Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXème siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
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Zim Ngqawana

Lorsque Nelson Mandela fut élu président d’Afrique du Sud en 1994, le rêve d’une vie meilleure devenait réalité… Mais, cet événement historique ne parvint pas à effacer définitivement les vestiges d’une violence sociale et raciale, dont la population souffre encore aujourd’hui. Le saxophoniste et flûtiste, Zim Ngqawana, fut la victime de ce malaise qui continue de ronger l’avenir démocratique sud-africain.
Alors qu’il envisageait une carrière de musicien plus épanouie après les humiliations et l’exil, il fut confronté à l’indifférence et à l’oubli. Le 10 mai 2011, à 51 ans, il nous quittait, faute d’avoir pu trouver sa place et sa raison d’être.

A maintes reprises, la France avait accueilli cet artiste singulier, dont les œuvres reflétaient avec force une culture hybride où John Coltrane côtoyait Hugh Masekela. La musique était sa voix, sa liberté, son échappatoire. Il disait d’ailleurs : « Ma destinée est liée à ce besoin viscéral de s’exprimer dans un monde qui vous l’interdit, qui vous interdit de savoir qui vous êtes... ». 

 

 

Comme le pianiste Bheki Mseleku ou le chanteur Lucky Dube, Zim Ngqawana a dû apprendre seul à affronter ses démons, le sentiment d’être un «Tsotsi», un voyou, un bon à rien, un voleur… Cette profonde blessure psychologique née durant les heures sombres de l’Apartheid ne pouvait cicatriser, et l’a finalement emporté ! 

Bien que ses prises de position aient pu parfois dérouter, son discours était légitime et pertinent, le fruit d’une « épopée » douloureuse avec laquelle il devait composer… 

http://www.myspace.com/zimology