Hoshi ouvre son "Cœur Parapluie"
Bonne nouvelle des étoiles : deux ans après Étoile flippante, la chanteuse et autrice-compositrice française Hoshi est de retour avec Cœur Parapluie. Un disque de pop-rock dont les paroles autobiographiques émeuvent.
Hoshi ne fait pas les choses à moitié. Lorsqu’on la rencontre, toute de noire vêtue, à l’occasion de la sortie de son nouvel album, elle en arbore le titre Cœur Parapluie tatoué sur ses jambes. Et deux autres tatouages : des personnages sortis de Death Note, l’un de ses mangas préférés dont elle nous parle avec passion.
Hoshi, qui a découvert l’animation japonaise petite, à travers les dessins animés, a longtemps rêvé, nous raconte-t-elle, de devenir "mangaka", autrice de manga. Rien de surprenant donc à ce que son pseudonyme, qui signifie "étoile", provienne du japonais. Un pseudo qui correspond à son tempérament. "Je suis quelqu’un de la nuit. Le jour, je suis plutôt éteinte, c’est la nuit qui m’inspire", nous confie-t-elle.
Enfant prodige
C’est par hasard que la chanson happe Hoshi qui, après avoir commencé le piano à six ans, a découvert la guitare à 15. Une révélation pour la jeune fille qui, après avoir chanté Zombie des Cranberries à la fête de son école, "une catastrophe" dit-elle en riant, se met à travailler son instrument dix heures par jour, à écrire des chansons et les chante dans la rue. "Ça a changé ma vie, je ne faisais plus que ça", se souvient-elle. Très bonne élève, la jeune fille, qui écoute alors Jacques Brel et Diam's, puis du rock et du métal, notamment Louise Attaque, Nirvana et Metallica, ne lâche pas l’école. "Mes parents m’avaient dit 'passe ton bac d’abord'. J’étais une excellente élève, je pouvais faire des études, mais poursuivre me rendait triste", se souvient celle qui n’a jamais douté de réussir à faire de la musique son métier.
L’écriture aussi l’a happée. Hoshi a peut-être 15 000 notes dans son téléphone. "J’écris dès qu’il se passe quelque chose, dès qu’un mot ou une idée me vient. Je trie quand j’ai besoin de faire une chanson". Cœur parapluie, elle en a co-écrit presque toutes les paroles avec Gia Martinelli, sa compagne et manageuse. "On vit ensemble. Parfois la nuit, je viens la réveiller, je l’embête un peu, je lui dis 'viens, on fait une chanson', on va dans le petit home studio que j’ai chez moi et c’est comme ça que ça naît. On est très fusionnelles, c’est comme si on était une seule personne", sourit-elle. En témoignent Tu me manques même quand t’es là, Puis t’as dansé avec moi et l’entêtante Si je crois plus en l’amour. Hoshi semble plutôt joyeuse et c’est heureux.
Superstar
Car on se souvient qu’Hoshi, après avoir été victime d’agressions homophobes à travers des milliers de messages sur les réseaux sociaux, avait aussi été attaquée sur son physique par un chroniqueur la trouvant "effrayante", en 2021. Elle en a écrit une chanson éponyme à la musique pulsionnelle. "Même si la nuit ça me hante, tu sais que je remonterai la pente, Maman. Je n’ai pas la gueule de l’emploi, je n’avais pas signé pour ça" … Hoshi y relate ses souffrances, mais prend le contre-pied de cette expérience "pour donner de la force aux gens qui ont du mal avec leur miroir", explique-t-elle.
Le revers de la médaille de la gloire est présent sur différentes chansons, notamment Je partirai, Neige sur le sable et Mauvais rêve, autobiographie, entêtante, dans laquelle Hoshi (qui l’a écrite avec son meilleur ami) revient sur les drames et souffrances qui ont marqué sa vie. Elle y évoque la mort de son grand-père Marcel (auquel elle dédie une poignante ballade éponyme). Mais aussi dans la très rock, Superstar, qu’elle interprète avec Izïa. "Je l’admire depuis longtemps, j’allais la voir sur scène quand j’avais quinze ans. Je voulais devenir Izïa ! Je voulais faire du rock, transpirer et m’en foutre. Je la trouvais trop cool ! Je serai toujours là pour elle".
L’autre duo du disque, Ne saute pas, avec Calogero, porte sur le suicide. "Pareil, il y avait une forme de soutien, j’espère cette chanson fera du bien aux autres. Moi, elle m’en fait". Célèbre depuis ses vingt ans, celle qui nous confie n’avoir "jamais cherché la lumière" est touchée que ses admirateurs se reconnaissent en elle.
Si son album semble plutôt triste, ce n’est pas une fatalité, encore moins une invitation à la plainte, plutôt une signature. "Je crois que je n’arriverai jamais à faire un album heureux. Ce n’est pas moi. Je cite souvent cette phrase de Victor Hugo : 'la mélancolie, c'est le bonheur d’être triste'. Je me sens bien quand je chante des chansons plutôt sombres". Un clair-obscur que l’on retrouve plus que jamais sur ce Cœur Parapluie, ouvert par Hoshi avec une belle sincérité.
Hoshi Coeur parapluie (Jo&Co) 2023
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