocités. Le bassiste martiniquais Michel Alibo, qui beaucoup joué pour des artistes africains au début de sa carrière avant d’être un membre fondateur de Sixun, fait entendre son instrument sur quatre morceaux.

En compagnie de Tiken Jah Fakoly, Alpha Blondy et Magic System, Meiway participe à la Caravane nationale de sensibilisation à la paix qui sillonne la Côte d’Ivoire à partir de la fin octobre pour une série de six concerts, le dernier étant donné à Abidjan le 3 novembre.

En décembre, il est invité à participer à la 17e édition du festival des Nuits Atypiques de Koudougou (Burkina Faso).

On le retrouve en 2013 sur scène des deux côtés de l’Atlantique, au Canada, mais aussi aux Pays-Bas et en France, tandis que le rappeur franco-congolais Passi l’invite sur son album "Ère Afrique" pour un duo intitulé "On est dedans".

Élevé au rang d’officier de l’ordre national ivoirien en 2014 par les autorités de son pays, le chanteur ivoirien continue de tirer les fruits de sa popularité sur son continent natal en jouant au Cameroun, au Burkina Faso, au Ghana ou encore dans le cadre du Marché des arts du spectacle d’Abidjan (Masa), rendez-vous de portée internationale.

Président en 2015 du jury de l’émission télévisée "StarLive", concours d’interprétation et de chant diffusé sur la RTI, Meiway fait son retour discographique avec l’album "Illimitic" en septembre 2016, enregistré avec des musiciens africains d’horizons divers comme le Camerounais Étienne Mbappé, le Togolais Amen Viana ou le Congolais Oliver Tshimanga. Si "Petit kakaba" est un plaidoyer pour défendre le droit d’aînesse qu’il trouve mis en danger par la jeune génération, la chanson "Edja" est dédiée aux victimes de l’attentat de Grand-Bassam en mars 2016 tandis que "Éléphants 2015" vise à féliciter l’équipe de foot ivoirienne sacrée championne d’Afrique à la 30e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). En parallèle, il apparaît sur l’album "La Magie" de ses compatriotes Les Patrons, formation zouglou populaire, pour une collaboration sur le titre "Union sacrée".

Côté scène, il se produit notamment à New York et termine l’année au Palais de la culture à Abidjan.

Présent en 2017 sur l’album "Accelerate" de Serge Beynaud, figure du coupé-décalé avec qui il partage le micro sur le titre "Moutouman Moutou" il donne un grand concert à La Cigale à Paris en février. D’autres prestations internationales suivent en 2018 (Ghana, Québec).

2019 : "Légende"

En 2019 paraît l’album "Légende", avec lequel le créateur du zoblazo entend s’autocélébrer, en particulier pour célébrer du même coup ses 30 ans de carrière, ce qu’il a l’occasion de faire à Abidjan au Palais de la Culture puis en Suisse, avant que le Covid-19 interrompe les festivités prévues. Toutefois, il parvient à jouer en 2020 au Cameroun, pays dont il fait l’éloge dans son album sur "Tu dis que quoi", à l’inspiration bend skin.

Après une accalmie de la pandémie, il remonte sur scène pour deux dates en septembre 2021 à l’Institut français d’Abidjan, puis couple à la fois ses 30 ans de carrière et ses 60 ans en 2022 par des concerts en France et au Canada. En septembre, il fait partie des artistes censés se produire à Dakar lors du concert panafricain contre le troisième mandat des présidents africains, événement porté par le rappeur sénégalais Didier Awadi, mais finalement interdit par les autorités locales.

Septembre 2022

Discographie
LÉGENDE
Album - 2019 - Original Music
ILLIMITIC
Album - 2016 - Meiway Organisation
PROFESSEUR
PROFESSEUR
Album - 2011 - Lusafrica
M 20 (Meiway 20 ans)
M 20 (Meiway 20 ans)
Album - 2008 - Meiway Organisation
9ÈME COMMANDEMENT
Album - 2005 - Meiway Organisation
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