Mort d'Alain Barrière

Alain Barrière à l'Olympia en 1974. © AFP

Ses slows langoureux et sa voix de velours lui avaient valu une grande popularité dans les années 1960. Alain Barrière, interprète de Ma vie ou encore Tu t’en vas, vient de disparaître à l’âge de 84 ans dans son fief breton, Carnac.

Auteur-compositeur-interprète, il chantait l’amour et la Bretagne. Alain Barrière – Bellec pour l’état civil – pur Breton né à La Trinité-sur-Mer en 1935 se lance d’abord dans une carrière d’ingénieur avant d’être rattrapé par sa passion pour la poésie et la musique. Une participation au concours du Coq d’Or de la chanson française en 1961 avec sa chanson Cathy lui permet d’être repéré par Bruno Coquatrix, le directeur de l’Olympia, et de signer un contrat avec une maison de disque.

Sa carrière s’accélère en 1963 avec le titre Elle était si jolie, qui lui vaut d’être sélectionné pour représenter la France au concours de l’Eurovision. Dès lors, durant la décennie yéyé, Alain Barrière enchaîne les succès avec Ma vie, son premier album et titre d’une de ses plus emblématiques chansons (1964), Les Guinguettes (1965) ou encore Emporte-moi (1968). Malgré le plébiscite du public, que ce soit sur disque ou sur scène (il se produit notamment à l’Olympia en 1964, 1966 et 1967), le chanteur breton au caractère bien trempé ne se fait pas que des amis dans le milieu du show business. Loup solitaire, il s’en tient un peu à l’écart.

L’aventure du Stirwen

Il signe son plus grand succès en 1975 avec Tu t’en vas, en duo avec Noëlle Cordier (1 million de 45 Tours vendus et 200 000 albums). Pourtant, même si l’artiste connaît une carrière internationale comme en Allemagne et en Italie, les années 1970 sont moins clémentes pour lui. C’est aussi à cette période qu’il se lance dans l’autre grande entreprise de sa vie, le Stirwen, un théâtre-discothèque-restaurant. Installé dans un château qu’il a fait construire à Carnac, dans sa Bretagne natale, ce lieu de spectacle et de fête voit passer les plus grandes stars de l’époque, de Johnny Hallyday à Brigitte Bardot.

A la fin des années 1970, une mauvaise gestion de ses affaires et des démêlés avec le fisc le conduisent à s’exiler aux Etats-Unis puis au Canada. Ce n’est que dans les années 1990 qu’il retrouve la France avec un nouvel album Barrière 97. Passée la gloire d’antan, plusieurs compilations voient le jour ainsi qu’une autobiographie, Ma vie (éditions du Rocher, 2006) incluant trois chansons inédites. Affaibli physiquement ces dernières années, il avait dû annuler plusieurs concerts en 2011, dont ses adieux prévus en septembre au Palais des Congrès de Paris. En reprenant la direction du Stirwen en 2013, sa fille Gwénaëlle fait depuis perdurer l’œuvre de son père.