Fishbach, fille à suivre
Elle est l’un des principaux espoirs féminins de la pop française. À 25 ans, Fishbach devrait sans aucun doute confirmer ce statut grâce à un premier album très inspiré par les années 80. Porté sur les claviers, À ta merci est un disque évanescent qui fait le pont entre la variété et la culture souterraine de cette période-là.
Tout le monde n’a pas la chance de présenter son spectacle en création aux TransMusicales de Rennes. En décembre dernier, ce fut pourtant le cas de Fishbach, qui a emboîté le pas de Stromae, Jeanne Added ou Gaëtan Roussel, passés avant elle au théâtre de l’Aire Libre. Amplifiant le buzz qui l’entoure déjà dans le milieu musical, la longue jeune femme en a profité pour s’affranchir avec les honneurs, de cet examen de passage.
Il y a donc tout lieu de penser que cette année débute sous de bons auspices pour la chanteuse qui fait paraître son premier disque, À ta merci, sous l’étiquette du label Entreprise. À l’image des productions de cette maison, la pop de Fishbach fait largement référence aux années 80. Schématiquement, c’est comme si Desireless chantait Voyage voyage avec un groupe de cold-wave des plus sombre.
Mais c’est un peu vite résumer l’affaire, car la Flora Fischbach – qui a enlevé un C à son nom de famille pour passer à la scène sous son propre nom– a le don d’écrire des paroles macabres sur des rythmes souvent dansants. "Si tu broies du noir, je veux bien me faire broyer, ouais", lance-t-elle dans Ma voie lactée. Elle veut des ombres, nous en donne sur fond de claviers, avec une voix qui n’est pas sans rappeler Catherine Ringer.
Mais sans éventer tout le mystère, le meilleur est ici à la fin. Avec sa guitare aux effets anachroniques, la chanson titre À ta merci est une ballade délicate. Si on reste à distance respectable de l’emballement qui entoure cette fille, oui, on est alors diablement séduit.
Fishbach À ta merci (Entreprise) 2017
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