Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.
Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer
Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30
Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)
A deux pas de la gloire...
Dans l'univers du rock, derrière les vedettes, se cachent souvent des artistes de grand talent qui ne cherchent pas nécessairement la lumière, mais au moins la reconnaissance. Ce sont les choristes ! Le réalisateur américain Morgan Neville s'est intéressé à cette communauté bien spécifique dans le monde du show-business, dont les prouesses vocales soutiennent harmonieusement les refrains ou les mélodies pop. La grande majorité de ces interprètes essentiels, mais totalement ignorés n'existe que dans l'ombre des rockstars. Ces voix, souvent féminines, se sont discrètement glissées dans les répertoires de Bruce Springsteen, Sting, David Bowie ou les Rolling Stones...
Le 4 décembre 2013, les spectateurs français découvraient au cinéma un documentaire étonnant consacré à Merry Clayton, Lisa Fischer, Judith Hill, Darlene Love, Tata Vega, et tant d'autres, dont les noms n'apparaissent pas dans les livres d'histoire, mais dont les voix noires, Soul ou Gospel, résonnent depuis 50 ans. Ce film « Twenty Feet From Stardom » raconte l'épopée tumultueuse de plusieurs étoiles de l'art vocal enfin révélées dans le feu des projecteurs.
Pour bien comprendre la destinée de ces impeccables interprètes injustement écartées de la renommée, il faut remonter aux années 60 quand la société américaine ne prêtait aucune attention aux citoyens de seconde classe, en d'autres mots, la communauté noire. À cette époque, la musique afro-américaine devait être lisse et inoffensive pour séduire le grand public.
Au même moment sur le vieux continent, des musiciens blancs britanniques s'intéressaient de près au répertoire Blues, Soul, Gospel de leurs cousins américains. Cette curiosité réelle des Européens pour la «Black Music» va bousculer les certitudes et changer la donne. Dès lors, la force expressive d'un artiste noir deviendra la perle rare qu'il faudra choyer.
Ainsi, Claudia Lennear devint la choriste de Joe Cocker, George Harrison, David Bowie, mais ce parcours prestigieux ne la préserva pas de la désillusion et du renoncement. Au tournant des années 80, elle préféra quitter le métier et devenir professeur dans un lycée de Californie. Plus personne ne parlait d'elle... Comme pour nombre de ses consœurs, le système économique et racial américain avait eu raison de son enthousiasme artistique.
Si elle garde un souvenir vibrant des années fastes aux côtés des vedettes d'autrefois, elle n'a jamais oublié les revers et les brimades. Son rôle de choriste, sa place sur scène derrière la star lui rappelait constamment son statut social. Celle qui fut la muse de Mick Jagger fut heureusement redécouverte en 2013 par la grâce d'un cinéaste curieux, auteur d'un documentaire attachant et passionnant.
