Sally Nyolo
Lauréate du Prix RFI Découvertes en 1997, Sally Nyolo promène depuis lors les mélopées de son bikutsi aux quatre coins de la planète. Véritable conteuse, elle fait voyager son public dans la magie des forêts de l'Afrique Centrale.
Sally Soleïnie Nyolo est originaire du sud du Cameroun. Elle est née en pays Eton, dans le petit village de Eyen-Meyong, près de la ville de Tala, dans le département de la Lékié. Elle quitte son pays natal à l'âge de 13 ans pour s'installer à Paris où elle vit depuis. Au cours de son adolescence, elle chante dans plusieurs groupes avant d'en faire une activité permanente à l'époque de la fac.
Sally construit son expérience professionnelle de 1982 à 1994, comme choriste d'abord en travaillant avec de nombreux artistes français ou africains comme Jacques Higelin, Sixun, Nicole Croisille, Touré Kunda, Princess Erika et bien d'autres...
Mais Sally Nyolo compose également et elle entame parallèlement sa carrière solo en 1991 lorsqu'elle compose la musique du feuilleton radiophonique "Le jeune Joseph" qui est alors diffusé sur France-Culture. L'année suivante, le producteur Gérard Louvain la contacte pour travailler sur la bande originale du film "Ashakara" où elle interprète le titre "Semengue", album publié chez BMG.
En 1993, Sally monte son groupe et elle se produit dans de nombreuses salles parisiennes et est invitée au mois d'août au prestigieux festival de world music lancé par Peter Gabriel, le Womad. L'année suivante, elle enregistre surson label, Real World,un premieralbum de quatre titres sur lequel la chanson "Djini Djome" est particulièrement remarquée.
Zap Mama
Peu de temps après, Sally rencontre Marie Daulne, leader du groupe belge Zap Mama qui lui propose de rejoindre le groupe. Cette rencontre marque les débuts de l'aventure formidable de ce groupe de polyphonies vocales. Sally compose "Les Mamas des Mamas" qui figure sur le deuxième album du groupe "Sabsylma" publié sur le label belge Crammed Discs. Les Zap Mama entament alors une série de concerts aux quatre coins de la planète durant lesquels seront enregistrés deux disques live, l'un au Japon et l'autre à Montreux.
En 1996, Sally Nyolo enregistre son premier album en solo, intitulé "Tribu", publié par le label Lusafrica. Tous les titres, chantés en Eton (sa langue natale), sont écrits et composés par Sally, à l'exception de "Tamtam" qu'elle a co-composé avec Sylvin Marc. Dotée d'une voix exceptionnelle relayée par des choristes non moins talentueuses, Sally Nyolo se taille un joli succès.
1997 : Prix Découvertes RFI
En Juin 97, Sally Nyolo reçoit le prix Découvertes 97, attribué par Radio France Internationale. Le jury, présidé par Manu Katché, consacre ainsi l'album "Tribu", pour ses qualités artistiques, et Sally Nyolo, comme l'un des espoirs les plus sérieux de la nouvelle génération des musiciens africains. L'album s'est vendu à 300.000 exemplaires dans le monde, dont 100.000 aux Etats-Unis.
Essai transformé en mai 98 avec le second album "Multiculti" qui excelle à nouveau dans la veine du métissage talentueux. La jeune Camerounaise prouve sa grande connaissance des sons traditionnels de son continent qu'elle rhabille subtilement. Le 28 mai, elle inaugure sa tournée au New Morning à Paris.
D'août à septembre 98, Sally Nyolo entreprend une tournée d'une vingtaine de dates à travers les États-Unis et le Canada, où elle connaît un certain succès depuis ses débuts. Dès son retour en Europe, elle continue sa tournée en Espagne, à l'Ile de la Réunion puis en France jusqu'à la fin de l'année. En décembre, elle fait une apparition lors d'un concert de Jacques Higelin à la Cité de la Musique à Paris.
