Camille Bazbaz

© Dimitri Coste

Voix soul, regard canaille, Camille Bazbaz revient avec un cinquième album suave et coquin comme il sait si bien les trousser. Hébergé sur le label réunionnais Sakifo Records, le chanteur pianiste enivre tout en douceur. Il n’y a pas de migraine qui tienne pour La Chose !

Bazbaz est à la musique ce que la cuisine italienne est à la gastronomie. En partant des mêmes ingrédients, il parvient à composer des morceaux aux saveurs différentes. Sur La Chose, point de parmesan ni d’huile d’olive mais toutes les couleurs du piano cuisinées à la sauce soul avec une pointe d’épices.

L’album débute sur la mélodie toute simple d’Insectes. Une chanson guillerette avec, comme toujours chez Bazbaz, un accent mélancolique lâché d’une voix traînante.

Ce cinquième album regorge de chansons évidentes, à reprendre sous la douche ou à susurrer sous la couette. Des titres cocons où l’on se love avec délice à l’image des Bisous ou quelques parties plus fines, voire un rien lubrique, comme sur Touche à tout.

Le visuel de la pochette du disque résume d’ailleurs on ne peut mieux l’humeur de La chose : tout tourne autour de l’amour. Aussi bien spirituel que charnel. Régulièrement épaulé par Philippe Tressol, Bazbaz signe ici de très beaux textes, tendres et coquins mais jamais cul-cul.

Pianiste hors pair, le chanteur ne se contente pas de faire le beau, il envoie également du gros son ! Avec un pied marqué pour enflammé les pistes de danse et un refrain sur fond de basses groovy afin de sauter en chœur, Sirènes risque bien d’envahir rapidement tous les baladeurs. Le Français n’hésite pas non plus à lorgner du côté de la pop sur Matière première avec son couplet proche du We’re all made of stars de Moby.

Finalement seul le dernier titre, l’entêtant blues cajun Ma vie, se clôt sur une ambiance plus sombre. Peut être l’effet "petite mort".

Bazbaz la Chose (Sakifo Records/Wagram) 2010
En concert les 8 et 9 avril 2010 à la Maroquinerie à Paris