Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer

 

 

 

Horaires

Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30

Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)

Benny Golson

Le 25 janvier 2013, le légendaire Benny Golson célébrait son 84ème anniversaire ! Toujours très actif et enthousiaste, ce saxophoniste de renom continue de donner de nombreux concerts à travers le monde. Il est aussi et surtout l'un des gardiens du temple jazz. Partenaire de Dizzy Gillespie, Lionel Hampton ou Quincy Jones, ancien camarade de classe de John Coltrane, auteur de dizaines de standards dont le fameux «Blues March», il est aujourd'hui devenu une référence, un sage que l'on écoute avec respect et déférence. Ses souvenirs nourrissent notre connaissance parcellaire de la culture afro-américaine quand la musique accompagnait la lutte du peuple noir au cœur du XXème siècle...

C'est en 1945 à l'issue d'un concert bouillonnant de Dizzy Gillespie et Charlie Parker à Philadelphie que le jeune Benny Golson découvre la force expressive du jazz, mais il lui faudra attendre encore quelques années pour pouvoir jouer dans la cour des grands. Adolescent fougueux et intrépide, interprète appliqué et inspiré, il finira cependant par susciter la curiosité de ses aînés. A 30 ans, il est déjà l'un des membres éminents des «Jazz Messengers», l'orchestre légendaire du batteur Art Blakey. Il se produit d'ailleurs avec lui à Paris en 1958, et savoure l'accueil chaleureux du public français.

Ayant grandi aux Etats-Unis où la pression sociale et raciale est une constante historique, Benny Golson sera surpris par l'esprit de liberté du vieux continent. Il reviendra d'ailleurs régulièrement donner des concerts en France pour profiter du cadre de vie et du regard bienveillant des spectateurs à son égard. «Je pense que les musiciens venaient en France pour échapper au contexte racial américain. L'Europe nous paraissait plus libre et ouverte. Les choses se sont arrangées depuis aux États-Unis, mais il y a 50 ans, c'était assez difficile. Je me souviens avoir joué avec des musiciens de rhythm & blues, et quand nous nous rendions dans le Mississippi, le Tennessee ou la Géorgie, nous étions très mal reçus. On ne pouvait pas se déplacer à notre guise dans les villes du sud, certains hôtels nous étaient interdits, certains restaurants ne servaient pas les Noirs. Heureusement, la société américaine un peu évoluée. Tout ça pour vous dire que nous nous étions réfugiés en France, et c'est à ce moment précis que les musiciens afro-américains ont compris qu'une vie plus clémente était possible Paris, et beaucoup ont choisi de venir vivre ici.» 

Véritable mémoire du jazz, Benny Golson est intarissable... Rencontrer des journalistes pour conter son «épopée» est pour lui un plaisir, et même, un devoir. Mais au-delà de cette généreuse personnalité, il y a une volonté très sincère de transmettre un savoir, une expérience et un héritage, qui profiteront à tous ceux qui lui survivront. 

Sur scène, Benny Golson s'amuse lui-même de ses nombreuses anecdotes qui ont rythmé sa destinée. Nul doute qu'il enchantera, à nouveau, ses fervents admirateurs, les 21, 22, 23 février 2013 à New York, où il fêtera ses 60 ans de carrière puisqu'il débuta en 1953 dans l'orchestre de Lionel Hampton...

http://www.bennygolson.com/