En janvier 2000, Sally Nyolo sort son troisième album, "Beti", du nom d'une tribu africaine. Enregistré en partie au Cameroun, cet album tente de capturer l'essence du bikutsi, rythme né dans les régions forestières du centre du pays. Au cours de la tournée qui suit au printemps 2000, Sally se fait l'ambassadrice de cette musique auprès du public français, mais aussi des Allemands en mai et des Québécois en juillet avec, en préambule, un passage remarqué dans son pays d'origine du 1er au 7 mai pour les Rencontres Musicales de Yaoundé.
Au cours de l'été 2001, la chanteuse donne une tournée européenne à travers la France, l'Espagne, l'Italie, le Portugal et la Suisse.
2002 : "Zaïone"
En octobre 2002 paraît "Zaïone" son quatrième album qui porte le nom de son fils né l'année précédente. Elle y accommode son bikutsi à de nouvelles couleurs en partant à la rencontre d'artistes français pour une série de duos avec Nicoletta, Nina Morato, Muriel Moreno ou Jean-Jacques Milteau. Avec sa copine camerounaise Princess Erika, elle flirte avec le reggae dans "Jah Know" qui est le premier single de l'album.
Après quatre dates à Paris fin novembre à l'Opus Café, elle entame une tournée en Allemagne et en Suisse en mars 2003 avant de s'envoler pour le Japon où elle joue le 19 mars au club Quattro de Tokyo dans le cadre de la Semaine de la Francophonie. Sally doit retrouver sa terre natale en mai prochain à l'occasion de concerts qu'elle donnera à Douala dans le cadre du festival international de voix de femmes, Douala Massao.
Après quatre dates à Paris fin novembre à l'Opus Café, elle entame une tournée en Allemagne et en Suisse en mars 2003 avant de s'envoler pour le Japon où elle joue le 19 mars au club Quattro de Tokyo dans le cadre de la Semaine de la Francophonie. Sally retrouve sa terre natale en mai à l'occasion de concerts qu'elle donne à Douala dans le cadre du festival international de voix de femmes, Douala Massao. La dimension internationale qu’a prise sa carrière se confirme en 2004 puisqu’elle joue en Italie, en Belgique ainsi qu’à Londres dans le cadre de l’African Music Festival. Le chanteur brésilien Martinho da Vila la sollicite pour un duo sur son album "Conexoes".
En mars 2005, elle participe à une création de David Murray, "Pouchkine", présentée au festival Banlieues Bleues en région parisienne. Au mois de juin, elle ouvre un studio à Yaoundé et y monte sa propre société de production, Tribal Production, afin de participer au développement de la scène musicale camerounaise.
2006 : "Studio Cameroon"
Sally Nyolo sort en décembre 2006 un disque qui lui tenait particulièrement à cœur, "Studio Cameroon". En gestation depuis près de huit ans, l'aboutissement du projet marque une nouvelle étape dans la carrière de la chanteuse camerounaise. En 1998, en tournée dans son pays natal pour son second album "Multiculti", elle est interpellée par les questions de ses compatriotes musiciens. Elle qui a réussi, que fera-t-elle pour les aider ? Sally Nyolo donne sa parole, elle montera un studio à Yaoundé et y produira des artistes. Huit ans plus tard et bien des obstacles franchis, le studio de Sally Nyolo surplombe du haut du Mont Fébé, Yaoundé, la capitale camerounaise. Elle refuse d’en faire un studio commercial, il s’agit d’un outil d’enregistrement et de production pour les musiciens traditionnels de la région.
Pour cet album, elle se fait découvreuse de talents. Elle part à la recherche des musiciens traditionnels, rencontre des artistes dans des circonstances uniques et marche au coup de foudre. Audacieux et innovant, "Studio Cameroon" rassemble donc des musiciens, qui défient les boîtes à rythmes tant utilisées dans la musique urbaine de Yaoundé. L’objectif affiché pour cette chercheuse de cultures est de mettre à jour l’extrême richesse rythmique et instrumentale du Cameroun, pays multiculturel… Mission accomplie !
