Smarty
Révélé avec le groupe Yeleen qui a contribué pendant dix ans au développement du rap africain, le Burkinabè Smarty poursuit son œuvre militante en solo, récompensée par le prix Découvertes RFI qu’il a obtenu en 2013.
Né en 1978 sous le nom de Salif Louis Kiekieta, d’un père burkinabé et d’une mère ivoirienne, Smarty passe une grande partie de son enfance en Côte d’Ivoire. Dans cette famille de condition modeste, il doit assurer les responsabilités qui reviennent au fils ainé en s’occupant des plus jeunes lorsque ses parents se séparent alors qu’il a huit ans.
Contraint d’abandonner sa scolarité en classe de 5e par manque de moyens financiers, son quotidien au Burkina Faso, où il est venu vivre en 1993, est fait de petits métiers. Il découvre le mouvement hip hop à cette époque, avec lequel il ressent une proximité immédiate, et trouve sa vocation en assistant à un concert du groupe ivoirien MAM.
Il prend pour la première fois le micro en public deux ans plus tard, dans le cadre d’un concours de rap, en interprétant un titre du Français MC Solaar. Peu de temps après, il se met à écrire ses propres textes qui lui donnent l’occasion de se faire entendre à l’université de Ouagadougou puis de monter le groupe Yeleen (qui signifie "lumière" en bambara) avec le Tchadien Mawndoé.
Entre 2001 et 2010, le duo va sortir cinq albums qui vont asseoir sa réputation à l’échelle locale, décrochant un Kundé d’or en 2007, et lui permettre de devenir l’une des formations phares du rap d’Afrique francophone. Les deux artistes décident ensuite de poursuivre leur carrière chacun de leur côté.
En 2011, Smarty est à l’affiche du festival Waga Hip Hop. Sur le projet plus personnel qu’il développe, le rappeur se fait aussi chanteur et il choisit d’enregistrer en live un album dans lequel les musiciens qui l’accompagnent jouent des instruments traditionnels. Il invite aussi à ses côtés le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly, le rappeur français Soprano et son compatriote Dudn’J.
2012 : "African Kouleurs"
Le disque "African Kouleurs", est commercialisé en novembre 2012 et présenté dans la foulée sur scène à Ouagadougou et Bobo Dioulasso. Lauréat du Prix Découvertes RFI attribué en octobre 2013, il débute en mai suivant au Tchad, une tournée africaine qui dure deux mois durant laquelle il donne près de 25 concerts dans une vingtaine de pays. En septembre, après avoir fait la première partie des Ivoiriens de Magic System à l'Olympia, à Paris, il participe au festival itinérant Africa Fête qui se tient au Bénin, puis se produit en première partie de la tournée française et suisse de Tiken Jah Fakoly pour une quinzaine de dates.
En parallèle, son morceau "Le chapeau du chef" trouve un écho particulier dans les manifestations qui se tiennent dans son pays pour obtenir le départ du président Blaise Compaoré. Smarty, militant de la cause africaine, est aussi cosignataire d’une lettre ouverte adressée par une vingtaine d’artistes du continent aux chefs d’État réunis au Sommet de la francophonie en novembre 2014, afin de les inciter à mieux lutter contre l’épidémie de fièvre Ebola.
En avril 2015, il est programmé à deux reprises pour la huitième édition du Femua (Festival des musiques urbaines d’Anoumabo) qui se tient en Côte d’Ivoire.
Mai 2015