
Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.
Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer
Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30
Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)
Femi Kuti
On pourrait penser que les troubles économiques et les révolutions populaires qui agitent la planète, dictent les choix et les prises de position des artistes d'aujourd'hui. Femi Kuti, fils aîné du regretté Fela Anikulapo Kuti, veut prendre de la hauteur et résister au pessimisme ambiant. S'il combat aujourd'hui ses propres démons en cherchant la sérénité et l'équilibre au sein de sa famille, il n'oublie pas pour autant son engagement citoyen, et n'hésite pas à dénoncer les dérives et les injustices sociales que les grandes puissances monétaires ont produites au fil des décennies.
Depuis son tout premier album « Shoki Shoki » en 1998, Femi Kuti a profondément changé. Moins impulsif, il cherche la conciliation et l'entente. Il regarde ses enfants grandir et s'interroge sur leur avenir, et leur réaction possible face aux tribulations du XXIème siècle. Progressivement, ses messages se sont affinés, ses mots choisis ont atteint leur cible avec plus de force et de précision. À 50 ans, il est devenu un adulte responsable et un artiste respecté.
Pour beaucoup, Femi Kuti est l'héritier de Fela, et donc, d'une tradition musicale qu'on appelle l'afrobeat, mais il serait assez indélicat de réduire son identité artistique à cette seule définition. On le sait moins, mais Femi Kuti est aussi un grand amateur de jazz américain. Le be-bop des années 40, et notamment les cavalcades de notes invraisemblables signées Dizzy Gillespie et Charlie Parker l'ont totalement subjugué au point de s'en inspirer pour son nouvel album « No place for my Dream ».
Toujours soucieux de proposer la meilleure musique possible, Femi Kuti s'est lancé un défi : devenir un trompettiste de grand talent à l'image de ses héros américains, mais rivaliser avec les légendes d'antan est un combat quotidien. En conjuguant le jazz américain et l'afrobeat nigérian, Femi Kuti entend pousser encore plus loin les tentatives d'unité multiculturelle de son père, l'illustre Fela Anikulapo Kuti.
Femi Kuti n'est donc plus un jeune homme indiscipliné. Il a acquis, au fil des années, une vraie maturité, et peut, en toute légitimité, porter ses coups sans être accusé d'irresponsabilité !