L’expérience "Studio Cameroon" est filmée par la caméra du réalisateur François Bergeron et donne lieu à un documentaire.
Il faut attendre cinq ans pour avoir la possibilité d'écouter de nouveaux morceaux de la chanteuse camerounaise. En effet, Sally Nyolo sort en mai 2011 un sixième album solo (le premier chez RCA/SonyMusic) intitulé "La nuit à Fébé". Elaboré entre la France et le Cameroun, il réunit des amis de longue date de l'artiste dont le batteur ivoirien Paco Sery ou l'ambianceur assiko Robert Ngwé. Sally y invite aussi Guizmo, un des membres du groupe français Tryo, et tous deux chantent en duo "Miss Silicone".
Sur cet album, la chanteuse reprend "Stolen by Night", un titre écrit par son compatriote Blaise N’Djéhoya et composé par le saxophoniste David Muray en hommage à l’écrivain afro-russe Alexandre Pouchkine qui fut le premier métis à la cour du tsar Pierre 1er. Entre français, eton (sa langue natale) et anglais, Sally embarque les auditeurs sur des "pistes" diverses et variées : très attachée au bikutsi, elle n'en explore pas moins d'autres genres musicaux, donnant ainsi à ses chansons une couleur très cosmopolite.
Le 3 novembre, Sally Nyolo se produit au Café de la Danse à Paris. Elle revient dans la capitale française pour un concert sur la péniche Petit Bain le 9 févier 2012.
2014 : "Tiger run"
Son septième album parait en octobre 2014. Intitulé "Tiger Run", il lui donne l’occasion de décliner le bikutsi en lui apportant des changements rythmiques auxquels n’est pas étranger le mvet, un instrument traditionnel qu’elle joue. Elle convie à ses côtés la chanteuse lyrique Nathalie Leonoff, deux des membres du groupe français Tryo tandis que le célèbre parolier Boris Bergman lui écrit le texte du "Faiseur de pluie". Pour défendre son nouveau répertoire, elle monte sur la scène du New Morning à Paris.
Invitée au festival Festi-Bikutsi à Yaoundé au Cameroun en novembre 2015, elle célèbre en janvier 2016 ses 20 ans de carrière par un concert à Paris au Réservoir. Cette année-là, elle est aussi nommée ambassadrice de l’Unicef contre le mariage précoce des enfants, un rôle qu’elle prend particulièrement à cœur.
Son intérêt de longue date pour le mvet, cordophone pratiqué notamment par le peuple fang, la conduit à l’associer à un autre instrument traditionnel d’Afrique de l’Ouest, la kora. Avec le Guinéen Djeli Moussa Diawara, célèbre korafola, elle enregistre donc l’album "Mvetkora" commercialisé en septembre 2016. Quelques mois plus tard, en février 2017, le duo se produit sur scène en région parisienne
En 2018, elle ajoute à sa discographie un album instrumental baptisé "Cameroun" qu’elle décrit comme "une porte ouverte" vers son pays natal et dans lequel elle met en avant les instruments impliqués dans les musiques traditionnelles qu’elle défend. En janvier, elle se produit à Yaoundé et Douala.
Le combat qu’elle mène avec l’Unicef contre le mariage précoce lui inspire une comédie musicale racontée "à la façon des épopées du mvet". Intitulé "Zayèné", du nom du personnage principal qui est une petite fille de 9 ans refusant de se plier à la volonté de sa famille, le spectacle en 15 chansons est joué pour la première fois en février 2019 à Yaoundé.
En 2020, elle est invitée à partager le micro avec le Français Gari Greu, membre du collectif Massilia Sound System, sur son album "Barka".
Après la pandémie de Covid-19, d’autres représentations de "Zayènè" ont lieu en mars 2021 au Palais des Sports de la capitale camerounaise ainsi qu’à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme.
En juin 2022, une nouvelle chanson baptisée "Chercher" est diffusée, annonçant un album à venir.
Décembre 2022