Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.
Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer
Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30
Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)
I Have A Dream (1ère partie)
Pendant tout le mois d'août, nous vous proposons une série de cinq émissions consacrées à l'engagement des artistes durant le mouvement des droits civiques aux États-Unis dans les années 60...
Il y a 50 ans, un homme d'église originaire d'Atlanta en Georgie, prononçait un discours devenu légendaire. Ce fameux prêche, « I Have A Dream », fut le point d'orgue d'une lutte acharnée de la communauté noire pour obtenir l'égalité sociale et raciale au cœur des années 60. Le porte-parole de cette fronde populaire massive s'appelait Martin Luther King.
Le 28 août 1963, il mettait en garde l'administration blanche contre toute tentative de répression ou d'oppression en délivrant un message d'unité, de fraternité, et de liberté. Ce jour-là, à Washington, un chapitre déterminant du peuple noir allait susciter espoir et courage à des millions d'hommes et de femmes humiliés, martyrisés, bâillonnés depuis quatre siècles, car le mouvement des droits civiques prend sa source en 1619 lorsque les premiers esclaves africains débarquent contre leur gré sur les côtes de Virginie.
Au-delà du drame humain que représente la traite négrière, la rencontre de deux cultures, africaine et européenne, sur le continent américain, va provoquer la naissance d'une forme d'expression qui va façonner « l'Epopée des musiques noires ». Il n'existe évidemment aucun enregistrement des premiers chants d'esclaves au XVIIème siècle, mais on peut légitimement considérer que très tôt l'influence culturelle des colons européens a transformé l'âme africaine pour lui donner une musicalité plus acceptable, et ainsi, élever un art jugé primitif en lui accordant un sens religieux que les Blancs pouvaient comprendre et contrôler.
Si les Negro-Spirituals et le Gospel ont accompagné la cruelle destinée des Noirs aux États-Unis, une autre émanation de cette tragédie quotidienne a vu le jour à la fin du XIXème siècle, c'est le Blues. Il n'était pas rare que les ouailles des églises baptistes viennent s'encanailler dans les « Juke Joints », ces bicoques délabrées où des musiciens amateurs déversaient leur frustration et leur colère dans des ritournelles sombres et désabusées. Le Blues fut et reste la bande son du désespoir, la matrice de toutes les musiques afro-américaines.
L'esclavage, tragédie humaine effroyable, a finalement provoqué la naissance d'une multitude d'engagements artistiques qui ont porté le discours de Martin Luther King jusqu'à Washington.
http://www.negrospirituals.com
http://www.africanamericanhistorymonth.gov/
